Marc-Louis Ropivia
L’Afrique est trop souvent perçue comme un continent refermé sur lui-même, rétif «par nature» à l’expansion outremer, et même simplement au contact avec l’élément marin. Il faut dire qu’en l’absence de documentation écrite, les indices de l’activité maritime des États africains sont rares. Cela ne signifie pas pour autant qu’il n’y ait jamais eu de marines africaines. Certaines entités politiques ont été capables de constituer des flottes de pirogues imposantes, capables de mettre en oeuvre des tactiques et des stratégies élaborées. Marc-Louis Ropivia le démontre ici avec un exemple particulièrement bien documenté, grâce à la relation qu’en a laissée le grand explorateur Stanley : la série de combats qui se sont déroulés sur le lac Victoria, en 1875, ont abouti à l’hégémonie du Buganda, seule puissance de la région capable de dominer à la fois sur terre et sur l’eau. Cet essai profondément novateur contribue à renouveler et à élargir notre connaissance de l’histoire africaine. En même temps, il permet de mieux comprendre la géopolitique contemporaine de l’Afrique des grands lacs et apporte des éléments nouveaux, entièrement originaux, à l’appui d’une théorie globale de la puissance maritime.