Annexe 2 : Chronologie

1389         Le Kosovo est le lieu de la défaite historique des Serbes contre les envahisseurs ottomans. Il devient un élément-clé de la culture serbe.

1913         Le Kosovo est intégré à la Serbie à la suite des guerres balkaniques. Il fait partie du nouvel État yougoslave en 1918.

1974         Nouvelle Constitution yougoslave. Le Kosovo dispose du statut de région autonome à l’intérieur de la Répu­blique serbe.

1981         Printemps : des dizaines de milliers d’Albanais du Kosovo réclament le statut de République. Sanglante répression.

1989         –    Février : en réponse à une grève générale, Belgrade proclame l’état d’exception dans la région et fait inter­venir l’armée.

                 –    Mars : le 23, la Serbie supprime le statut d’auto­nomie dont le Kosovo jouissait depuis 1974.

1990         –    Juillet : le Kosovo déclare son indépendance. Tandis que la Serbie dissout l’Assemblée du Kosovo, les mouvements de protestation continuent dans les rues.

1991         –    Septembre : proclamation d’une “République” du Kosovo, reconnue par l’Albanie, à l’issue d’un référen­dum clandestin.

1992         24 mai : élection de M. Ibrahim Rugova (Ligue démo­cratique du Kosovo) à la “présidence”, lors d’un scrutin déclaré illégal par Belgrade.

1995         Février : après un boycott de six ans des écoles publi­ques et des collèges, la Serbie signe un accord avec les responsables albanais visant à intégrer les enfants albanais dans l’école publique.

                 –    Juillet : un tribunal serbe condamne soixante-huit Albanais du Kosovo à des peines allant jusqu’à huit ans de prison pour avoir constitué une police parallèle.

                 –    Août : l’installation par Belgrade de plusieurs centaines de réfugiés serbes d’origine croate au Kosovo ajoute aux tensions entre les communautés.

1996         –    Février : série d’attaques à la bombe perpétrées par un groupe séparatiste, l’Armée de libération du Kosovo (ALK), qui se manifeste ainsi pour la première fois.

1997         –    Janvier : le recteur serbe de l’université de Pristina est sérieusement blessé lors d’une attaque à la voiture piégée, revendiquée par l’ALK.

                 –    Septembre : des manifestations d’étudiants alba­nais sont réprimées par la police serbe. Des hommes armés entreprennent des attaques de nuit simultanées contre des stations de police de dix villes du Kosovo. Parallèlement, les affrontements entre la police et des protestataires civils continuent.

                 –    Octobre-décembre : une razzia sur des grenades et des mitraillettes est effectuée dans un camp serbe de réfugiés. Un avion de l’armée yougoslave est abattu.

1998         –    Février-mars : des affrontements dans le région de la Drenica, au centre du Kosovo, font au moins vingt-neuf morts. La police serbe et l’armée yougoslave provo­quent la destruction de nombreux villages, faisant près de 2 000 victimes, et entraînent la fuite de 250 000 réfugiés dont plusieurs dizaines de milliers dans les montagnes. La communauté internationale condamne Belgrade et multiplie les appels au dialogue.

                 –    22 mars : les Albanais du Kosovo votent massi­vement pour réélire le président Rugova ainsi qu’un Parlement, non reconnus par Belgrade.

                 –    26 mars : le chef du Parti radical et ultranatio­naliste, M. Vojislav Seselj, est nommé vice-Premier ministre de la coalition au pouvoir à Belgrade, et affir­me son refus de négocier avec les Albanais du Kosovo.

                 –    31 mars : embargo de l’ONU sur les armes contre Belgrade.

                 –    7 avril : rejet par le Parlement serbe du projet de référendum sur une participation étrangère à la réso­lution de la crise au Kosovo.

                 –    10 avril : début des manifestations antiserbes à Pristina.

                 –    Avril-mai : les affrontements reprennent entre indépendantistes albanais et troupes yougoslaves.

                 –    9 mai : le Groupe de contact sur l’ex-Yougoslavie décide un embargo sur les investissements vers la Ser­bie et le Monténégro.

                 –    15 mai : rencontre entre le président yougoslave, M. Slobodan Milosevic, et le chef des Albanais du Kosovo, M. Ibrahim Rugova, pour entamer des négo­ciations, sous l’égide de M. Richard Holbrooke.

                 –    25-28 mai : les combats s’intensifient entre indé­pendantistes albanais et forces de l’ordre serbes dans la zone frontière avec l’Albanie.

                 –    Juin : malgré les différentes tentatives de négocia­tions ou de pressions de la communauté internationale et les manœuvres aériennes de l’OTAN, les combats continuent dans l’ouest du Kosovo, provoquant l’exode de plus de 10 000 personnes vers l’Albanie.

                 –    Juillet-août : des milliers de séparatistes albanais opposent une importante résistance aux forces serbes.

                 –    1er septembre : M. Slobodan Milosevic se dit prêt à octroyer au Kosovo un certain degré d’autoadmi­nistration.

                 –    23 septembre : résolution 1199 du Conseil de sécu­rité de l’ONU, qui exige un cessez-le-feu au Kosovo, le retrait des troupes serbes et l’ouverture de négociations directes.

                 –    13 octobre : accord à Belgrade entre M. Milosevic et M. Holbrooke sur le retrait des forces serbes, l’arrêt des combats et qui prévoit le déploiement de 2 000 “vérificateurs” non armés de l’OSCE au Kosovo.

                 –    16 octobre : l’ALK désapprouve l’accord conclu entre MM. Holbrooke et Milosevic.

                 –    26 octobre : retrait d’environ 10 000 policiers serbes.

                 –    27 octobre : l’OTAN suspend sa menace de raids aériens.

                 –    16 novembre : M. Ibrahim Rugova refuse d’enta­mer des pourparlers directs avec Belgrade.

                 –    Décembre : reprise des affrontements entre les guérilleros de l’ALK et les forces serbes, qui tentent notamment d’empêcher les infiltrations en provenance d’Albanie.

1999         –    6 février : des pourparlers s’engagent à Rambouil­let, à la demande des pays du Groupe de contact sur l’ex-Yougoslavie (États-Unis, Royaume-Uni, France, Allemagne, Italie, Russie). Y participent les représen­tants des autorités de Belgrade et des principales formations albanaises, y compris ceux de l’Armée de libération du Kosovo (ALK, en albanais UÇK).

                 –    18 mars : fin de la Conférence de Rambouillet.

                 –    23 mars : l’Alliance atlantique décide de s’engager dans des bombardements contre la Serbie.

                 –    24 mars : début des bombardements sur la Yougoslavie.

                 –    28 mars : lancement de la “phase II” de l’opération, prenant pour cible les forces armées yougoslaves. L’exode des Kosovars prend de l’ampleur.

                 –    31 mars : trois soldats américains sont capturés par les forces serbes près de la frontière avec la Macédoine. Ils seront libérés le 2 mai.

                 –    3 avril : premier bombardement au cœur de Bel­grade : les ministères serbe et yougoslave de l’Intérieur sont touchés.

                 –    6 avril : l’Otan bombarde par erreur une zone résidentielle à Aleksinac (200 km au sud de Belgrade).

                 –    7 avril : la Macédoine autorise la présence d’une force militaire de l’Otan sur son sol.

                 –    12 avril : bombardement à Grdelicka (sud de Belgrade) d’un pont où passait un train de voyageurs. Deux jours plus tard, les avions alliés touchent par erreur des convois de véhicules civils dans la région de Dakovica (sud-ouest du Kosovo).

                 –    17 avril : lancement de l’opération humanitaire de l’Otan “Abri allié” en Albanie.

                 –    21 avril : l’Otan bombarde le bâtiment abritant le siège du Parti socialiste serbe (S.P.S.) du président Milosevic, puis sa résidence. Deux jours plus tard, le bombardement du bâtiment de la télévision serbe RTS à Belgrade fait au moins 8 morts. Les Occidentaux décident un embargo pétrolier en Yougoslavie.

                 –    25 avril : le vice-Premier ministre yougoslave, Vuk Draskovic, écrivain et ancien opposant, se prononce publiquement en faveur d’une force de l’ONU au Kosovo. Il est limogé trois jours plus tard.

                 –    30 avril : échec de la mission à Belgrade de l’émis­saire russe Viktor Tchernomyrdine.

                 –    1er mai : l’Otan bombarde un autobus sur un pont à Luzane, près de Pristina. Le lendemain, les alliés utilisent des bombes à graphite pour neutraliser les installations électriques yougoslaves.

                 –    6 mai : accord du G8 sur “le déploiement au Kosovo de présences internationales efficaces, civiles et de sécurité”, sous l’égide de l’ONU.

                 –    7 mai : l’Ambassade de Chine à Belgrade est détruite au cours d’un bombardement de l’OTAN (nuit du 7 au 8).

                 –    9-11 mai : à Pékin, Viktor Tchernomyrdine ne parvient pas à convaincre la Chine de ne pas s’opposer à l’adoption par le Conseil de sécurité d’une résolution explicitant un plan de paix pour la crise du Kosovo.

                 –    10 mai : Belgrade annonce un début de retrait de ses forces du Kosovo. L’Otan considère qu’il n’en existe aucune preuve.

                 –    14 mai : l’Otan bombarde le village de Korisa, dans le sud du Kosovo. L’Alliance, qui assure avoir visé une “cible militaire légitime”, évoque l’hypothèse d’une utilisation de “boucliers humains” par Belgrade.

                 –    18 mai : manifestations contre la guerre en Serbie. Les désertions s’amplifient.

                 –    3 juin : accord sur le retrait serbe.

                 –    10 juin : résolution 1244 des Nations unies ouvrant la voie à un règlement négocié de la guerre au Kosovo.

                 –    12 juin : les premiers éléments de la KFOR entrent au Kosovo.

                 –    20 juin : fin du retrait serbe.

                 –    19 juillet : les quinze ministres européens des Affaires étrangères décident la mise en place d’une Agence européenne pour la reconstruction du Kosovo.

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