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Internet est un énorme réseau planétaire d’ordinateurs. Souvent qualifié de "réseau des réseaux", il intègre des milliers de réseaux d’ordinateurs dissemblables à l’échelle du monde entier par l’utilisation de standards techniques qui permettent à tous les types de systèmes d’interargir. Les individus connectés à Internet grâce à leur ordinateur de bureau peuvent accomplir les fonctions suivantes (eu égard à la sophistication de l’"hôte" auquel ils sont connectés pour leur service) :
Il n’existe pas d’autorité centrale qui gère Internet. La participation repose sur une base volontaire et coopérative, et la présence sur le réseau nécessite seulement que des normes techniques soient respectées. La société Internet de Fairfax en (Virginie) joue un rôle intégrateur et fixe les normes techniques. Le financement des liaisons de communication est assuré en partie par les gouvernements (par exemple, la US National Science Foundation a financé la colonne vertébrale nationale à grande vitesse) et en partie par des institutions non-gouvernementales comme des universités et des grandes sociétés. Bien qu’il soit difficile d’obtenir des estimations précises, on pense qu’approximativement vingt millions de personnes dans le monde disposent d’un accès à Internet. Des projections donnent une approximation de cent millions de personnes ayant accès à Internet d’ici l’an 2000. Les facteurs suivants alimentent cette augmentation massive :
Systèmes
de tableau
d’affichage Un système de tableau d’affichage (BBS) est un PC qui exécute un logiciel sophistiqué mais bon-marché, et auquel les personnes peuvent se connecter avec leurs propres ordinateurs grâce à une ligne téléphonique. Généralement disponible vingt-quatre heures sur vingt-quatre, un BBS permet à ceux qui appellent de lire, de répondre à, et de créer du courrier électronique, de lire des fichiers de texte (bulletins) et d’échanger d’autres sortes de fichiers comme des programmes informatiques et des graphiques. Pratiquement tout le monde, y compris des élèves de lycée, peut installer et faire fonctionner un BBS. Des réseaux internationaux de courrier électronique reliant les BBS du monde entier se sont développés, à travers lesquels les demandeurs locaux peuvent échanger des messages avec d’autres personnes aux intérêts similaires autour du globe. Il existe approximativement 50 000 BBS aux États-Unis, et leur nombre croît rapidement. Un BBS a généralement un thème spécifique, tel que la radio amateur, la pêche, la religion ou les jeux informatiques. De nombreux BBS ont des thèmes politiques. Dans la région de Washington, il y a un BBS qui fonctionne pour la NRA (National Rifle Association) en délivrant des informations opposées au contrôle des armes ; un BBS pour la "droite chrétienne" ; un BBS émettant des critiques conservatrices visant les prétendus partis pris libéraux dans les médias (AIM Net, pour l’exactitude des médias) ; un BBS soutenant les droits des homosexuels et les droits des femmes ; et d’autres¼ Tout le monde peut écrire un manifeste ou autre chose à caractère politique, le mettre en ligne grâce à un BBS et le rendre accessible à un large public. Les BBS se connectent lentement à Internet. Cette tendance est lente parce que beaucoup de BBS sont utilisés par des individus comme loisir, à leurs frais, et le coût de la connection d’un BBS à Internet demeure relativement élevé. Cependant, même les BBS indépendants disposent d’un grand nombre des mêmes fonctions qu’Internet, et leur rôle politique peut être similaire. Une tendance importante est l’augmentation de la proportion des professionnels ayant des adresses personnelles de courrier électronique sur Internet. De plus en plus, les cartes de visite ne comportent plus seulement les numéros de téléphone et de fax, mais aussi les adresses Internet. Cette tendance est si forte que beaucoup de professionnels supposent que leurs partenaires ont une adresse Internet à laquelle ils peuvent leur envoyer un courrier électronique. Plutôt que de considérer l’adresse Internet comme un luxe, ne pas en avoir commence à être perçu comme un handicap comparable à la non possession d’un fax. Des individus et des organisations sans accès à Internet risquent progressivement d’être laissées à l’écart de discussions importantes et de processus prenant place sur Internet. L’utilisation interne du courrier électronique au sein des organisations, par la mise en contact direct de tout le personnel quel que soit le rang dans l’organisation, a eu tendance à niveler la pyramide, autrement dit à changer l’organisation fonctionnelle qui passe, dans une certaine mesure, du hiérarchique à l’horizontal. Des constats ont été rapportés de cette évolution jusque dans les structures militaires. Des millions d’experts dans des domaines variés, allant de la médecine à la plomberie, dirigent le commerce par Internet et s’en servent pour se détendre et échanger des informations, rendant disponible une vaste mine de connaissances spécialisées. Selon l’expérience de l’auteur, beaucoup de ces connaissances sont disponibles à la demande. En ligne, des bases de données commerciales contenant toute forme d’information imaginable sont maintenant accessibles via Internet, dans la plupart des cas contre paiement. L’information de source ouverte provient essentiellement de ces bases de données. Des catalogues de bibliothèques publiques, parmi lesquels celui de la Bibliothèque du Congrès (Washington) sont disponibles gratuitement sur Internet. De plus en plus, des auteurs d’articles de magazines et de journaux incluent leurs adresses Internet dans leurs en-têtes, permettant à leurs lecteurs de les contacter directement pour leur faire part de leurs réactions et demander plus d’informations. Le gouvernement fédéral, ceux des États et les administrations locales sont en train de s’établir sur Internet. Des douzaines d’agences fédérales délivrent des informations publiques. Ces agences sont toutes accessibles au moyen d’un service établi en Virginie, nommé Fedlink. Fedlink agit comme une porte par laquelle le public peut atteindre le système de chaque agence. Le Bureau du secrétaire-adjoint à la Défense, chargé des affaires publiques vient juste de se doter d’un service du World Wide Web qui contient des publications d’informations actuelles ou historiques, des résumés quotidiens, des consultations de presse, des transcriptions, et des contrats. Dans ce service, l’information passe d’une manière unilatérale, du département de la Défense aux demandeurs. Il n’a pas été prévu d’accepter les réactions de la part de ceux qui appellent. Le département de la Défense C3I est en train de construire son propre serveur sur le World Wide Web, un ordinateur d’Internet qui délivre publiquement sur le réseau des informations sous forme de graphiques. Ce serveur fournira l’information institutionnelle du Département et une version en ligne de Early Bird. Les gouvernements locaux créent de plus en plus de réseaux gratuits, les Freenets, qui sont des services d’information ouverts au public. Ces services délivrent des documents et l’actualité de l’administration locale, et constituent un véhicule des débats concernant les problèmes locaux entre ceux qui appellent. Les usagers d’Internet intéressés par des sujets particuliers participent à des conférences consacrées à ces sujets. Il existe actuellement sous diverses formes près de 10 000 conférences disponibles sur Internet. Des conférences concernent pratiquement tous les sujets. Dans ces conférences, il est possible de trouver une compétence, une expérience, une information et des sources de conseils uniques, introuvables ailleurs, en toute commodité et pour un coût modeste. Parmi les types les plus actifs de conférences se trouvent ceux consacrés aux événements actuels et au débat politique. À tout moment, il y a un volume énorme de discussions à propos de l’actualité du jour. Les opinions couvrent l’ensemble de l’échiquier politique de l’extrême gauche à l’extrême droite, et proviennent de plusieurs pays. À chaque fois qu’un événement d’importance se produit, comme une élection nationale ou un conflit majeur, et même une catastrophe naturelle, il y a presque comme un "grondement assourdissant" sur Internet. Les participants à ces conférences internationales d’interventions comptent des journalistes, des professeurs, des analystes politiques et des politiciens. Les conférences d’Internet sont un véhicule unique de la communication entre personnes à grande échelle :
Nombre de problèmes évoqués dans ces conférences ont pour cible les opérations militaires en cours dans lesquelles le Département de la Défense est impliqué. Souvent, des expositions erronées des faits, ou des positions maladroites des États-Unis, ou de grossières distorsions sont faites, ce qui n’est pas surprenant. l’étendue du public amplifie leur effet sur l’opinion publique. Globalement, les Américains sont de loin les plus grands utilisateurs d’Internet, et la proportion de foyers américains équipés de PC et de modems croît rapidement. L’utilisation d’Internet en Europe est moins répandue mais connaît une progression rapide. Dans le monde sous-développé, particulièrement dans certains des pays où de futurs conflits ont de grandes chances de se produire, peu de personnes en dehors des officiels du gouvernement, des commerciaux, des éducateurs et de quelques professionnels ont accès à Internet. Cependant, tous les pays d’Amérique du Sud et à peu près les deux tiers des pays africains ont au moins une possibilité relative de connexion à Internet. Il existe un projet international dont l’objectif est de répandre Internet dans le monde sous-développé, mais les progrès risquent d’être lents2 La menace de pirates et de virus informatiques est toujours présente. La sécurité d’Internet est un des plus gros centres d’intérêt des organisations qui l’utilisent, particulièrement du département de la Défense. L’intrusion malveillante dans les ordinateurs du gouvernement pourrait sérieusement perturber diverses opérations si des contre-mesures ne sont pas prises. La stratégie dite des firewalls (murs de feu) a été développée, dans laquelle un second ordinateur, un firewall, est placé entre l’ordinateur de l’organisation et les lignes de communication d’Internet, afin d’aider à contrôler l’accès et de prévenir les intrusions. On a récemment découvert que même une architecture composée d’un triple firewall avait été forcée par des pirates. En ce qui concerne les virus, il s’agit d’une sorte de spirale de la course aux armements, dans laquelle les créateurs de logiciels anti-virus perfectionnent leurs logiciels afin de se protéger contre un type de virus nouvellement découvert, et les créateurs de virus répondent par la création d’un nouveau virus qui pourra contourner cette nouvelle protection, et ainsi de suite. Internet et la politique intérieure des États-Unis L’administration Clinton a adopté Internet comme un moyen de communication politique directe avec l’électorat. Grâce à l’adresse électronique du Président (president@whitehouse. Gov), n’importe quel abonné à Internet peut envoyer un message au secrétariat personnel du Président. Quelque 5 000 courriers électroniques parviennent à la Maison Blanche chaque semaine. Des internes lisent chaque message, les classent par problème et par opinion exprimée, et envoie une réponse standardisée :
En fait, la Maison Blanche utilise le contenu de tout le courrier électronique :
Ils voient dans l’interaction avec le public via Internet une force positive :
Cette interaction directe à deux voies entre le sommet du gouvernement fédéral et les citoyens de base est très significative. Le contournement de la représentation du Congrès, des sondeurs et des médias tend à contrebalancer les distorsions ou le filtrage que ces entités pouvaient avoir introduits. C’est probablement la première fois que ce phénomène se présente sur une échelle appréciable dans l’histoire d’un pays. S’il continue à se développer dans le long terme, il pourrait transformer fondamentalement le processus politique. Cependant, il se peut que les futures administrations ne mettent pas autant l’accent sur ce mécanisme. Il n’y a pas seulement le public américain qui utilise Internet pour communiquer avec la Maison Blanche. Le 4 février 1994, le Premier ministre suédois Carl Bildt, premier chef de gouvernement à le faire, a envoyé un message par courrier électronique au président Clinton :
Le Speaker de la Chambre des représentants, Newt Gingrich, a installé un programme destiné à créer des versions électroniques de toute proposition de loi disponibles sur Internet. Cela permettra à l’électorat qui a accès à Internet de les évaluer directement, et d’apporter des contributions bien informées à ses représentants au Congrès. Cela placera également ceux sans accès dans une position politique relativement plus faible, parce qu’ils ne seront généralement pas capables de connaître les détails ou d’en vérifier eux-mêmes la signification. Le thème d’Internet comme une menace pour les médias établis est un lieu commun de la littérature récente.
Plusieurs journaux et magazines sont réticents à se mettre en ligne. D’autres, qui croient devoir se mettre en ligne pour préserver leur pertinence, découvrent qu’ils sont sujets pour la première fois de leur histoire à une forte et sérieuse critique :
Un autre concept populaire est celui de démocratie électronique, par laquelle les citoyens américains peuvent devenir des participants plus influents dans les décisions de leurs gouvernement en faisant connaître leurs vues via Internet :
Quelques partisans de la démocratie électronique imaginent des élections et des référendums en ligne :
D’autres observateurs sont plus sceptiques :
D’autres encore craignent les possibilités de types de contrôle du processus politique à la "Big Brother" :
Internet a déjà joué un rôle important dans plusieurs élections locales. Dans ces élections, les candidats ont été contraints de se mettre en ligne et mis sous le projecteur de questions déterminées des votants. Dans un autre épisode, beaucoup activistes politiques ont découvert l’utilité d’Internet pour communiquer de l’information et pour l’organisation de leurs activités. Par exemple,
Un militant a publié des conseils pour les activistes politiques, sous la forme de dix règles, résumées ci-dessous :
La possibilité, via Internet d’atteindre efficacement un grand nombre d’individus qui sont des acteurs politiques en puissance alimente la force des groupes d’intérêts et des commissions d’action politique. Cela rend Internet est pour cette raison très attrayant pour les activistes qui privilégient une approche populiste par opposition à une approche républicaine qui fait valoir l’élection de représentants et l’influence de leur positions. Les exemples d’activisme politique en ligne abondent :
Un autre exemple quelque peu alarmant est le message déposé sur Internet le 16 décembre 1994, appelant à protester à l’échelle nationale contre le "contrat avec l’Amérique" du Parti républicain. Le message accuse le "contrat avec l’Amérique" d’être en réalité une guerre des classes, une guerre des races, une guerre des sexes, et une guerre des générations, et invite les destinataires à "se mobiliser par des milliers de manifestations dans les communautés locales à travers le pays (¼ ), remplir les prisons en s’engageant dans des actes de désobéissance civile" et dans d’autres actions perturbatrices. Divers groupes marginaux commencent à exploiter Internet. Parmi eux :
Selon le Wall street Journal,
D’autres types de groupes d’intérêts sont venus en ligne. Des groupes développant des théories de la conspiration échangent du courrier électronique pour expliquer leurs théories sur les conspirations ourdies par le gouvernement des États-Unis en général et le département de la Défense en particulier. Un groupe bien mieux organisé, le Réseau Mutuel des OVNI (en anglais MUFON), a son propre réseau informatique avec une entrée sur Internet. La majorité du trafic sur ce réseau fait référence aux opérations militaires américaines dont le groupe croit qu’elles sont en relation avec des enquêtes et des couvertures d’incidents liés aux OVNI, et d’autres messages contiennent des détails sur les efforts du MUFON pour surveiller les installations du département de la Défense et obtenir des informations classifiées sur les OVNI qui existeraient, d’après eux, sous des formes classifiées. Le rôle relativement plus avancé que joue Internet dans la politique intérieure des États-Unis donne un aperçu de ce qui pourrait se produire dans les autres pays. Cependant, leurs systèmes politiques différents peuvent changer la nature précise du rôle joué par Internet aux États-Unis, mais son effet d’entraînement sera vraisemblablement universel. Internet et l’activisme politique international De nombreux commentateurs et militants pensent qu’Internet jouera de manière croissante un rôle de catalyseur dans les affaires étrangères :
Internet a joué un rôle de plus en plus important dans la politique internationale. Un des effets les plus significatifs de l’utilisation d’Internet à l’étranger a été de contourner les contrôles de l’information imposés par les régimes autoritaires à leurs citoyens :
C’est plus qu’un simple potentiel. En Asie, par exemple, selon le Wall Street Journal,
Et ailleurs :
aussi les opposants ont-ils des raisons supplémentaires pour se connecter : le courrier électronique est un média plus sûr que le téléphone ou le fax dans leur pays.
on comprend donc que les pays autoritaires hésitent avant de permettre à leur population l’accès à cette technologie. Les autorités vietnamiennes, par exemple, en discutent au plus haut niveau26 Par ailleurs, Internet a joué un rôle important dans les conflits récents. Par exemple :
Lors du bombardement de l’Irak, des centaines d’utilisateurs du monde entier se sont rassemblées sur un canal unique pour lire les rapports du Moyen-Orient envoyés par des utilisateurs connectés29 Une des utilisations très significatives d’Internet est faite par des groupes internationaux de protestation et des activistes politiques :
En Europe, un fichier d’adresses d’Internet (conférence basée sur le courrier électronique) appelée "Counterev-L" est un exemple de ce phénomène :
En Europe, l’utilisation de boîtes aux lettres électroniques (c’est-à-dire des BBS) par des groupes néo-nazis en Allemagne en est un autre exemple :
L’utilisation de réseaux d’ordinateurs par un groupe mexicain clandestin est encore un autre exemple :
En Amérique latine, Internet a été utilisé par les gouvernements nationaux comme outil d’habileté étatique :
Les groupes politiques internationaux les plus grands et les plus actifs qui utilisent Internet s’avèrent être l’Institut des communications mondiales de San Francisco (IGC) et l’Association pour les communications progressives (APC). À ce titre, un examen de l’IGC montre l’ampleur de l’information ayant rapport au département de la Défense disponible sur Internet. Selon un fichier textuel placé sur le site Internet d’IGC accessible au public,
Bien qu’IGC/APC soit une organisation clairement de gauche, il est difficile d’estimer la nature et l’étendue des vraies activités de ses membres dans le monde réel, sans joindre vraiment IGC ni lire son trafic de messages. Quelques unes de ses conférences, cependant, traitent de sujets comme les boycotts à mettre en œuvre vis-à-vis d’entreprises ou de produits, la suprématie blanche et l’oppression nationale, la lutte contre les armes nucléaires et la violence en général, les activités anarchistes ou marxistes, etc. Il y a également des "sources alternatives d’informations" qui émergent à l’étranger et qui peuvent jouer un rôle significatif même si elles sont de parti pris en comblant les lacunes des informations diffusées par les médias du courant dominant. Le groupe le plus étendu de réseaux alternatifs d’information semble être l’IGC. Les prévisions suivantes concernent les cinq à vingt prochaines années. Des nouveaux partis politiques opérant sur Internet vont émerger. La convergence à travers Internet d’un grand nombre de personnes de même sensibilité politique va éventuellement entraîner le développement de blocs politiques, ou de partis, dont l’unique moyen d’interaction se trouvera sur Internet. Des conventions virtuelles se tiendront sur Internet, dans lesquelles les programmes des partis feront l’objet d’un accord, et où les candidats aux mandats seront choisis par vote. Ces militants seront alors confrontés au monde "physique" en briguant un mandat électif, représentant une circonscription électronique. Des partis politiques virtuels ad hoc pourront ne pas être institutionnalisés pour de longues périodes ; ils pourront être tournés vers des problèmes spécifiques, et ils pourront donc être dissous une fois que ces problèmes seront résolus d’une manière qui leur paraîtra satisfaisante. Ils ne reconnaîtront pas non plus de frontières politiques ou géographiques. Les partis électroniques transcenderont les limites locales, des États et même du pays. L’adhésion à ces partis et l’activisme en leur nom se feront à une échelle mondiale. Ils feront progressivement sentir leur présence dans les affaires politiques des nations et dans les affaires internationales. La prolifération de ces partis rendra la scène politique beaucoup plus complexe, et de multiples guerres politiques se dérouleront simultanément dans le cyber-espace. En raison de la transmission quasi instantanée des nouvelles à leurs membres et le développement très rapide des réponses par courrier électronique, ces partis seront à même de réagir presque immédiatement aux développements qui concernent leurs pôles d’intérêts. Cette vitesse de réaction leur octroiera un degré d’influence disproportionné par rapport au nombre de leurs membres effectifs. Bien qu’il soit par nature impossible de faire respecter la discipline de parti dans ces organisations semi-formelles et aux contours flous, une dynamique politique considérable sera créée quand un grand nombre de membres soutiendront des positions particulières. Des coalitions sur un problème unique entre différents partis aux intérêts communs accroîtront leur force. Le financement aussi sera problématique puisque les membres pourraient rechigner à verser des fonds à un trésorier virtuel pour un parti qui pourrait disparaître sans crier gare. Cependant, ces partis auront des besoins financiers modestes en comparaison avec ceux des partis politiques conventionnels, étant donné que la plupart de leurs opérations se passeront sur Internet. Les seuls coûts significatifs seront occasionnés par les activités des chefs de partis quand ils se connecteront au monde réel du Congrès et de la Maison Blanche. Le lobbying, la publicité, les campagnes d’adhésion, les sondages et la plupart des autres activités partisanes auront lieu presque exclusivement sur Internet à un coût financier presque négligeable. Les groupes politiques dont les opérations sont coordonnées par Internet verront ces opérations plus facilement fragilisées par les faux messages des groupes opposés. Cela encouragera la prolifération de messages cryptés. Cependant, ces groupes seront confrontés au dilemme suivant : s’ils cryptent leurs messages, ils ne pourront pas avoir accès à un public plus large, auquel ils espèrent arracher solidarité et soutien. Le monopole des médias traditionnels s’érodera. Les rédacteurs, les présentateurs de télévision et les journaux ne détermineront plus seuls ce que le grand public apprend et pense des événements du moment. Des bulletins d’informations brutes provenant d’agences et de sources d’information alternatives, locaux, nationaux et internationaux, ainsi que d’observateurs individuels non-affiliés qui agissent seuls sur la scène des événements, seront accessibles pour tous les utilisateurs d’Internet. Le filtrage et l’orientation des nouvelles qui sont actuellement effectués par les médias traditionnels seront, dans une certaine mesure, remplacés par la consommation directe par le grand public d’informations non-analysées, diminuant l’influence dont jouissent aujourd’hui ces médias. Un public de plus en plus sceptique sera capable de comparer des bulletins d’informations brutes avec les nouvelles prédigérées, incomplètes, hors-contextes et parfois biaisées proposées par la télévision et les journaux. Quelques-uns des médias essaieront de réaffirmer leur rôles traditionnels sur Internet, et ils échoueront, parce qu’ils n’auront pas d’avantage sur leur public. Une autre conséquence est que le consommateur moyen de nouvelles sur Internet aura une connaissance beaucoup plus étendue des événements courants qu’aujourd’hui, et sera beaucoup plus susceptible de se faire une opinion sur les situations à l’étranger. Cela ne veut pas dire que les médias traditionnels perdront leur public et deviendront inutiles. Ils continueront à jouer un rôle majeur dans le courant de l’information nationale. Cependant, ils perdront un terrain considérable au profit de sources alternatives et d’interprétations alternatives circulant sur Internet. Les membres du Congrès et les fonctionnaires des agences fédérales devront inexorablement se mettre sur Internet. Lorsque des membres du Congrès, qui n’auront pas habituellement de présence sur Internet, réaliseront que d’autres membres (qui peuvent être des concurrents ou des ennemis politiques) ont vraiment une présence sur Internet, ils voudront en faire autant. Particulièrement quand ils comprendront qu’ils ont été attaqués lors de débats politiques électroniques et qu’il n’y a personne dans le cyber-espace pour les défendre, ou pire, qu’on ne parle pas du tout d’eux, il ne pourront pas éviter de le rejoindre. Ne pas se placer sur Internet sera de plus en plus considéré comme une faiblesse stratégique et un retard par rapport à son temps. Le même phénomène affectera les fonctionnaires de l’exécutif du gouvernement fédéral. Des demandes croissantes d’une responsabilité publique les attirera aussi sur Internet, en dehors du simple postage de nouvelles et d’autre documentation en ligne. Les membres du Congrès et les hauts fonctionnaires fédéraux auront besoin d’un personnel simplement pour contrôler et répondre au trafic. Le courrier électronique axé sur l’écrit sera remplacé par des messages audiovisuels. Avec la réduction de la taille et du coût des caméras vidéo de haute qualité et les améliorations de la technologie de compression des données vidéo, tous les PC seront équipés de petites caméras vidéo, comme chaque ordinateur a aujourd’hui une souris. En même temps, la capacité des liaisons de communication entre les PC et Internet s’étendra considérablement, les paires de fils téléphoniques étant remplacées par des câbles en fibre optique. Ces deux tendances permettront aux utilisateurs d’Internet de composer des messages où on les verra parler sur des images vidéo en couleur et en mouvement réel comprimé. Quand un utilisateur voudra envoyer un message, il préparera d’abord un script puis dira le texte pour la caméra en le lisant sur l’écran de son ordinateur comme sur un téléprompteur. Le fichier de données qui en résultera sera alors chargé sur Internet et repassé par tous les destinataire, utilisant un logiciel de lecture vidéo standard dont tous les ordinateurs seront équipés. Quelques utilisateurs préféreront l’anonymat d’un courrier électronique axé sur l’écrit, beaucoup mais éprouveront l’envie irrésistible que le monde voie à quoi ils ressemblent et entende le son de leur voix. La conjugaison d’une dimension visuelle et acoustique aux communications par ordinateur enrichira considérablement le contenu des messages, puisque l’expression du visage, le ton de la voix, le langage du corps, la race, la nationalité, le sexe et l’âge véhiculent des informations qui sont perdues quand seul le texte est utilisé. Même aujourd’hui, un type de langage des signes s’est développé dans le courrier électronique qui essaie de compenser cela. Par exemple, l’icône ;-) vue en inclinant la tête à gauche ressemble à un visage qui cligne de l’œil et sourit ; le symbole <g> est utilisé pour suggérer le "sourire", un ajout bon enfant qui signifie que le message se veut amical et sonore, même s’il est critique ou sarcastique. Quand cette iconographie sera remplacée par une vidéo couleur en mouvement réel, l’impact émotionnel et l’intensité du débat politique sur Internet seront considérablement amplifiés. Les groupes aux orientations politiques prendront conscience du potentiel de la vidéo sur Internet en matière de propagande ; ils produiront et diffuseront des clips vidéo en faveur de leur point de vue. Les utilisateurs d’Internet disposeront d’une grande variété de publicité politique sous la forme de fichiers vidéo. Des groupes opposés s’engageront dans des guerres de propagande qui se mèneront entièrement sur Internet. Internet servira d’outil d’une grande efficacité étatique aux gouvernements nationaux. L’utilisation de la section Word Wide Web d’Internet par les gouvernements péruvien et équatorien est hautement significative. Ces pays, peu réputés pour leur avance technologique, ont été les premiers à amener officiellement la diplomatie internationale dans le monde en ligne. Bien que beaucoup de gouvernements aient actuellement une présence officielle sur Internet, ils ne fournissent que des déclarations concernant des affaires publiques du type de celles que donnent les ambassades, comme des informations sur les populations, la culture, leurs industries, et les affaires. À l’avenir, comme davantage de gouvernements reconnaîtront la valeur stratégique de ce nouveau média pour véhiculer leur message, ils l’utiliseront comme un outil supplémentaire du processus politique. C’est-à-dire, le type actuel d’information placé sur Internet par les organisations officielles gouvernementales sera complété par un matériel politique qui fournira un argumentaire favorable à leurs positions respectives sur les problèmes importants. Quand un pays impliqué dans une querelle avec d’autres commence à utiliser Internet de la sorte et que les autres en prennent conscience, un effet catalytique se produit, et tous les pays impliqués entrent dans un débat électronique, d’une manière officielle. Internet jouera un rôle de plus en plus significatif dans un conflit international. Les discussions politiques en ligne entre les citoyens et les dirigeants nationaux, des représentants des partis politiques électroniques et des groupes d’intérêts, des corps mondiaux tels que les Nations unies, des entreprises commerciales, et des activistes politiques, seront stimulées par Internet. L’information en temps réel sur des conflits par des observateurs de terrain et des sources d’information alternatives sera dévorée par le public mondial et aura un impact immédiat et tangible sur le cours des événements. Les séquences vidéo montrant des opérations militaires seront captées par des caméras numériques manuelles bon marché sur les lieux mêmes, transformées sans être éditées en banques de données, puis envoyées dans un courant d’information planétaire, touchant des millions de personnes en quelques minutes. L’opinion publique et les appels à l’action (ou à mettre fin à des actions) pourront être formés avant même que les dirigeants nationaux aient une chance de développer leurs positions ou de réagir aux développements. Ces facteurs alourdiront considérablement le fardeau des commandements militaires, dont les actions seront soumises à une surveillance sans précédent. Alors qu’Internet est déjà grandement utilisé sur les plans intérieur et international, on assistera vraisemblablement dans les années à venir à une croissance significative de l’échelle et de la sophistication d’une telle utilisation. En raison des différences de densité d’utilisation d’Internet entre les différentes régions du monde, l’impact d’Internet pour influencer directement l’opinion publique a de fortes chances d’être bien plus profond aux États-Unis que dans d’autres parties du monde développé comme l’Europe, sans parler du tiers monde. Les militants politiques opérant dans les pays moins développés amèneront probablement Internet avec eux sous la forme d’ordinateurs portables pouvant accéder à Internet par une quelconque ligne téléphonique. L’information amenée dans ces pays grâce à un petit nombre de points d’accès à Internet peut être répandue localement au moyen de méthodes plus traditionnelles comme l’imprimerie, la radiodiffusion, le bouche à oreille. Les activistes pourront également utiliser Internet pour diffuser l’information au reste du monde et aider à coordonner leurs activités. Internet est sans conteste une menace significative à long terme pour les régimes autoritaires, menace qu’ils seront incapables de contrer efficacement. Des nouvelles du monde extérieur introduites par Internet dans les pays soumis à de tels régimes s’opposeront aux versions déformées fournies par ces gouvernements, érodant leur crédibilité et favorisant les troubles. Le contact "personnel" entre les personnes vivant sous de tels gouvernements et celles vivant dans le monde libre, via le courrier électronique, aidera aussi de part et d’autre à parvenir à une compréhension plus précise et minera les contrôles autoritaires. L’information sur les violations des droits de l’homme et d’autres formes d’oppression passera d’une manière croissante dans le monde extérieur par Internet, aidant à mobiliser les forces politiques extérieures en faveur des opprimés. Des analystes pensent que les concepts de "souveraineté nationale" et d’"État-nation" deviennent moins pertinents en raison des liens économiques, politiques, culturels de plus en plus étroits qui traversent les frontières nationales. Dans la mesure où cela vrai, Internet jouera un rôle important, puisque c’est un média qui développera de plus en plus ce type de liens. Internet est une source potentiellement lucrative de renseignements utiles au département de la Défense. Ces renseignements peuvent comprendre :
La thèse de John Anderson selon laquelle Internet peut être utilisé comme une sirène d’alarme face à des menaces imminentes sur la sécurité a beaucoup de mérite. Les flux de messages sur Internet concernant des situations en cours tendent à précéder les informations et le renseignement, dans la mesure où les individus à l’origine de ce trafic ne sont pas contraints par les limitations de ressources auxquelles les organisations recherchant l’information et le renseignement sont assujetties. Ces organisations doivent établir une hiérarchie dans leurs efforts, en ciblant les sujets les plus importants du moment. À l’étranger, les observateurs individuels qui ont accès à Internet peuvent écrire sur tout ce qui les intéresse. Il est probable que le contrôle de routine des messages en provenance d’autres pays pourrait aider à se munir d’une alarme stratégique face aux menaces qui se préparent pour la sécurité et qui concerneraient les États-Unis. En même temps, il faut noter que la majorité des messages sur Internet n’est que du bavardage futile sans aucune valeur de renseignement, une véritable "Tour de Babel". Le contrôle de ce trafic nécessiterait l’aide de filtres automatiques qui ne laisseraient passer en vue d’une analyse humaine que les messages qui satisferaient à certains critères de pertinence. Il est également important de noter qu’il faudrait considérer comme suspecte une bonne partie de l’information sur Internet :
Ainsi, de nouveaux moyens d’évaluation de l’information reçue de cette manière seraient nécessaires. En retour, les bulletins d’information sur Internet pourraient être utilisés comme un signal pour collecter plus sûrement le renseignement américain, en éveillant notre attention sur les facteurs potentiellement importants et en nous permettant d’orienter et de cibler notre collecte avec plus de précision. En plus d’être utilisé comme signal d’alarme sur des conflits en train de se développer ou sur l’apparition de nouvelles tendances mondiales ou de profonds changements, Internet peut être utilisé à l’extrémité opposée du spectre : pour obtenir une information pointue sur des centres d’intérêt spécifiques. Des réseaux de sources humaines ayant accès à Internet pourraient être développés dans des domaines touchant la sécurité des États-Unis, et ces sources pourraient être orientées vers la recherche des informations spécifiques requises. Bien construit et correctement exploité, un tel système pourrait être beaucoup plus réactif et efficace que les processus de collecte et de vérification des renseignements actuels, qui sont complexes et peu maniables. Nous pourrions même envisager de cultiver cette capacité d’accomplir une reconnaissance stratégique "par modem". Cette approche ne pourrait jamais remplacer les systèmes ou les services officiels de collecte de renseignements du département de la Défense, mais pourrait être un accessoire utile. Internet peut aussi servir à des fins de contre-espionnage. Par exemple, un message envoyé récemment à un groupe de discussion d’Internet pour militants de gauche reprenait à leur intention un article d’Associated Press à propos d’un exercice imminent de formation au commandement des opérations spéciales de l’armée américaine, dirigé à l’hôtel (vide) Saint-Moritz à Miami Beach. S’il devenait largement connu que le département de la Défense contrôle le trafic d’internet à des fins de renseignement et de contre-espionnage, des individus ayant des programmes personnels ou ayant des objectifs politiques à l’esprit, ou qui aiment faire des farces, feraient délibérément entrer des messages faux ou trompeurs. Notre fonction d’analyse aurait besoin d’en tenir compte. Soutien à l’élaboration de la politique Au-delà du renseignement, les idées et les analyses d’observateurs étrangers sérieux, tels que des éducateurs, d’anciens hommes politiques, des journalistes locaux et des fonctionnaires d’autres gouvernements, pourraient être très utiles à l’élaboration de la politique américaine. Les discussions par courrier électronique sur des conséquences probables des diverses approches politiques des problèmes de sécurité pourraient aider à améliorer la qualité de l’élaboration de la politique américaine. Une "puissance intellectuelle" énorme existe sur Internet : exploitée et canalisée à des fins productives, elle pourrait enrichir utilement les atouts politiques et informationnels du département de la Défense. Chaque utilisation de cette sorte, bien sûr, devrait être protégée par des mesures de sécurité appropriées. Programmes de soutien aux affaires civiles Internet a une valeur notable pour aider la communauté des affaires civiles à établir des contacts plus étroits et des relations de travail avec des organisations non-gouvernementales. Dans le but de minorer le rôle du gouvernement américain dans les programmes civils et d’accroître le rôle des organisations non-militaires, Internet peut être utilisé pour accélérer et renforcer les activités entre toutes les parties concernées. Un projet a été lancé pour identifier les bases d’informations publiques en ligne accessibles à travers Internet qui contiennent des données utiles aux programmes civils. On a trouvé un volume substantiel d’informations pertinentes. De même que les États-Unis pourraient être vulnérables à la désinformation par courrier électronique, des groupes politiquement actifs utilisant Internet pourraient être vulnérables aux messages trompeurs introduits par des personnes ou des groupes qui leur sont hostiles. Des groupes d’extrême droite et d’autres d’extrême gauche s’observent réciproquement, et il est probable que des "taupes" se glisseront sur les réseaux de l’autre camp dans le but de perturber ses opérations. Ce qui tendra à affaiblir la protection offerte par les messages codés ou cryptés. De plus en plus, des fonctionnaires des gouvernements nationaux, des officiers étrangers, des hommes et femmes d’affaires, et les journalistes, accèdent à Internet et créent des adresses individuelles de courrier électronique. Il y a même un service commercial qui offrira bientôt l’accès à une banque de données en ligne contenant les noms, les titres organisationnels, les numéros de téléphone et de fax, et les adresses de courrier électronique sur Internet de pratiquement tous les fonctionnaires gouvernementaux de tous les pays du monde. Avec ces informations, il sera possible d’utiliser Internet comme un média supplémentaire pour les campagnes d’actions psychologiques. Le point de vue américain sur des problèmes et des événements véhiculé par courrier électronique pourrait efficacement et rapidement être disséminé vers un très large public. Les États-Unis pourraient être capables d’utiliser offensivement Internet pour aider à atteindre des objectifs militaires non-conventionnels. L’information pourrait être transmise sur Internet à des groupes de sympathisants agissant dans des zones intéressant les États-Unis, qui leur permettraient de mener des opérations par eux-mêmes sans que ayons à envoyer nos forces spéciales. De telles entreprises comporteraient leurs propres risques, mais elles auraient l’avantage de réduire les risques physiques pour le personnel de nos forces spéciales, et de limiter l’implication politique directe des États-Unis puisque ces actions seraient exécutées par des groupes indigènes. Même si la présence réelle d’Internet sur le lieu d’un conflit est très limitée, le large accès à Internet aux États-Unis et dans d’autres parties du monde développé fournira un média par lequel un débat et un activisme politiques relatifs à ce conflit peuvent avoir lieu. Ainsi, Internet peut indirectement jouer un rôle important dans la façon dont le monde gère un conflit sans avoir de présence physique importante dans ce conflit. Internet peut jouer un rôle positif important lors des crises et conflits internationaux. Dans les conditions chaotiques habituelles à de telles situations, les chaînes normales d’information privées et publiques sont souvent peu fiables ou indisponibles, et Internet pourrait être un des rares moyens de communication présents. Quelques-unes de ses utilisations pourraient être de :
Afin d’utiliser Internet de façon plus efficacement productive en vue de tels objectifs, il faudrait que le département de la Défense le considère directement et explicitement comme un atout intégral, plutôt que comme un élément incontrôlable de l’environnement dont le rôle est déterminé par un événement fortuit ou comme une pensée après coup. S’il est vu comme une ressource et s’il est systématiquement intégré à notre planification et à nos opérations, Internet peut apporter d’importantes contributions à la gestion des conflits et assurer le succès de la politique étrangère américaine.
Traduit de l’anglais par Jean-François Fournier
Notes: 1 Howard Rheingold, Les communautés virtuelles, Addison Wesley. 2 Howard Fineman, "The Brave New World of Cybertribes", Newsweek, 27 février 1995, pp. 30-33 3 Evan I. Schwartz, "Power to the People", Wired Magazine, décembre 1994, pp. 88-92. 4 Ibid. 5 Ibid. 6 John Katz, "The Times Enters the Nineties ; Doesn’t Like It Much", New York Times, 27 juin-4 juillet 1994, pp. 26-29. 7 James H. Snider, "Democracy On-Line", The Futurist, septembre-octobre 1994, pp. 15-19. 8 John Katz, art. cit. 9 "The PEN is Mighty", The Economist, 1er février 1992, p. 96. 10 Richard J. Varn, "Jeffersonian Boom or Teraflop?", Spectrum, printemps 1993, pp. 21-25. 11 James H. Snider, art. cit. 12 The Internet Unleashed, SAMS Publishing, 1994. 13 Richard J. Varn, art. cit. 14 Andre Bacard, "Electronic Democracy : Can We Retake Our Government ?", The Humanist, juillet-août 1993, pp. 42-43 "Russia On-Line", article de source inconnue, trouvé sur une base de donnée. 15 Howard Rheingold, op. cit. 16 "Lobbying Via Computer", Washington Technology, 8 décembre 1994, p. 3 ; LatinoNet, non attribué, "The War Of The Webs", Washington Technology, 23 février 1995, p. 3. 17 Internet Unleashed. 18 Dave Kopel, "Defend Your Rights", American Hunter, s.d., pp. 14-70. 19 Jared Sandberg, "Fringe Groups Can Say Almost Anything And Not Worry About Getting Punched", The Wall Street Journal, 8 décembre 1994, pp. B1-B4. 20 John Anderson, ex-candidat à la présidence des États-Unis. Cité dans Marion Long, "We Are The World", Net Guide, décembre 1994, pp. 55-66. 21 Howard Rheingold, op. cit. 22 Jolyon Jenkins, "Cyberthreat", New Statesman & Society, 7 mai 1993, pp. 29-30. 23 Jared Sandberg, op. cit. 24 Andre Bacard, op. cit. 25 "Bulletin Boards : News From Cyberspace", Rolling Stone, 15 avril 1993, pp. 35-77. 26 Marion Long, op. cit. 27 Ibid. 28 voir notamment Howard Rheingold, op. cit. 29 Internet Unleashed. 30 Kevin Cooke et Dan Lehrer, "The Whole World Is Talking", The Nation, 12 juillet 1993, pp. 60-64. 31 Mike Holdemess, "Power to the People-by Modem", The Independent, repris dans World Press Review, février 1993, p. 44. 32 Christina Maxwell et Czeslaw Jan Grycz, The New Riders Official Internet Yellow Pages, Indianapolis, Ind., New Riders Publishing, 1994. 33 US Army Intelligence, "Computer Links Strength in German Neo-Nazis", 15 décembre 1994. 34 US Army Intelligence, "Technical Applications For Insurgents", 3 août 1994. 35 Tod Robberson, "Mexican Rebels Using A High-Tech Weapon ; Internet Helps Rally Support", The Washington Post, 20 février 1995. 36 Washington technology. 37 Howard Rheingold, op. cit.
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