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Le
nouveau système océanique mondial Éric
Dousson Sous
la pression des acteurs français de l’économie maritime et d’une
opinion publique de plus en plus sensible aux problèmes écologiques,
la France s’intéresse à nouveau aux océans. Consciente des enjeux
qu’ils représentent, elle s’est lancée dans l’élaboration
d’une politique maritime nationale et participe à une réflexion sur
celle de l’Union européenne. Jouer un rôle d’importance dans le
monde maritime est devenu pour elle une nouvelle ambition. La
maritimisation continue de l’économie mondiale et la mondialisation
des intérêts des nations ou des groupes supranationaux
s’accompagnent d’une revalorisation de la notion de souveraineté
nationale chez les États pour lesquels leur participation à la vie
maritime est un des aspects de leur puissance[1].
Cette économie est marquée par l’émergence de pôles de croissance
très dispersés et la persistance de ressources géographiquement
concentrées : les
matières premières sont rarement localisées dans les zones de
transformation qui se concentrent et se spécialisent par blocs
continentaux, la
consommation est mondialisée et dissymétrique[2].
L’étude
des systèmes océaniques permet d’examiner les principales
caractéristiques économiques du monde maritime. Un
système océanique peut être défini comme étant un ensemble
regroupant le volume et la variété des marchandises transportées, les
flux de transport, les états des flottes de commerce et des pavillons,
les rapports entre partenaires du commerce mondial ; il témoigne
de la géostratégie des
nations sur mer[3].
Depuis la fin de la deuxième guerre mondiale, deux systèmes
océaniques se sont succédés. Le
premier système comprenait trois pôles majeurs de regroupement des
industries lourdes, les États-Unis, l’Europe et le Japon. Les
échanges maritimes étaient organisés au profit de ces trois pôles de
l’hémisphère nord avec une utilisation de matières premières en
provenance du Sud, un transfert de biens fabriqués vers le Sud, et un
système d’échanges de marchandises entre les trois pôles. La flotte
de commerce mondiale évoluait pour 60 % d’entre elle en
Atlantique nord. À
partir des années 1970, avec le plein développement du modèle
nippo-asiatique et la montée de l’Asie du Sud-est comme quatrième
pôle, est apparu un nouveau système océanique. Le Tiers Monde, grâce
à l’aide de la CNUCED et à l’augmentation du prix du pétrole, a
solidifié son industrialisation et est devenu peu à peu exportateur de
biens fabriqués. Des flux nouveaux sont apparus entre les acteurs de
l’hémisphère sud et le monde maritime est devenu polycentrique. La
flotte se répartissait alors pour 40 % en Atlantique et 35 %
dans le Pacifique. Depuis
le début du xxie
siècle, ce deuxième système a évolué vers un troisième dans lequel
le rôle de l’Asie s’est renforcé[4].
Le commerce trans-Pacifique a depuis plusieurs années largement
dépassé en volume le commerce transatlantique et les pays asiatiques
ont accru leur positionnement dans toutes les activités liées au
transport maritime international : en 2004, ils ont représenté
38,4 % du tonnage total des exportations maritimes mondiales
(pétrole brut et articles manufacturés)[5],
leurs ressortissants constituent la moitié de l’ensemble des
équipages, ils représentent les deux tiers des exploitants portuaires
dans le monde, ils assurent 83 % de la construction des
porte-conteneurs et 99 % de la démolition des navires et 28 des
plus grandes compagnies maritimes ont leur siège en Asie[6]. En
2004 et 2005, le boom économique de la Chine s’est confirmé, même
si sa demande en matières premières s’est légèrement tassée. Le
transport maritime connaît aujourd’hui sa période la plus faste
depuis la fin de la deuxième Guerre mondiale. Dans
ce contexte, quelle est aujourd’hui la place de la France ?
Grâce au dynamisme de ses entreprises ou de ses organismes
institutionnels, elle possède de nombreux pôles d’excellence dans le
domaine maritime : recherche, courtage, financement, assurances…
Mais avec des infrastructures portuaires et une flotte de commerce qui
peinent à trouver leur place dans un système fortement concurrentiel,
son ambition ne saurait véritablement se révéler sans le soutien de
l’Union européenne. L’examen
des principales routes maritimes, des systèmes portuaires et des
flottes de commerce permet de tracer les contours du système océanique
actuel, de son évolution et de la position occupée par la France. Cet
examen précède une présentation de la contribution française à
l’élaboration du livre vert de l’Union européenne sur la
politique maritime de l’Union, contribution qui témoigne de ses
préoccupations nationales. Routes
maritimes et marchandises transportées
La
sécurité des approvisionnements énergétiques et des acheminements
commerciaux est une nécessité des États. Ces approvisionnements et
acheminements sont directement liés à la définition des routes
maritimes et sont au cœur de toute réflexion géostratégique sur les
espaces océaniques. Le comportement des pays industrialisés à
l’égard de leur ravitaillement en matières premières et
énergétiques relève de leur taux de dépendance vis à vis
l’extérieur ; il s’exprime plus en termes de tonnage qu’en
degré d’urgence et repose sur la possession de moyens politiques de
pression et la possibilité éventuelle de changer de fournisseurs[7]. Une
route maritime peut être définie comme étant un faisceau
d’itinéraires suivis par un grand nombre de bâtiments, large de 20
à 40 nautiques. Les routes maritimes se distinguent par leur
positionnement géographique et l’activité économique supportée.
Leur mise en œuvre nécessite un environnement technique et humain et
la détermination d’une politique des grands ensembles portuaires. La
faiblesse majeure des routes maritimes réside dans leur nécessité
d’emprunter des passages névralgiques dont la paralysie contraindrait
la circulation. Bien que les politiques et les stratégies des nations
évoluent, les routes maritimes gardent leur signification et leur
importance car leur maîtrise est plus nécessaire que jamais. Les
routes maritimes se divisent essentiellement en deux catégories :
les routes transocéaniques et les routes péricontinentales,
assimilables à du cabotage et empruntées par des navires de types
différents. Ce sont ces routes transocéaniques qui seront
présentées par la suite. En
2004, 6,76 milliards de tonnes de marchandises ont été échangées[8]
sur les océans. Ce tonnage est en augmentation de 4,3 % par
rapport à l’année précédente[9],
mais cette progression est inférieure à celle de 2003 où un taux de
5,8 % avait été enregistré. Un accroissement du trafic maritime
mondial d’environ 4,3 % est attendu pour 2005. Graphique
1. Évolution du trafic maritime international[10]
Depuis
le début du xxie
siècle, la diversité des marchandises transportées s’est
accentuée : alors que le pétrole et les produits pétroliers
représentaient la moitié des échanges avant 1980, aujourd’hui le
transport des vracs secs domine. Mais il a fallu attendre 30 ans pour
retrouver dans le domaine du transport des hydrocarbures le niveau
atteint en 1973, période précédent les deux chocs pétroliers et le
début d’exploitation des gisements de mer du Nord. L’année 2003
semble constituer une année charnière dans l’évolution du
transport maritime mondial de marchandises. La société de courtage
BRS évalue ainsi la progression du trafic de vracs secs et de
conteneurs à 3,3 % par an entre 1985 et 2003 et à 6,4 % par
an entre 2003 et 2005[11]. Tableau
1. Estimation du volume des marchandises transportées en 2004[12]
(*)
Minerai de fer, grains, charbon, bauxite, phosphate. Le
trafic mondial est globalement composé pour 35 % de produits
pétroliers transportés en vracs liquides, de 25 % de vracs
solides et de 40 % de produits manufacturés principalement
transportées en conteneurs. La conteneurisation du transport est
devenue la caractéristique majeure des nouveaux échanges maritimes,
comme le montre l’accroissement du volume total du trafic portuaire
conteneurisé qui a atteint 303,1 millions d’EVP en 2004 après avoir
enregistré une hausse de 9,6 % par rapport à 2003[13]. Les
armements français interviennent sur un grand nombre de trafics
internationaux, notamment en provenance ou à destination des pays
émergents. Ils participent également au trafic Nord-Sud et au
cabotage international en Europe et en Méditerranée. Les
échanges d’hydrocarbures
Malgré
un léger recul, le pétrole brut est toujours la marchandise la plus
massivement transportée (1,77 milliard de tonnes en 2004). Au cours
des 25 dernières années, les courants d’échanges ont été
réorientés mais la tendance n’a pas été modifiée. En
2004, les principales zones de chargement de pétrole brut demeuraient
le Moyen-Orient (899,1 Mt), les Caraïbes (216,1 Mt),
l’Afrique occidentale (184,8 Mt) et l’Afrique du Nord
(128,1 Mt). Les flux étaient destinés en priorité aux pays
développés à économie de marché : Amérique du Nord
(500,5 Mt), Europe (434,1 Mt) et Japon (215,0 Mt). Deux
phénomènes majeurs ont marqué l’année 2004 : ·
la croissance des
exportations de pétrole brut en provenance de la Russie qui ont atteint
124,3 millions de tonnes, ·
l’exceptionnel
appétit de la Chine, importateur net de pétrole brut depuis 1994, qui
a chargé 99,5 millions de tonnes de pétrole brut et dont la demande
est en hausse de 10 % par rapport à 2003[14]. Les
exportations du Moyen-Orient sont dirigées principalement vers l’Asie
par le détroit de Malacca (23,5 % pour le Japon, 42,6 % pour
le reste de l’Asie). Pour l’Europe, le Moyen-Orient n’est plus la
première source d’approvisionnement car elle bénéficie de
l’oléoduc SUMED reliant la mer Rouge à la Méditerranée. L’Amérique
du Nord importe moins de 15 % de la production du Moyen-Orient mais
reçoit 80 % de la production du Venezuela. Enfin,
l’Afrique du Nord fournit 88 % de sa production à l’Europe
par l’intermédiaire des routes méridiennes transméditerranéennes
et péricontinentales atlantique et 38 % du pétrole d’Afrique
de l’Ouest est fourni aux États-Unis. À
ce réseau de transport du pétrole brut, s’ajoutent des flux
particuliers d’exportations de méthane liquide de l’Algérie vers
l’Europe occidentale, du Moyen-Orient, de l’Indonésie et de
l’Australie vers l’Extrême-Orient[15]. Les
échanges de vracs secs
La
croissance des transports de vracs enregistrée en 2004 masque plusieurs
disparités : parmi les principaux vracs secs, le minerai de fer
a progressé de 12,6 % alors que les cargaisons de charbon, de
grains, de bauxite/ alumine et de roches phosphatées ont progressé
seulement d´environ 5 %. En
2004, 590 millions de tonnes de minerai de fer ont été échangées sur
mer. Les principaux flux s’établissent du Brésil vers l’Europe
du Nord, la Méditerranée, l’Asie dont le Japon en particulier, et de
l’Australie vers le Japon et les autres pays d’Asie. Le Brésil et
l’Australie représentent à eux seuls 70 % des exportations de
minerai de fer. L’Australie
occupe également une place majeure dans les exportations de
charbon : elle fournissait en 2004, principalement à destination
de l’Extrême-Orient, plus du tiers des 650 millions de tonnes
échangées. D’autres flux s’établissent au départ des États-Unis
et de l’Afrique du Sud vers l’Europe et l’Asie. Les
exportations de céréales sont marquées par une forte concentration de
l’offre avec les États-Unis qui en représentent près de la moitié,
l’Amérique du Sud, le Canada et l’Australie. Les quantités
échangées en 2004 ont été de 250 millions de tonnes[16]. Les
échanges conteneurisés
Alors
que les échanges conteneurisés entre les systèmes portuaires des pays
riches existent depuis les années 1960, le développement de lignes
Nord-Sud n’est apparu qu’avec les années 1980. Le
trafic conteneurisé a représenté en 2004 1,94 milliard de tonnes
transportées par les compagnies assurant des services de ligne[17].
Le transport par conteneurs concerne principalement trois grandes
liaisons Est-Ouest : Asie – Amérique côte ouest en
trans-Pacifique, Amérique – Europe en transatlantique et Europe –
Asie par Gibraltar, Suez et Malacca. Des liaisons secondaires Nord-Sud
ou intra-régionales complètent ce réseau. La
liaison la plus importante est la liaison trans-Pacifique qui a
enregistré en 2004 un trafic de 15,1 millions d’EVP. Mais les
échanges demeurent profondément déséquilibrés entre les deux
pôles : 10,8 millions d’EVP ont transité dans le sens de
l’Asie vers l’Amérique du Nord alors qu’il y en a eu seulement
4,3 millions dans le sens inverse. Un phénomène similaire est
également observé dans les échanges entre l’Asie et l’Europe mais
à une échelle moindre : 8,4 millions d’EVP en provenance de
l’Asie contre 5,6 millions d’EVP en provenance de l’Europe. Enfin,
sur la liaison transatlantique, le trafic est estimé à 4,8 millions
d’EVP avec un léger déséquilibre au profit des exportations en
provenance de l’Europe. En 2004, c’est la ligne Europe – Asie qui
a connu la croissance la plus importante en particulier dans le sens
de l’Asie vers l’Europe avec un taux de 10,6 %, alors que dans
l’autre sens la croissance n’a été que de 2 %[18].
Ces déséquilibres entretiennent un problème persistant de
réaffectation des conteneurs vides, préoccupation constante des
transporteurs. Les
liaisons secondaires Nord-Sud relient les principaux centres de
production et de consommation des pays développés d’Europe,
d’Extrême-Orient et d’Amérique du Nord, et les pays en
développement. Ce trafic a représenté en 2004 environ 15 millions
d’EVP[19]. Les
lignes de transport conteneurisé relient deux ou trois ports majeurs à
partir desquels des dessertes vers des ports secondaires sont assurés
par des feeders. La définition de ces lignes échappe bien souvent aux
États, car les plus grands armateurs possèdent leurs propres hubs dans
les ports d’intérêts, souvent placés au croisement des routes
maritimes. Les
zones à risques
Le
transport maritime est soumis à deux catégories de risques, les
risques intrinsèques et les risques externalisés[20].
Sous l’appellation de risques externalisés, sont rassemblés le
terrorisme, les pollutions accidentelles ou le détournement de trafic.
Les risques intrinsèques comprennent les pertes de compétitivité
des entreprises, les partes d’activités, les pertes de savoir-faire
et la piraterie. La
plupart de ces risques sont anciens ou ont évolué avec la nature des
marchandises transportées et les moyens de les transporter. En
revanche, la piraterie et le terrorisme sont des menaces nouvelles. Si
le terrorisme se réduit à des actes isolés fortement médiatisés, la
piraterie est réapparue dans les années 1990 et se concentre dans des
zones de passage obligé des routes maritimes. En
2004, le bureau maritime international de la chambre de commerce
internationale a enregistré 325 actes de piraterie ; ce nombre est
en forte diminution par rapport à 2003 – moins 120 actes – mais les
attaques se sont caractérisées par un accroissement de la violence
avec 30 morts au lieu de 21. Parallèlement, une recrudescence des
actes de gangstérisme et d’enlèvement de marins au Nord du détroit
de Malacca et au large de la côte nord de Sumatra a été observée[21].
Cette tendance de diminution du nombre d’actes commis mais
d’augmentation de leur violence s’est confirmée en 2005 où
seulement 249 actes ont été répertoriés[22]. Les
zones sensibles les plus dangereuses demeurent : ·
l’Asie du Sud-est,
en particulier les eaux indonésiennes (93 agressions en 2004) ; ·
la Somalie où des
attaques sont parfois conduites à plus de 100 nautiques des
côtes ; ·
les eaux littorales du
Nigéria. Un
passage obligé, l’exemple du canal de Suez
Certaines
routes maritimes sont déterminées par le franchissement de détroits
ou de canaux transisthmiques dont le libre accès est impératif pour
leur viabilité. Il en est ainsi du canal de Suez pour les échanges
entre l’Asie et l’Europe. À titre d’exemple, un trajet entre Le
Havre et Bombay par Le Cap est long de 11 200 nautiques et de
6 100 nautiques par le canal de Suez. Entre
2003 et 2004, deux phénomènes ont marqué le trafic du canal : ·
une hausse du nombre
de passages des navires citernes et une baisse de celui des
transporteurs combinés ; ·
une augmentation du
trafic de 13,8 % en tonnage (63,1 millions de tonnes dont
84 % dans le sens Sud-Nord) et de 7,6 % en nombre de navires
(16 850 navires)[23].
Dans
le sens Sud-Nord, les principales destinations demeurent l’Europe du
Nord et de l’Ouest (39,9 %) et le Nord de la Méditerranée
(20,3 %). Dans le sens Nord-Sud, il s’agit de l’Extrême-Orient
(46,8 %) et du golfe Persique (18,7 %). Des
accroissements parallèles de la quantité de marchandises transportées
en vrac (charbon et minerai) et des taux de fret ont été entraînés
par la croissance économique de la Chine ; cette situation a rendu
le passage par le canal plus économique que par Le Cap. L’administration
du canal de Suez a enregistré en 2004 des résultats record avec un
chiffre d’affaire supérieur à 3 milliards de dollars. Mais la
pérennité de cette situation dépendra fortement des rabais octroyés
aux droits de passage des navires et des travaux conduits pour attirer
des bâtiments d’un tonnage supérieur à 200 000 tpl. Systèmes
portuaires
Au
cours des 25 dernières années, la situation des systèmes portuaires a
fortement évolué :
Rotterdam qui occupait la première place en 1980 en termes de volume de
marchandises traitées n’était
plus qu’à la troisième en 2004 (354,2 Mt), devancé par
Singapour (393,4 Mt) et Shanghai (382,0 Mt)[24].
Dans le palmarès des cinq plus grands ports mondiaux, quatre sont
asiatiques et trois sont chinois (Shanghai, Hong Kong et Ningbo). Graphique
2. Comparaison des trafics portuaires en 2004
Cependant,
la comparaison des volumes globaux des marchandises traitées dans les
ports offre un intérêt limité ; une analyse par situations
géographiques et secteurs d’activités apparaît plus pertinente. Dynamiques
régionales
Asie
L’Asie
est aujourd’hui la zone de concentration des ports géants. En 2003,
seize ports asiatiques dont neuf chinois ont enregistré une activité
de traitement supérieure à 100 millions de tonnes. Le
développement des ports chinois s’est poursuivi en 2004 après avoir
bénéficié pour cinq d’entre eux d’une croissance d’activité
supérieure à 50 % sur la période 2000-2003 (Shanghai, Ningbo,
Guangzhou, Tianjin et Qingdao). Les
ports chinois profitent à des degrés divers de l’essor des
exportations nationales et des besoins en matières premières du pays.
Une forte concurrence les anime au détriment du port de Hong Kong qui a
vu sa croissance limitée à 16,4 % sur la période 2000-2003 et du
port de Singapour[25]. Amérique
du Nord
Après
une embellie de la situation des ports de la côte ouest des États-Unis
à la fin des années 90, les trafics des de Los Angeles et de Long
Beach ont évolué différemment : ·
le trafic du port de
Los Angeles est resté relativement stable sur la période 2000-2003
puis a repris sa croissance en 2004 et 2005. En 2005, 169,0 millions de
tonnes de marchandises ont été traitées[26]
ce qui représente une hausse du trafic de 3,3 % ; ·
depuis 2000, le port
de Long Beach connait une croissance continue d’environ 8 % par
an. Son trafic s’est établi en 2005 à 80,7 millions de tonnes[27]
dopé par une hausse importante du trafic conteneurisé. Parallèlement,
sur la côte est, le trafic du port de New York s’est accru de
21,3 % entre 2000 et 2003[28].
La progression de son trafic s’est poursuivie en 2005 pour atteindre
84,7 millions de tonnes représentées à plus de 80 % par des
importations dont la part ne cesse d’augmenter[29]. En
rachetant la société P & O début 2006, l’opérateur portuaire
Dubaï Ports World (DPW)[30]
aurait dû prendre le contrôle de six ports des États-Unis (New York,
Newark, Philadelphie, Baltimore, Miami, La Nouvelle Orléans).
Cependant, en raison de la vive opposition des parlementaires
démocrates et républicains inquiets de voir ces ports gérés par une
entreprise de l’émirat arabe, DPW s’est résolu à laisser à une
“entité américaine le soin
d’opérer les six ports américains”[31]. Europe
Seuls
trois ports européens ont enregistré en 2004 un trafic supérieur à
100 millions de tonnes : Rotterdam (354,2 Mt) en progression
de 8 % par rapport à 2003, Anvers (152,3 Mt) en progression
de 6,6 % et Hambourg (114,4 Mt) en progression de 7,7 %.
La progression de Rotterdam est particulièrement remarquable après
avoir connu une certaine baisse d’attractivité en 2002/2003 qui avait
profité aux autres ports du range Nord, Anvers, Le Havre et Hambourg[32]. Secteurs
d’activité
Grands
ports vraquiers d’exportation
Les
grands ports vraquiers d’exportation bénéficient de trafics
souvent stables, proportionnels aux capacités de production minière
ou céréalière des pays dont ils sont les débouchés. En
Australie, les ports de la côte est se sont spécialisés dans les
exportations de charbon (New Castle, Hay Point, Port Kembla, …)
et ceux de la côte ouest (Dampier, Port Headland, …) dans les
exportations de minerai de fer. Premier port d’Australie, Port
Headland a dépassé sur l’exercice 2004-2005 le seuil des 100
millions de tonnes de marchandises traitées. Son trafic, en hausse de
20 % par rapport à 2003/2004, s’est établi à 108,0 millions de
tonnes dont 95 % consacré au minerai de fer[33].
En
Afrique du Sud, c’est principalement à partir de Richards Bay que
sont assurées les exportations nationales (83 Mt en 2003 dont les
trois quarts consacrés au charbon). Si
la plupart des ports d’Amérique du Sud sont surtout minéraliers,
certains se sont spécialisés dans les exportations de charbon (Puerto
Bolivar en Colombie) ou de céréales (Santos, par exemple). Enfin,
en Amérique du Nord, les ports de Vancouver (Canada, côte ouest),
d’Hampton Roads-Norfolk (États-Unis, côte ouest) et du delta du
Mississipi assurent l’essentiel des exportations de charbon, de
céréales et de produits agricoles. Grands
ports pétroliers en Europe
L’essentiel
des exportations de produits pétroliers européens se fait de la mer du
Nord vers les États-Unis. Les importations proviennent du Moyen-Orient
et d’Afrique du Nord. Trois
grands ensembles portuaires assurent l’essentiel du trafic maritime
pétrolier européen : ·
Rotterdam avec un
trafic en 2005 de 129,0 millions de tonnes de produits pétroliers[34]
alimentant par pipe line les raffineries d’Anvers et assurant les
rôles de centre de stockage et de place de soutage
internationale ; ·
l’ensemble de Bergen
(Norvège), rassemblant les terminaux de Bergen, Mongstad et Sture dont
le trafic en produits pétroliers en 2003 était de 71,4 millions de
tonnes ; Mongstad assure également le rôle de plaque tournante
des flux pour Statoil, la compagnie pétrolière norvégienne[35] ; ·
Marseille dont le
trafic de produits pétroliers s’élevait à 57,7 millions de tonnes
en 2003. Après avoir enregistré un recul de 4 % sur l’ensemble
du trafic de vracs liquides en 2004 en raison de la faiblesse des
importations en pétrole brut à destination nationale ou en transit
vers l’étranger, le port a bénéficié en 2005 du dynamisme du
trafic des produits pétroliers
raffinés et a vu son tonnage de vracs liquides traités augmenter de
3,9 % pour atteindre 65,7 millions de tonnes[36]. Ports
à conteneurs dominants
Le
volume total du trafic portuaire conteneurisé a atteint 303,1 millions
d’EVP en 2004 après s’être accru de 9,3 %. Les vingt premiers
ports mondiaux conteneurisés, concentrés pour la plupart d’entre
eux en Asie[37],
ont assuré plus de 54 % de ce trafic. Deux
aspects majeurs caractérisent les ports à conteneurs dominants : ·
ces ports sont souvent
des grands ports nationaux ; ·
ces ports disposent
d’un vaste hinterland qui permet la production et la consommation des
biens manufacturés exportés et importés. Un
certain nombre de ces ports principaux ont une dimension
transnationale : en disposant d’une place de transbordement
(hub), ils permettent de mettre en corrélation des services sur les
lignes Est-Ouest, Nord-Sud et les dessertes régionales (feeders).
En envisageant l’importance des ports par le nombre de conteneurs
manutentionnés, il apparaît que les principaux ports cumulent “les
fonctions de hub et de main ports
à l’échelle continentale”[38]. En
2005 et au début de l’année 2006, le paysage de la manutention
mondiale de conteneurs a été marqué par l’acquisition des terminaux
du groupe américain CSX WT puis du groupe britannique P & O par
DPW. DPW est ainsi devenu le troisième opérateur portuaire mondial et
le quatrième manutentionnaire mondial de conteneurs avec 31,5 millions
d’EVP alors qu’il occupait la huitième place auparavant. Avec 51,8
millions d’EVP manutentionnés en 2005, Hutchinson Port Holding
(Hong Kong) demeure toujours la société la plus performante de ce
secteur[39].
L’Europe
En
Europe, les premières places sont occupées par les trois ports
principaux du range Nord : Rotterdam qui a traité en 2004 8,3
millions d’EVP et a enregistré une croissance de 16,9 % par
rapport à 2003, Hambourg avec 7 millions d’EVP et une croissance de
14,5 % et Anvers avec 6 millions d’EVP et une croissance de
11,4 %[40].
Graphique
3. Parts de marché du
trafic de conteneurs
|
Port
autonome |
Marseille |
Le
Havre |
Dunkerque |
Nantes-Saint
Nazaire |
Rouen |
Bordeaux |
Tonnage
2005 (millions de tonnes) et évolution 2004/2005 |
96,6 |
74,7 |
53,4 |
34,6 |
22 |
8,7 |
Part
du trafic de conteneurs et évolution 2004/2005 |
9,1 % |
27,9 % |
3,4 % |
3,9 % |
6,1 % |
5,9 % |
L’évolution
du trafic entre les différents ports autonomes est variable selon les
caractéristiques des ports et fluctue selon la nature de leurs
principaux échanges :
·
vracs liquides
majoritaires : Marseille, Le Havre, Nantes-Saint Nazaire,
Bordeaux ;
·
vracs solides
majoritaires : Dunkerque ;
·
parité vracs liquides
et vracs solides : Rouen.
L’objectif
du gouvernement français est aujourd’hui de faire face à l’essor
du trafic conteneurisé et de combler le déficit de capacité dont
souffre le système portuaire français. Trois chantiers illustrent cet
engagement :
·
le projet Port 2000 au
Havre avec la création d’un nouveau site dédié au trafic des
conteneurs et le développement des relations avec l’hinterland (§
3.2.3.1) ;
·
l’extension des
installations portuaires au port autonome de Nantes-Saint Nazaire ;
·
le projet Fos 2XL au
port autonome de Marseille-Fos avec la construction d’un deuxième
terminal à conteneurs.
Comme
dans le cas du projet Port 2000 au Havre, ces projets d’amélioration
des infrastructures portuaires doivent s’accompagner d’une
réflexion plus vaste sur les dessertes massifiées : plus du tiers
des marchandises traitées à Rotterdam ou à Anvers sont pré et post
acheminées par voie fluviale ou ferroviaire, alors que les ports
français sont encore desservis à 80 % par la route.
L’attractivité
des ports français repose également sur la qualité et la
disponibilité des services portuaires : en 2005, les ports de
Marseille-Fos et du Havre ont été fortement perturbés par des
conflits sociaux. Une évolution de la gestion et de l’organisation
de ces services doit être envisagée pour qu’une plus grande
efficacité soit obtenue.
Dans le domaine
des capacités de transport maritime, le phénomène le plus important
apparu ces dernières années est la conteneurisation. En 1960, la rotation d’un cargo de ligne de 10 000
tonnes entre le Japon et l’Europe nécessitait cinq mois de transit
dont la moitié du temps était passée au port. En 2000, ce même
trajet était effectué en deux mois par un porte-conteneurs
transportant 60 000 tonnes de marchandises avec des escales
réduites de quelques heures à trois jours.
En 2003 et 2004,
pour répondre à l’augmentation des besoins chinois en matières
premières et en capacités
d’exportation de produits finis, la demande de transport maritime
s’est accrue et l’offre de navires s’est avérée
insuffisante ; les taux de fret ou de location de porte-conteneurs
ont alors fortement augmenté[54].
Pour
répondre à ces demandes, des commandes massives de construction de
navires (105 millions tpl en 2003 et 93 millions tpl en 2004)
ont été passées par les armateurs. Avec le début des livraisons des
navires commandés en 2003, une légère baisse des taux de fret a été
constatée en 2005 accompagnée par une baisse de la demande chinoise en
matières premières et la fin de la congestion des ports chinois. Les
navires commandés pour être livrés sur la période 2005-2008
représentent 60 % de la flotte mondiale actuelle : une
surcapacité de transport est possible à moyen terme et dépendra
étroitement de l’état de santé de l’économie mondiale et du
niveau de croissance de la Chine.
En terme de
productivité de la flotte de commerce exprimée en tonnes transportées
par tpl disponible et en tonnes-nautiques transportées par tpl, les
observations suivantes peuvent être faites[55] :
·
en
2004, le ratio tonnes transportées par tpl a très légèrement décru
par rapport à 2003, traduisant une expansion de la flotte plus rapide
que la quantité de marchandises à transporter ;
·
cependant,
le ratio tonnes-milles par tpl a continué
sa croissance en raison de l’allongement des distances de transport,
notamment pour le transport de pétrole brut, et de la décision des
autorités européennes d’écarter de leurs côtes les principales
routes maritimes.
|
Flotte
mondiale (millions de tpl) |
Marchandises
transportées (millions de t) |
Tonnes-nautiques
(centaine de millions) |
Tonnes
par tpl |
Centaines
de tonnes-nautiques par tpl |
1990 |
658,4 |
4 008 |
17 121 |
6,1 |
26 |
1995 |
734,9 |
4 651 |
20 188 |
6,3 |
27,5 |
2000 |
808,4 |
5 871 |
23 016 |
7,3 |
28,5 |
2003 |
857 |
6 479,5 |
25 844 |
7,6 |
30,2 |
2004 |
895,8 |
6 758,3 |
27 635 |
7,5 |
30,8 |
Par
ailleurs, la flotte mondiale connaît d’importants mouvements de
concentration : aujourd’hui, plus de la moitié de la flotte est
contrôlée par des intérêts de cinq pays et les trois premiers
armements mondiaux contrôlent plus du tiers de la flotte de
porte-conteneurs (Maersk, MSC, CMA-CGM)[56].
Au
1er janvier 2005, d’après le Lloyds Register – Fairplay,
la flotte de commerce était composée de 46 222 navires
représentant 597,7 millions tjb.
Type |
Nombre |
Pourcentage
du nombre total |
Navires
de marchandises diverses |
18 150 |
39 % |
Vraquiers |
6 139 |
13 % |
Porte-conteneurs |
3 165 |
7 % |
Navires-citernes |
11 356 |
25 % |
Navires
à passagers |
5 679 |
12 % |
Autres |
1 733 |
4 % |
Total |
46 222 |
100 % |
Après
avoir connu une croissance limitée de 1,5 % entre 2003 et 2004, le
tonnage de port en lourd de cette flotte a progressé de 4,5 %
entre 2004 et 2005 pour s’établir à 895,8 millions tpl.
Total |
|
|
Navires
de charge classiques |
Porte-conteneurs |
Autres
navires |
895,8
Mtpl |
37,5 % |
35,8 % |
10,3 % |
10,9 % |
5,5 % |
Au
sein de la flotte de commerce mondiale, la part des porte-conteneurs
s’est accrue de 8,4 % et son tonnage représentait au 1er
janvier 2005 10,9 % du tonnage de port en lourd total. Cette
progression s’est traduite par une augmentation des capacités de
transport d’EVP de 11,3 % qui ont atteint 7,1 millions d’EVP[59].
La
moyenne d’âge de la flotte marchande mondiale, en baisse progressive
d’année en année, s’établissait au 1er janvier 2005 à
12,3 ans[60] ;
les porte-conteneurs demeurent toujours les navires les plus jeunes avec
un âge moyen de 9,4 ans et les navires de charge les plus anciens avec
17,5 ans.
La
flotte la plus récente est détenue par les pays développés à
économie de marché et la plus ancienne par les pays de l’Europe
centrale et de l’Est.
Le
rajeunissement de la flotte s’explique plus aujourd’hui par
l’arrivée de nouveaux navires que par la destruction des plus
anciens. En 2004, seulement 1,2 % de la flotte en service a été
détruite alors que sur les cinq dernières années la moyenne
s’établissait à 3,3 %. Depuis 2000, l’âge moyen des navires
détruits n’a pas cessé d’augmenter : pour les pétroliers il
est passé de 26,9 ans à 29,5 ans, et pour les navires de charge de
27,3 ans à 32,9 ans[61].
Or
l’âge d’un navire témoigne de sa conformité aux spécifications
les plus récemment définies. L’écart qualitatif se creuse donc
entre les flottes des pays les plus développés et celles des États
les moins soucieux du respect des règles internationales.
La
notion d’appartenance nationale des navires est un sujet délicat. En
fonction des intérêts défendus, les États revendiquent soit le
nombre de navires battant leur pavillon, soit le nombre de navires
contrôlés par des centres de décision placés sur leur territoire. Le
commerce maritime se distingue par sa dimension mondiale et le
caractère international de ses acteurs. Aussi l’influence qu’un
État peut exercer sur le monde maritime dépend-il plus de sa
capacité à fédérer des acteurs de ce milieu autour d’idées ou de
principes plutôt que d’aligner un nombre très important de navires
battant son pavillon.
Cela
est au centre du problème de dimensionnement de la flotte de commerce
française qui sera abordé plus loin.
Deux
remarques principales sont à formuler sur la nationalité des
navires :
·
si 40 % du port
en lourd de la flotte de commerce mondiale est contrôlé par des
intérêts européens grâce à la Grèce, à l’Allemagne et à la
Norvège, la moitié du nombre des navires de cette flotte,
représentant plus de 60 % du tonnage total, est placée sous
pavillon étranger ou pavillon de libre immatriculation ;
·
75 % du port en
lourd des navires immatriculés sous pavillon de libre immatriculation
appartient ou est contrôlé par les dix principaux pays maritimes, la
Grèce arrivant en tête avec près de 18,5 % de cette flotte au 1er
janvier 2005[62].
Les
armateurs français, tous pavillons confondus, contrôlent environ
2 % de la flotte mondiale, alors que l’économie française
engendre 3 % du trafic mondial. Cette
faiblesse relative est compensée par le développement
de spécificités à haute valeur ajoutée comme les porte-conteneurs ou
les navires spéciaux, ou une diversification
de leur activité. Leur
fonds de commerce est très minoritairement national et concerne toutes
sortes de trafics mondiaux[63].
La
hausse des demandes de transport s’est traduite par une hausse des
taux de fret et a eu deux conséquences majeures depuis 2003 : le
renouveau du marché des navires d’occasion afin de répondre à un
besoin de disponibilité immédiate de capacités de transport et
l’essor des commandes de construction de navires.
Selon
la société BRS[64],
les besoins en renouvellement de navires devraient perdurer dans les
années à venir pour deux raisons principales.
·
Pétroliers. Environ 6 000 pétroliers sont aujourd’hui
en service et 1 381 navires étaient en commande fin 2005. Or,
près de 30 % des pétroliers en service ne répondront plus aux
normes de l’OMI en 2010 et la consommation de pétrole devrait
augmenter globalement de 2 % par an, dont 3,6 % pour l’Asie.
·
Porte-conteneurs. En raison des commandes passées (1 320 navires fin
2005), la flotte de porte-conteneurs devrait augmenter de 13,7 %
par an d’ici à janvier 2009. Cette tendance étant supérieure à
l’augmentation prévisible du trafic, une surcapacité de transport est
envisageable.
Cependant, le ralentissement actuel du rythme de construction devrait
permettre de retrouver un équilibre à partir de 2009.
Les pétroliers,
porte-conteneurs et vraquiers sont aujourd’hui principalement
construits en Chine, au Japon et en Corée du Sud.
La Corée du Sud
occupe la première place mondiale dans le domaine de la construction
navale civile et bénéficie d’un carnet de commandes rempli
jusqu’en 2008 ; sa production se différencie de la production
chinoise par la réalisation de navires plus sophistiqués. Cependant,
la hausse du prix des matières premières a réduit les marges
réalisées sur les ventes de constructions
neuves.
La construction
navale civile européenne se concentre sur les paquebots, les ferries et
les navires plus sophistiqués de petite taille. Les chantiers
européens demeurent ainsi au premier rang mondial en termes de chiffre
d’affaires avec 10,5 milliards d’euros en 2004 alors qu’ils ont
produit moitié moins que la Corée du Sud : 4,1 millions de tonnes
au lieu de 8,3 millions de tonnes pour un chiffre d’affaires de 9,5
milliards d’euros. Ces chantiers réussissent à défendre leurs
positions grâce à une sous-traitance à bas coût[65].
Chantiers |
Chantiers
européens (*) |
Corée
du Sud |
Japon |
Chine |
Chiffre
d’affaires en 2004 (milliards d’euros) |
10,5 |
9,6 |
9,3 |
5 |
Livraisons
en 2004 en millions |
4,1 |
8,3 |
7,9 |
2,7 |
(*)
Union européenne, Norvège, Roumanie, Croatie.
En
2004, les contrats de constructions neuves placés auprès des chantiers
navals représentaient 35 milliards de dollars auxquels s’ajoutaient
10 milliards de dollars d’achats et de ventes de navires d’occasion.
Sur ces 45 milliards, le financement était assuré par des banques pour
environ 30 milliards de dollars.
Si les banques
britanniques ou scandinaves sont historiquement très présentes sur ce
marché, depuis une dizaine d’années trois banques françaises se
sont hissées au niveau international : BNP Paribas, la Société
Générale et Calyon. Elles sont également aux côtés des
opérateurs dans les opérations de fusion et d’acquisition et, face
à la forte hausse des commandes de navires, elles ont su nouer des
coopérations avec les agences coréennes ou chinoises de crédit à
l’exportation pour soutenir les chantiers navals[66].
Le
dynamisme du secteur du transport conteneurisé a entraîné une
hausse importante des commandes de navires. Mais pour régler le
problème de manque de capacités de transport, d’autres actions ont
été entreprises par les armateurs :
·
le développement de porte-conteneurs de très grande capacité de
transport. Si CMA-CGM a acquis en novembre 2005 deux porte-conteneurs
de 8 500 EVP et s’apprête à recevoir cinq unités de 9 200
EVP, d’après le Germanischer Lloyd, sur un plan purement technique,
la réalisation de porte-conteneurs de 10 000 EVP ne poserait plus
de problèmes. Le seul point délicat dans leur conception serait la
nécessité de limiter à dix le niveau de conteneurs empilés afin de
ne pas atteindre la limite de résistance du conteneur
placé au plus bas ;
·
le réaménagement des rotations au profit des lignes
trans-Pacifique et Europe-Asie ;
·
le rachat de concurrents comme les opérations de Maersk
sur P & O Nedlloyd ou de CMA-CGM sur Delmas. Il n’y a pas eu
d’opposition des autorités de concurrence à ces regroupements car le secteur des lignes
régulières de conteneurs demeure très fragmenté. En revanche, pour des raisons d’indépendance
nationale, Singapour s’est opposé à toute tentative de rachat de la
compagnie Neptune Orient Lines en la renationalisant par
l’intermédiaire de sa holding Temasek[67].
Aujourd’hui,
plus du tiers de la flotte de porte-conteneurs est la propriété de
trois armateurs depuis le rachat de la société Delmas (groupe
Bolloré) par la société CMA-CGM en septembre 2005.
Rang |
Société
majoritaire ou société mère |
Exploités |
Carnet
de commandes |
|||
Navires |
Milliers
d’EVP |
Navires |
Milliers
d’EVP |
|||
1 |
Maersk
Line |
Danemark |
570 |
1 592 |
150 |
722 |
2 |
MSC |
Suisse,
Italie |
264 |
713 |
41 |
306 |
3 |
CMA-CGM |
France |
242 |
484 |
80 |
377 |
4 |
Evergreen |
Taiwan |
148 |
441 |
38 |
205 |
5 |
Hapag-Lloyd/CP |
Allemagne |
135 |
400 |
17 |
108 |
6 |
APL
|
Singapour |
102 |
325 |
24 |
83 |
7 |
China
Shipping |
Chine |
116 |
317 |
24 |
166 |
8 |
Hanjin/Senator |
Corée
du Sud |
82 |
309 |
11 |
75 |
9 |
Cosco
Container L. |
Chine |
123 |
306 |
23 |
179 |
10 |
NYK |
Japon |
116 |
299 |
27 |
158 |
Au
1er janvier 2006, la flotte de commerce sous pavillon
français comprenait 213 bâtiments (navires de commerce affectés au
transport de marchandises et/ou de passagers de tonnage supérieur à
100 tjb) dont 54 pétroliers[69].
Cette flotte, d’un âge moyen de 7,6 ans, est répartie sous quatre
registres différents : métropole (34 % des navires), TAAF[70]
(43 %), Polynésie française et TOM (23 %).
Flotte
sous pavillon français |
1er
janvier 2006 |
1er
janvier 2005 |
1er
janvier 2004 |
Nombre
de navires |
213 |
209 |
206 |
Jauge
brute |
5 088 403 |
4 908 665 |
4 552 587 |
Tonnes
de port en lourd |
6 718 842 |
6 609 912 |
6 179 423 |
Entre
le 1er janvier 2005 et le 1er janvier 2006, la
flotte de commerce sous pavillon français a été marquée par
l’arrivée de deux porte-conteneurs intégraux de la CMA-CGM
exploités entre l’Asie et l’Europe, de deux vraquiers de la
compagnie Louis Dreyfus Armateurs et d’un pétrolier chimiquier de la
société Broström Tankers, tous inscrits sur le registre des TAAF.
Cet
état de la flotte reflète mal la dimension maritime de la France. En
effet, il convient d’ajouter à ce nombre plus d’une centaine de
navires sous pavillon étranger contrôlés par des intérêts français
(navires d’un tonnage supérieur à 1000 tjb)[71].
Ainsi, avant le rachat de la société Delmas, CMA-CGM exploitait-elle
195 navires dont seulement 53 lui appartenait[72].
À une moindre échelle, cette situation peut être observée chez la
plupart des autres armateurs français.
Face
à la croissance du coût du fret de certaines marchandises, les
armateurs français n’hésitent pas à diversifier leurs activités.
Ils investissent dans la logistique portuaire, le service offshore,
les services maritimes à l’industrie ou encore le cabotage de
passagers comme la société Louis Dreyfus Armateurs (LDA). En reprenant
la ligne Le Havre – Portsmouth abandonnée par P&O, LDA a fait le
choix d’un navire battant pavillon italien dont l’exploitation est
moitié moins chère qu’un navire inscrit sur le registre des TAAF[73].
En
1962, la flotte de commerce sous pavillon français comptait près de
800 navires ; en 2005, elle en comprenait à peine plus de 200
alors que la conjoncture économique est
favorable au développement du trafic maritime mondial.
Selon Armateurs de France, cela situe la France au 29e rang
mondial des flottes de commerce[74]
alors qu’elle occupait la 4e place en 1950.
Ce recul, principalement dû au manque d’attractivité du pavillon
français[75],
aurait deux conséquences majeures. Avec des navires quittant le
pavillon français, des emplois partiraient à l’étranger et un
nombre de plus en plus faible de jeunes Français serait tenté par la
carrière de marin. Sur la scène internationale, avec une flotte ne
représentant plus que 0,4 % du tonnage de la flotte mondiale, la
France verrait son influence s’affaiblir.
Le
3 mai 2005 a été promulguée la loi[76]
créant le registre international français (RIF) dont le décret[77]
d’application est entré en vigueur le 11 février 2006. L’objectif
de cette loi est de rendre plus attrayante l’immatriculation des
navires sous pavillon français afin d’enrayer le déclin de la marine
marchande. Selon ses auteurs, elle permettra à la France de mieux se
positionner sur la scène maritime internationale et favorisera
l’emploi de marins français. Si le second objectif semble hasardeux
car la loi ne fait obligation que d’embaucher des navigants de
l’Union européenne, le premier objectif apparait discutable.
Le
nouveau registre est réservé aux navires de commerce au long cours ou
au cabotage international et aux navires de plaisance de plus de 24
mètres. Inspiré de registres internationaux d’autres États de
l’Union européenne, il comprend des dispositifs d’allègements
fiscaux ou d’exonération de charges mais impose aux armateurs
d’armer les navires avec un minimum de 25 % à 35 % de
navigants originaires de l’Union européenne, suivant le régime
d’exonération.
Après
de violentes critiques du projet accusant le gouvernement de vouloir
créer un pavillon de complaisance[78],
la loi sur le RIF a été adoptée grâce à la pression des armateurs
français et à l’issue d’une longue concertation avec les
syndicats de navigants français.
Si
comme l’espèrent les sénateurs à l’origine du projet de loi et
comme l’affirme l’IFM[79],
les armateurs français profitent de la mise en œuvre du RIF pour
replacer certains de leurs navires actuellement sous pavillon
étranger sous pavillon national, cette manœuvre ne fera pas évoluer
la place de la France dans le classement des flottes mondiales car la
CNUCED comptabilise les navires contrôlés par les intérêts des
pays, quelque soient leurs pavillons.
Cependant,
la création du RIF est une étape décisive dans la modernisation des
activités maritimes françaises, et elle participe à la
préservation d’une flotte de commerce sous pavillon français dont le
maintien est nécessaire pour au moins trois raisons :
·
la présence de
navires de commerce français sur toutes les mers du globe renforce la
visibilité de la France et concourt à son rayonnement ;
·
une flotte de commerce
sous pavillon français est nécessaire à l’éventuelle réactivation
d’une force maritime de complément de la marine nationale ;
·
l’existence de
navigants français requiert un environnement technique, organisationnel
et de formation qui contribue à la présence de centres de décision
sur le territoire national.
Plus
que de posséder une flotte de commerce nombreuse, deux éléments
sont véritablement importants pour que la France puisse peser sur la
scène maritime internationale : s’appuyer sur les capacités
d’action de l’Union européenne et abriter les centres de décisions
maritimes mettant en œuvre des navires. Si le second aspect touche à
l’attractivité économique même du pays et au maintien d’un savoir
faire maritime national, le premier réside dans l’établissement
d’une vision maritime cohérente entre tous les États de l’Union.
Malgré
ses 10 000 kilomètres de côtes, une zone économique exclusive de
plus de dix millions de km² et des possessions réparties sur tous les
océans, la France ne peut plus prétendre au statut de puissance
maritime. Mais, confrontée à de vastes défis économiques, sociaux ou
environnementaux, elle a redécouvert l’importance des activités
maritimes qui génèrent en France près de 315 000 emplois et
représentent 35 milliards d’euros[80].
Le
gouvernement a donné pour mission au groupe de projet Poséidon[81]
de déterminer pour la fin de l’année 2006 les éléments
constitutifs d’une politique maritime nationale, politique intégrée
qui, selon le
Secrétariat général de la mer, doit viser “à
la cohérence globale, à la connaissance des intérêts de l’autre,
à la compatibilité des enjeux dans une dynamique de développement
équitable et durable”[82].
La
contribution française à la définition d’une politique
maritime de l’Union européenne permet d’envisager les thèmes que
devra aborder cette politique nationale.
La
France, l’Espagne et le Portugal se sont investis dans la rédaction
d’une contribution commune au futur livre vert sur la politique
maritime de l’Union européenne. Cette contribution aborde les deux
aspects majeurs des activités liées à la mer, l’exploitation des
ressources et l’exploitation des espaces marins.
Aujourd’hui,
l’espace maritime échappe pour une large part à une intervention
coordonnée des États européens. Certes, l’Union est active dans
l’encadrement des infrastructures portuaires, du transport ou de la
pêche, mais ses interventions ne se réfèrent pas à une stratégie
d’ensemble. C’est la raison pour laquelle elle s’est lancée dans
l’élaboration d’un livre vert, à l’image des initiatives prises
par les États-Unis en 2000 ou du Japon en 2002 sur la définition de
stratégies maritimes spécifiques. Ce livre vert doit permettre
d’affirmer politiquement l’importance de la question maritime,
d’en chiffrer les enjeux et de jeter les bases d’une capacité
d’action concrète.
Les
enjeux stratégiques en matière de politique maritime recouvrent deux
aspects : les mers et les océans au service de la croissance, de
l’emploi et de la stratégie de Lisbonne – la compétitivité –,
les mers et les océans au service de la stratégie de Göteborg – le
développement durable. Les trois pays ont déterminé quatre grandes
orientations pour développer cette politique.
La
première orientation est le développement d’une véritable vision
européenne de la mer. Fondée sur la réaffirmation de l’importance
de la mer pour l’Europe, il s’agit principalement de dégager au
niveau international une vision cohérente soutenue par chacun des
États, en particulier au sein de l’OMI, pour pouvoir bénéficier
d’importantes possibilités d’action.
La
seconde consiste à améliorer la connaissance des océans par la
coordination des travaux des instituts spécialisés, la mise en place
de programmes de recherche et l’optimisation des offres de formation
dans les domaines liés à la mer.
La
troisième concerne la protection de la mer et la protection vis-à-vis
de la mer. L’objectif est d’une part de garantir la protection du
milieu marin et des ressources biologiques pour y développer une
économie durable. D’autre part, il s’agit de protéger les
personnes et les biens des risques naturels et des menaces d’origine
humaine en provenance de la mer (activités illicites, immigration
clandestine,…). C’est l’enjeu de l’actuel concept de sauvegarde
maritime.
Enfin,
la quatrième orientation est la promotion d’une économie durable de
la mer reposant essentiellement sur le développement d’un transport
maritime sûr, la promotion d’une exploitation durable, et le
développement des industries et des technologies marines. Deux
chantiers conduits par le gouvernement français, la création du RIF
et le projet d’autoroute maritime Atlantique, sont à rapprocher de
cette orientation.
La
France en se dotant d’une politique maritime nationale témoigne de
ses besoins et de ses ambitions. Elle aspire à rayonner dans un
système océanique dominé par les pays asiatiques. Mais, après
avoir pendant trop longtemps négligé l’importance des océans, elle
ne peut plus s’appuyer sur des attributs objectifs de cette puissance
que sont des infrastructures portuaires et une flotte de commerce de
dimension mondiale.
L’Union
européenne forte de 25 États membres contrôle 40 % de la flotte
mondiale, demeure un des pôles économiques majeurs et possède des
infrastructures portuaires de dimension mondiale. Elle a su agir avec
efficacité dans de nombreux domaines liés à l’activité maritime
mais ses États membres interviennent encore de manière trop dispersée
dans les organisations internationales.
Elle
est aujourd’hui une puissance maritime en devenir et c’est sur ce
potentiel que la France doit s’appuyer pour faire valoir ses
intérêts et rayonner efficacement. Par son dynamisme à mettre en œuvre
la politique maritime de l’Union, la France marquera sa volonté de
faire de l’Union européenne cette puissance.
C’est
en réalité tout l’enjeu de la construction européenne.
Pays |
Classement[83]
Armateurs
de France au 1er janvier 2005 |
Flottes[84]
de libre immatriculation
au 1er janvier 2005 (CNUCED, données Lloyds
Register-Fairplay) |
Flottes²
des principaux pays[85]
et territoires maritimes au 1er janvier 2005 (CNUCED,
données Lloyds Register-Fairplay) |
||||||
Rang |
TPL[86] |
Rang |
Nb
de navires |
TPL |
Rang |
Nb
de navires |
TPL |
TPL
sous pavillon étranger |
|
Panama |
1 |
195
323 |
1 |
4 266 |
177
866 |
|
|
|
|
Libéria |
2 |
83
773 |
2 |
1 328 |
76
372 |
|
|
|
|
Grèce |
3 |
55
368 |
|
|
|
1 |
2 984 |
157
339 |
67,13% |
Bahamas |
4 |
45
422 |
3 |
999 |
41
835 |
|
|
|
|
Hong
Kong |
5 |
42
873 |
|
|
|
7 |
605 |
40
993 |
57,93% |
Singapour |
6 |
39
624 |
|
|
|
11 |
740 |
22
333 |
44,37% |
Malte |
7 |
37
002 |
4 |
913 |
30
971 |
|
|
|
|
Iles
Marshall |
8 |
36
875 |
|
|
|
|
|
|
|
Chypre |
9 |
34
174 |
5 |
867 |
31
585 |
31 |
76 |
3
102 |
85,19% |
Chine |
10 |
28
814 |
|
|
|
4 |
2 612 |
56
812 |
52,28% |
Norvège |
11[87] |
25
520 |
|
|
|
6 |
1 589 |
43
989 |
67,39% |
Royaume-Uni |
12[88] |
21
874 |
|
|
|
9 |
885 |
25
843 |
57,96% |
Japon |
13 |
14
857 |
|
|
|
2 |
2 945 |
117 662 |
89,28% |
États-Unis
|
14 |
13
393 |
|
|
|
5 |
1 633 |
46
338 |
77,77% |
Inde |
15 |
11
714 |
|
|
|
15 |
386 |
12
709 |
7,72% |
Corée
du Sud |
16 |
11
090 |
|
|
|
8 |
939 |
27
258 |
61,95% |
Italie |
17 |
10
996 |
|
|
|
14 |
666 |
13
446 |
30,39% |
Saint
Vincent |
18 |
9 037 |
7 |
475 |
6
857 |
|
|
|
|
Iran |
19 |
8
995 |
|
|
|
19 |
172 |
9
478 |
4,93% |
Danemark |
20[89] |
8
832 |
|
|
|
12 |
646 |
16
867 |
50,34% |
Antigua
& Barbade |
21 |
8
760 |
6 |
898 |
8
383 |
|
|
|
|
Allemagne |
22 |
8
620 |
|
|
|
3 |
2 615 |
57
911 |
84,40% |
Malaisie |
23 |
8
446 |
|
|
|
18 |
327 |
9
835 |
38,44% |
Turquie |
24 |
7
169 |
|
|
|
20 |
648 |
8
768 |
29,33% |
Russie |
25 |
7
065 |
|
|
|
13 |
2 083 |
15
250 |
55,11% |
Pays
Bas |
26[90] |
7
040 |
|
|
|
22 |
705 |
6
897 |
36,82% |
Philippines |
27 |
6
971 |
|
|
|
28 |
326 |
5
008 |
21,10% |
Bermudes |
28 |
6
966 |
8 |
95 |
6
206 |
|
|
|
|
France |
29[91] |
6
630 |
|
|
|
23 |
275 |
6 694 |
65,37% |
Taiwan |
|
|
|
|
|
10 |
531 |
23
331 |
77,30% |
Suisse |
|
|
|
|
|
16 |
324 |
11
474 |
93,10% |
Arabie
Saoudite |
|
|
|
|
|
17 |
123 |
11
062 |
92,12% |
Belgique |
|
|
|
|
|
21 |
178 |
8
124 |
45,48% |
Canada |
|
|
|
|
|
24 |
325 |
5
979 |
57,61% |
Indonésie |
|
|
|
|
|
25 |
672 |
5
754 |
36,39% |
Brésil |
|
|
|
|
|
26 |
151 |
5
425 |
45,54% |
Suède |
|
|
|
|
|
27 |
322 |
5
419 |
71,77% |
Espagne |
|
|
|
|
|
29 |
319 |
4
363 |
94,32% |
Koweït |
|
|
|
|
|
30 |
45 |
3
791 |
8,02% |
Thaïlande |
|
|
|
|
|
32 |
297 |
2
982 |
13,38% |
Ukraine |
|
|
|
|
|
33 |
393 |
2
679 |
62,61% |
Emirats
Arabes Unis |
|
|
|
|
|
34 |
134 |
2
658 |
100% |
Australie |
|
|
|
|
|
35 |
85 |
2
644 |
48,95% |
[1]
André Vigarié, La Mer
et la géostratégie des nations, Paris, Economica-ISC, 1995,
pp. 13-14.
[2]
AGAM Georges Tourret, Président de l’Institut maritime de
prévention, Intervention devant les officiers de marine stagiaires de
la 13e promotion du CID, Paris, février 2006.
[3]
André Vigarié, op. cit.,
p. 27.
[4]
CNUCED, Étude sur les
transports maritimes 2004, Genève, Nations Unies, 2004,
pp. 1-5.
[5]
À titre de comparaison, en pourcentage du tonnage total des
exportations maritimes mondiales (pétrole et articles
manufacturés) : pays européens, 22,7 % (25,1 % en
2003) ; Amériques, 21,4 % (dont les 2/3 en provenance des
pays en développement de l’Amérique du Sud pour l’exportation
des matières premières). UNCTAD,
Review of maritime transport 2005, Genève, Nations Unies, 2005,
pp. 1-5.
[6]
CNUCED, op. cit.,
pp. XI-XII.
[7]
André
Vigarié, op. cit., pp. 13-14.
[8]
UNCTAD, op. cit.,
p. x.
[9]
Sur la même période (2003-2004), la croissance du commerce
mondial a été de 13 %.
[10]
UNCTAD, op. cit.,
p. 5.
[11]
Jean-Bernard
Raoust, Président de BRS, Intervention aux “Premières assises de
l’économie maritime et du littoral”, Paris, décembre 2005. La
société BRS (Barry Rogliano Salles) a pour principales missions la
négociation de contrats entre armateurs et affréteurs ou entre
armateurs et chantiers navals, et l’assistance des transporteurs
maritimes dans la revente des navires d’occasion. Elle publie chaque
année un rapport d’analyse du marché mondial du transport maritime
et de la construction navale.
[12]
UNCTAD, op. cit.,
p. 5.
[13]
UNCTAD, op. cit.,
p. XI.
[14]
UNCTAD, op. cit.,
p. 7.
[15]
Jacques Marcadon, “Les grandes routes maritimes”, Questions
internationales, n° 14, juillet-août 2005, pp. 42-43.
[16]
Jacques Marcadon, art. cit.,
p. 43. CNUCED, op. cit.,
pp. 12-15.
[17]
Deux types d’exploitation utilitaires existent dans le
transport maritime : les lignes régulières, pour lesquelles un
contrat de transport sur un navire est établi, et le tramping, pour
lequel un contrat de location d’un navire en entier est signé.
[18]
CNUCED, op. cit.,
p. XI.
[19]
CNUCED, op. cit.,
p. 16.
[20]
AGAM Georges Tourret, op.
cit.
[21]
Jean-Pierre Maysonnave-Burie, “Piraterie : les attaques
contre des navires ont fait 30 morts l’an passé contre 21 en
2003”, Journal de la marine
marchande, 25 février 2005, p. 11.
[22]
IMO, Reports on acts of
piracy and armed robbery against ships, n° 69-72-76-80,
Londres, mai 2005 à janvier 2006.
[23]
Loïc Salmon, “Canal de Suez : résultat record pour
2004”, Journal de la marine marchande, 26 août 2005, p. 13.
[24]
Jean-Claude Cornier, “Ports français. Les marchandises
diverses dopent les résultats globaux”, Le
Marin, Hors série – Ports de commerce, avril 2005,
pp. 4-5.
[25]
ISEMAR, “Panorama des ports de commerce mondiaux 2003”, Note de synthèse, n° 71, janvier 2005.
[26]
Autorité du port de Los Angeles, www.portoflosangeles.org.
[27]
Autorité du port de Long Beach, www.polb.com.
[28]
ISEMAR, op. cit.
[29]
Autorité du port de New York, www.panynj.gov.
[30]
Caroline Britz, “P & O finalement racheté par Dubaï
Ports World”, Le Marin, 17 février 2006, p. 14.
[31]
Dominique Buffier, “Le groupe de Dubaï, DP World, renonce à
gérer six ports américains”, Le
Monde, 11 mars 2006, p. 15.
[32]
Jean-Claude Cornier, art. cit.
ISEMAR, op. cit.
[33]
Autorité du port de Port Headland, www.phpa.wa.gov.au.
[34]
Autorité du port de Rotterdam, www.portofrotterdam.com.
[35]
ISEMAR, op. cit.
[36]
DGMT, Ports de commerce,
flotte de commerce, voies navigables.
Résultats 2005 provisoires, Ministère des Transports, de
l’Équipement, du Tourisme et de la Mer, mars 2006.
[37]
UNCTAD, op. cit.,
pp. 73-76.
[38]
ISEMAR, op. cit.
[39]
ISEMAR, “Les acteurs de l’industrie maritime mondiale en
2004-2005”, Note de synthèse, n° 81, janvier 2006.
[40]
UNCTAD, op. cit.,
p. 76.
[41]
Jean-Pierre Lecomte, président du Conseil d’administration
du port autonome du Havre, Intervention aux “Premières assises de
l’économie maritime et du littoral”, Paris, décembre 2005.
[42]
Jean-Pierre Lecomte, art. cit.
[43]
Jean-Claude Cornier, art. cit.
ISEMAR,
op. cit.
[44]
ISEMAR, op. cit.
[45]
UNCTAD, op. cit.,
p. 73.
[46]
UNCTAD, op. cit.,
p. 76.
[47]
ISEMAR, op. cit.
[48]
UNCTAD, op. cit.,
p. 76.
[49]
ISEMAR, op. cit.
[50]
André Vigarié, op. cit., p. 169.
[51]
Pierre-Alain Roche, Directeur des transports maritimes,
routiers et fluviaux à la DGMT, Intervention aux “Premières
assises de l’économie maritime et du littoral”, Paris, décembre
2005.
[52]
DGMT, op. cit.
[53]
DGMT, op. cit.
[54]
À titre d’exemple, les tarifs de location journalière
d’un vraquier de 170 000 tonnes sont passés de 12 000
dollars en 2002 à 70 000 dollars en 2004 et ceux d’un
porte-conteneurs de 2 500 EVP de 10 000 dollars en 2002 à
33 000 dollars en 2004. Jean-Bernard Raoust, intervention citée.
[55]
UNCTAD, op. cit., pp.
45-46.
[56]
Pierre-Alain Roche, intervention
citée.
[57]
Armateurs de France, www.armateursdefrance.org,
février 2006.
[58]
UNCTAD, op. cit.,
p. 29.
[59]
UNCTAD, op. cit.,
pp. 19-21.
[60]
UNCTAD, op. cit.,
p. 19.
[61]
UNCTAD, op. cit.,
p. 25.
[62]
UNCTAD, op. cit.,
p. 33.
[63]
AGAM Georges Tourret, op.
cit.
[64]
Jean-Bernard Raoust, intervention citée.
[65]
André Thomas, “Le sursaut de la construction navale”, Les
Echos, 14 décembre 2005, p. 8.
[66]
Claude Barjonnet, “Financement des navires : Paris
s’impose”, Les Echos,
14 décembre 2005, p. 5.
[67]
Claude Barjonnet, “Vague de fusions dans le transport de
conteneurs”, Les Echos, 14
décembre 2005, p. 2.
[68]
Armateurs de France, www.armateursdefrance.org,
février 2006.
[69]
DGMT, op. cit.
[70]
Avec l’entrée en vigueur du RIF, le registre des TAAF
disparaîtra totalement en 2008.
[71]
UNCTAD, op. cit.,
p. 33.
[72]
Claude Barjonnet, “La spectaculaire montée en puissance de
CMA-CGM”, Les Echos, 14
décembre 2005, p. 2.
[73]
Claude Barjonnet, “Le cabotage, nouveau pari de Louis Dreyfus
Armateurs”, Les Echos, 14
décembre 2005, p. 6.
[74]
Navires de commerce d’un déplacement supérieur à
100 tjb affectés au transport de marchandises et/ou de
passagers. Armateurs de France, Rapport
annuel 2005 sur l’activité 2004, Paris, Avril 2005.
[75]
À titre de comparaison, le coût journalier d’exploitation
d’un porte-conteneurs est de 9 300 euros pour un navire sous
pavillon français (registre métropolitain), 7 800 euros s’il
est sous pavillon français (registre des TAAF), 4 300 euros si
son équipage est composé de marins polonais et philippins,
3 400 euros avec un équipage chinois. Jean-Yves Besselat, Rapport
fait au nom de la commission des affaires économiques, de
l’environnement et du territoire sur la proposition de loi adoptée
par le Sénat relative à la création du registre international
français ; Assemblée nationale, janvier 2005.
[76]
Loi n° 2005-412 du 3 mai 2005 relative à la création du
registre international français, modifiée par la loi
n° 2006-10 du 5 janvier 2006 art. 44. Loi issue du projet
de loi déposé le 30 octobre 2003 par les sénateurs Henri de
Richemont, Josselin de Rohan, Jacques Oudin, Patrice Gélard et Lucien
Lanier.
[77]
Décret n° 2006-142 du 10 février 2006 relatif à la
création du guichet unique prévu par la loi n° 2005-412 du 3 mai
2005 relative à la création du registre international français.
Le port
de rattachement
des navires immatriculés sur ce registre est Marseille.
[78]
Le RIF est classé par l’ITF sur la liste des pavillons de
complaisance depuis mars 2005 à la suite de l’intervention de
trois syndicats français, la CGT, la CFDT et FO. Cette situation
interdit au registre de voir inscrits des navires dont les sociétés
refusent tout lien avec un pavillon de complaisance. André Thomas,
“Complaisance : pas encore de négociation”, Le Marin, 17 février 2006, p. 3.
[79]
Francis Vallat, président de l’Institut français de la mer,
Intervention devant les officiers de marine stagiaires de la 13e
promotion du CID, Paris, janvier 2006.
[80]
Yann Bessoule, “La France esquisse une politique maritime”,
Les Echos, 14 décembre 2005, p. 2.
[81]
Le groupe de projet Poséidon a été lancé par le
commissariat général au Plan en liaison avec le secrétariat
général de la mer. Il comprend des responsables des différents
secteurs du monde maritime : administration, transport,
industrie, marine nationale, pêche, plaisance, …
[82]
Xavier de La Gorce, secrétaire général de la mer,
Intervention aux “Premières assises de l’économie maritime et du
littoral”, Paris, décembre 2005.
[83] Navires de 100 tjb ou plus.
[84] Navires de 1000 tjb ou plus, hors flotte de réserve des
États-Unis et les flottes américaine et canadienne des Grands Lacs.
[85] La CNUCED établit le classement sur la base du pays où
est exercé le contrôle effectif de la flotte, c'est-à-dire le pays
d’établissement de la société mère. Dans plusieurs cas, il
s’agit d’une question d’interprétation.
[86]
En milliers de
tonnes.
[87] 1er registre et NIS.
[88] Royaume Uni et Ile de Man.
[89] 1er registre et DIS.
[90]
Pays-Bas et
Antilles Néerlandaises.
[91] Métropolitain et TAAF.
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