La guerre totale de Carnot à Tito

Colloque de Stockholm , 1er août 2000

Observant en historien la Révolution française, Clausewitz note que « la guerre était soudain devenue la guerre du peuple, d’un peuple de trente millions d’habitants qui se considéraient tous comme des citoyenbs de l’Etat ».

Je me propose d’examiner dans un rapide survol, comment le concept de guerre totale imaginé en 1793 a évolué au cours des âges, en me limitant aux exemples les plus caractéristiques, et d’abord je voudrais rappeler ce que fut la conception initiale, telle que la décrit avec un certain lyrisme le député de la Convention Barère :

Tous les Français sont en réquisition permanente. Les jeunes gens iront au combat; les hommes mariés forgeront les armes et transporteront les subsistances; les femmes feront destentes et serviront dans les hopitaux; les enfants metrront le vieux linge en charpie; les vieillards se feront transporter sur les places publiques pour exciter le courage des guerriers, prêcher la haine des rois et l’unité de la République.

Et le décret de Barère précise que « tous les moyens industriels sont requis à la Patrie ».

Trois éléments majeurs sont ainsi mis en valeur :

– « la masse des soldats » dont la levée en masse a été précédée de la création d’une milice bourgeoise, la Garde nationale, et de l’émergence d’unités de volontaires plus ou moins spontanées, qui sous l’influence des clubs jacobins transforment les soldats en prosélytes de la révolution?

– « la passion populaire », l’éducation du peuple étant assurée par l’érection de monuments, la diffusin de mots d’ordre et d’emblêmes militaires, ce que Georges Mosse appelle la banalisation de la guerre.

– « la mobilisation industrielle », implquant la réquisition des savants qui transforment Paris en arsebnal, créent 600 ateliers de salpêtres, perfectionnent le télégraphe et l’aérostat.

A ces trois éléments, il faut ajouter :

– la  » direction politique  » de la guerre par une minoroté agissante, animée par une idéologie nationaliste, plus égalitaire que libérale, prônant la souveraineté du peuple et la nationalisation de la religion, exerçant sur l’armée un contrôle inquisitorial,

– dernier élément, pour employer l’expression de Georges Mossse, la « brutalisation » imposée par Carnot à Jourdan :

Entrez en pays ennemi, que la terreur vous précède, n’épargnez que les chaumières…Détruire les moulins, prendre des otages en grand nombre. Tout ce qui se trouvera en Belgique doit être amené en France, on paiera en assignats…

De son côté, Hébert prescrit que « tous les citoyens s’arment de piques…que nos femmes fassent bouillir l’huile pour assaillir les soldats des despotes ».

Parallèlement, la thèse du complot et la désignation des ennemis du dedans justifie l’épuration des « aristos » par les Tribunaux populaires, et le génocide des Vendéens.

Ces idées révolutionnaires, dont la mise en oeuvre n’ira pas sans difficultés sous la Révolution et sous l’Empire, inspireront les promoteurs du soulèvement prussien de 1813. Ils apportent en effet au militarisme traditionnel des Junkers la valeur ajoutée de quatre au moins des leçons révolutionnaires : le renforcement de l’armée de métier par une Landwehr provinciale et un Landsturm populaire, le patriotisme exalté par les associations et les instituteurs, s’inspirant des discours de Fichte et du Catéchisme de Kleist, la fusion du pouvoir politique et militaire, l’emploi des moyens les plus violents préconisé par le Roi. Clausewitz recueille les mêmes enseignements : supériorité numérique, guerre absolue, choc des volontés, fanatisme des soldats militants, direction politique de la guerre; la levée en masse est pour lui Volksbewaffnung. Après avoir libéré la Prusse, c’est l’armée qui unifie la nation allemande en 1866, grâce à une mobilisation méthodique et totale, à l’exploitation des techniques modernes et à la motivation des soldats.

Les guerres de 1914-1918 et 1939-1945 ont porté à son plus haut degré d’efficacité le concept de guerre totale. Sans doute chacune des nations adopte-t-elle des méthodes de mobilisation et des stratégies conformes à ses traditions historiques et à sa situation géopolitique. Mais les capacités du système de défense se trouvent décuplées sous l’effet du progrès technique et social. La masse des combattants est valorisée par la masse des armements collectifs et des contributions financières. Le moral des soldats et des citoyens est soutenu par l’écrit, la radio, le film, la propagande, et par le courage des familles. Aux destructions de la bataille s’ajoutent les pertes civiles des bombardements et des génocides.

Dans cette évolution, les thèmes idéologiques développés dans le peuple allemand sont différents de ceux des Français. Il y a une continuité entre la philosophie du surhomme, le pangermanisme et le national-socialisme. Sous la direction suprême de Hindenbourg, les vivres sont rationnés et l’économie planifiée; dans la guerre qui selon Bernardi est une nécessité idéologique, « chacun doit tout donner ». A sa suite, Ludendorff et le professeur Banse élaborent la doctrine totalitaire qui combine l’encadrement du peuple, la révolution sociale, l’idéologie du peuple supérieur, la revendication de l’espace vital.

Hitler utilise alors les organisations paramilitaires ‘SA et SS) et les rituels colectifs pour exalter un ultra-nationalisme. Eduquée dans les ecoles Napol, la jeunesse est enregimentée dans la Hitler-Jugend. Le parti unique encadre les adultes et met en valeur le mythe de la guerre, fondé sur les valeurs de sacrifice, de virilité, de camaraderie et de génération d’un homme nouveau. L’Etat détient la vérité, il dit le bien et le mal, le beau et le laid. Le culte de la personnalité atteint alors des sommets de stupidité :

« C’est au Fuhrer que vous devez tout; affirme l’Association des Femmes du Parti nazi, votre salaire, le ciel bleu au-desus de vos têtes, la vie… ».

Dans la mobilisation industrielle, le national-socialisme exclut la lutte des classes au profit du front du Travail, qui avec le concours des prisonniers et des ouvriers déportés produit des milliers de chars et d’avions, tandis que les savants mettent au point les fusées balistiques et expérimentent les manipulations génétiques. On arrive peu à peu au paroxysme de la violence : l’Etat policier de Himmler, la doctrine d’asservissement de la Russie par Rosenberg, l’élimination des races inférieures, l’emploi des Einsatztruppen dans les pays occupés, la mobilisation des enfants et des vieillards dans le Volksturm.

L’évolution du Japon mériterait une étude approfondie. On se contentera d’évoquer les suicides collectifs des soldats vaincus dans les iles du pacifique, et lesdestructions massives des bombardements aériens, classiques et nucléaires.

Dans les pays anglo-saxons, la doctrine de guerre totale est limitée par l’Habeas Corpus et par le libéralisme de l’Etat de Droit. Pendant la guerre de Sécession, on a recours cependant à la mobilisation humaine et matérielle. Grant conduit une politique de punissement, et Sherman la destruction économique des Sudistes. Considérée désormais comme le mal absolu, la guerre doit être conduite avec une extrême brutalité, l’ennemi est diabolisé jusqu’à ce qu’il capitule. L’esprit de Dunkerque soulève le courage des Britanniques lors de la bataille de Londres, et suscite la guerre du peuple (people’s war). Grâce à une planification dirigiste, la guerre industrielle atteint aux Etat-Unis son plus haut niveau de développement, tandis que le political Warfare utilise les ressources de la publicité et du cinéma.

Il n’est pas jusqu’aux conflits coloniaux où l’on ne retrouve les accents de la levée en masse. En 1935, Haïlé Selassié lance à la nation éthiopienne un appel qui s’inspire du texte de Barère :

Tout le monde sera mobilisé et tous les garçons assez âgés pour porter une lance seront envoyés à Addis-Abeba. Les hommes mariés prendront leurs épouses pour porter la nourriture et faire la cuisine. Ceux qui n’ont pas d’épouse prendront une femme sans mari. Les femmes avec de jeunes bébés n’auront pas à se déplacer. Les aveugles et ceux qui ne peuvent pas porter une lance seront exemptés. Quiconque sera trouvé à la maison après réception de cet ordre sera pendu.

Le thème de l’armement du peuple a été repris par Marx et Engels, qui font de la violence « le moteur de l’Histoire ». Dans les guerres révolutionnaires du 20ème siècle, la conquête des esprits passe avant la conquête du terrain. Elle est obtenue par les procédés de la manipulation des opinions (l’agit-pro), la militarisation de la société, la terreur policière. La vision conflictuelle de la société justifie l’élimination des classes possédantes et permet de soutenir le moral des partisans, qui au sein des milices prolétariennes ou paysannes mènent de longues guerres d’usure. Le succès est généralement obtenu, non par la guérilla, mais par des batailles d’anéantissement conduites par des armées classiques. Il faut craibndre comme le feu l’esprit de la guérilla, déclare Lénine, et Trotski organise une armée qui par sa nature même est un organisme centralisé. Pour Mao, les milices sont également au service de l’armée de métier.

Telle fut la conduite de la guerre en Russie, de la guerre révolutionnaire en Chine et au Vietnam. Sans doute le progrès des armements y est-il moins utilisé que dans les guerres nationales. Mais la masse des soldats et la foi idéologique des militants sont présentes, et le centralisme du Parti se conjugue avec le culte de la personnalité. Les opposants sont éliminés pae des purges, par l’auto-critique des procès politiques et par la déportation du Goulag russe et chinois, dont s’inspire le Viet-Minh dans ses camps de prisonniers. C’est ainsi une guerre totale qui est conduite contre les gouvernements en place, les classes sociales et les armées coloniales qui les soutiennent.

La résistance que conduit Tito en 1942-1945 est une guerre dans la guerre. Ses partisans, regroupés en Brigades pour forcer l’encerclement des divisions de la Wehrmacht, combattent également l’ennemi intérieur des Tchetniks. Tribunaux populaires et police politique éliminent les opposants, tandis que les Comités populaires organisent l’éducation du peuple par l’école et le théâtre. La propagande s’exerce à deux niveaux; nationaliste vis-à-vis de l’extérieur, elle est collectiviste à l’intérieur et destinée à la prise du pouvoir, sur le modèle léniniste.

C’est en s’inspirant du modèle chinois que Tito imagine dans les années 60 un système de Défense Populaire Généralisée (DPG), qui, organise la résistance du peuple en armes contre un envahisseur potentiel. Toute la population active est embrigadée dans les trois composantes de la défense : l’armée populaire, la défense territoriale et la défense civile. Les régions et les communes participent à l’équipement militaire et à la mobilisation humaine et économique. Le thème de l’unité-fraternité, la surveillance policière, la propagande du Parti et la personnalité de Tito contribuent à maintenir le lien fédéral. Mais à la mort de Tito en 1985, la DPG est mise en sommeil et les structures fédérales ne résistent pas au désir d’autonomie des Républiques, et de purification des ethnies. Autrefois moteur de l’unité nationale, l’armée est impuissante face à la désagrégation de la Fédération.

S’appuyant sur une histoire séculaire de rivalités ethniques, et sur le soutien des académiciens et des intégristes de l’orthodoxie, Milosévic semble abandonner l’idéologie communiste pour exalter le nationalisme serbe et conserver un pouvoir dictatorial. Grâce à la manipulation et à la désinformation des médias, il réveille la mémoire du passé et dénonce le complot planétaire fomenté par le Vatican, l’Europe et l’OTAN. Bien équipée, renforcée par la mobilisation des réserves, son armée ethniquement purifiée se fait précéder par des miliciens qui répandent la terreur dans les populations non serbes. Mais les réactions de l’opinion internationale, horrifiée par les excès de la répression, et une opposition en voie d’unification, semblent condamner à terme la reprise de cette guerre totale.

Assistons-nous au déclin de l’idée même de guerre totale ? Si l’on en croit le général Claude Le Borgne, la guerre est morte, du moins celle qui opposait entre elles les nations dites civilisées. L’abandon progressif de la conscription en Europe, et la limitation des dépenses militaires, ont accéléré la disparition des armées de masse. La dissuasion nucléaire rend obsolète la bataille classique, elle démobilise les esprits et rend caduque la passion populaire qui animait les nations armées. L’individualisme devient la valeur première des sociétés nanties, il affaiblit l’autorité de l’Etat. L’aspiration à une société de bien-être dévalorise le nationalisme et le dirigisme. Ainsi la volonté de défense décline-t-elle, parallèlement au désir de se perpétuer par la reproduction.

Les attributs de la guerre totale que nous avons soulignés : mobilisation massive, passion populaire et idéologie identitaire, politisation des conflits, brutalité des comportements, ne survivent que dans les guerres civiles, et parmi les nations qui n’ont pas encore trouvé leur équilibre politique et social. Les nations industrielles sont confrontées aux risques intérieurs que constituent le trafic de drogue, la progression des mafias et des sectes, le fanatisme religieux, l’aspiration communautaire des immigrés, la subversion régionaliste, la crise de la famille, la pénétration des réseaux informatiques.

Cette histoire nouvelle est désormais l’Histoire du XXIème siècle. Peut-être est-il opportun de se souvenir des leçons de la sagesse antique : La force de la cité n’est pas dans ses vaisseaux ni dans ses remparts, mais dans le caractère de ses citoyens et dans celui des stratèges qu’ils se sont donnés en toute liberté. Exprimée par Thucydide au 5ème siècle avant notre ère, cette leçon a été actualisée à l’époque moderne par Machiavel : L’amour de la patrie doit faire oublier les inimitiés particulières.

Bibliographie sommaire

Barnett Corelli. Britain and her Army. London 1970.

Banse, professeur. La nouvelle doctrine de guerre allemande. Paris 1934.

Bertaud Jean-Pierre. La Révolution armée. R.Laffond 1965.

CFHM. L’influence de la Révolution française sur les armées en France, en Europe et dans le monde. Colloque international de Paris, Sept. 1989. Actes CFHM 1991.

Charnay Jean-Paul. Lazare Carnot ou le Savant-Citoyen. Sorbonne 1990.

Clausewitz Carl von. De la guerre. Editions de Minuit. 1955.

Corvisier André. Histoire militaire de la France. Tome 2 et 3. PUF 1994.

Djilas Milovan. Wartime. London 1977. Publié sous le titre : la guerre dans la guerre. R.Laffond.1980.

The story from inside. London. 1985.

Faivre Maurice. Les nations armées, de la guerre des peuples à la guerre des étoiles. Economica 1988.

Furet François. Penser la Révolution française. Gallimard 1978.

Avec Ernst Nolte : Fascisme et communisme.

Garder Michel. Histoire de l’armée soviétique. Plon 1959.

Giap Vo Nguyen. Guerre du peuple, armée du peuple. Hanoi. 1983.

Hatmann Florence. Milosevic, la diagonale du fou. Denoël 1999.

Heller Michel. L’utopie au pouvoir. Calmann-Lévy 1982.

La machine et les rouages. Calmann-Lévy 1985.

Hublot Emmanuel. Valmy ou la défense de la nation par les armes. FEDN 1987.

Junger Ernst. La guerre notre mère. A.Michel 1934.

Le Borgne Claude. La guerre est morte. Grasset. 1987.

Ludendorff Erich. La guerre totale. Paris 1936.

Machiavel Nicolas. Discours sur la première décade de Tite-Live. Berger-Levrault 1980.

Mao Tse Tung. Ecrits militaires. Pékin 1969.

Mathiez Albert. La victoire de l’An II.Paris 1939.

Mosse Georges. Fallen soldiers. Oxford 1990. Traduit sous le titre : De la Grande guerre au totalitarisme. La brutalisation des sociétés européennes. Hachette 1999.

Narodna Armija. Théorie et pratique de la Guerre populaire généralisée. Belgrade 1975.

Neuberg A. L’insurrection armée. Editions du PCF. 1931. Maspero 1970.

Schoenbaum David. Hitler’s social revolution. Doyubleday. NewYork 1966., édité sous le titre La révolution brune. R.Laffond. 1979.

Tilly Charles. La Vendée, révolution et contre-révolution. Fayard 1970.

Tito maréchal. L’armée populaire dans la guerre et la révolution. Belgrade.

Trotsky Léon. Ecrits militaires.I. Comment la Révolution s’est armée. L’Herne.1975.

Weighley Russel F. The american way of war. New York 1973.

Winock Michel. Ce qu’est le fascisme, in l’Histoire de septembre 1999.

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Articles choisis

Maurice Faivre

Table des Matières

La guerre totale, de Carnot à Tito

Le renseignement militaire français face à l’Est

L’histoire des harkis

Le général Giraud et la résistance

Le général Ely, un chef d’état-major face au pouvoir politique

Création et évolution du 13ème RDP

Un ethnologue face à la rébellion algérienne (J.Servier)

La guerre civile des Algériens

La guerre d’Algérie, un conflit sur-médiatisé

Histoire du Prieuré et du val de Morteau

Le commandant Farcy, ses canonnières et ses idées prospectives

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L’Airpower au 21ème siècle. Enjeux et perspectives de la stratégie aérienne

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Table des matières

Introduction

1) La pertinence de l’objet

2) La thématique de la synergie

3) Les enjeux épistémologiques

4) Huit chapitres

Chapitre 1 – Deux paradigmes idéaux-typiques

1) Ader : les fondations du paradigme tactique

2) Douhet : l’apôtre du paradigme stratégique ?
Dépasser les fronts
Une arme offensive
L’influence d’une pensée paradigmatique

3) Mitchell: l’acception américaine du douhetisme
Mitchell et la militance aérienne
L’affinage de la prégnance du moral dans la stratégie aérienne
L’environnement de l’ACTS et le dynamisme conceptuel des collègues de Mitchell

4) de Seversky : de l’ingénierie à la stratégie

5) Trenchard, Slessor et la vision britannique
Cumuls tactiques et impacts stratégiques
Comprendre l’adversaire

6) Sherman ou les prémisses de la vision synergistique ?
La prégnance relative du bombardier
Affronter les forces morales adverses

7) Les évolutions de la doctrine américaine
Préoccupations pour les déficits techniques et doctrinaux
Une « doctrine cachée »

8) La Seconde Guerre mondiale et l’épreuve de la réalité
La bataille d’Angleterre : première bataille aérienne décisive
Une campagne stratégique aux effets contestés
Les apports de l’interdiction

9) Les paradigmes tactique et stratégique durant la guerre froide
L’apport du nucléaire au paradigme stratégique : le courant néo-douhétienLa technologie comme moteur de la dissuasion

10) La technologie au cœur de la puissance aérienne : A. Arnold, T. von Karman et V. Bush
L’OSRD et les bases scientifiques de la puissance aérienne
Von Karman et la tradition américaine de prospective en stratégie aérienne

11) Le débat sur la relation entre technique et stratégie en France
Un débat orienté vers la synergie entre stratégie et technologie La matrice des débats contemporains

Chapitre 2 – La fin de la guerre froide

1) La guerre du Vietnam, creuset d’une vision synergistique ?
Rolling Thunder et les manquements doctrinaux américains Une stratégie des moyens complexe
Une guerre aérienne totale
Les opérations Linebacker et la radicalisation du gradualisme

2) Six jours et Kippour : l’expérience israélienne de la guerre aérienne
Les Six Jours et les leçons de la préemption
La guerre d’attrition et la valeur politique de la puissance aérienne tactique
La guerre du Kippour et les développements de la doctrine israélienne : une vision synergistique

3) Possony, Pournelle et Kane : définir un cadre technologique
Le poids de la menace soviétique et l’Airpower
Un cadre stratégique pour la technologie

4) Les enseignements de la guerre des Malouines
Une guerre aéronavale
La projection stratégique en tant qu’arme

5) Paix en Galilée : technologie et maîtrise de l’air

6) La place d’AirLand Battle et de l’escalade horizontale
La permanence du paradigme tactique ?
Vers une vision synergistique
Des lacunes récurrentes

7) Une stratégie des moyens tendant à la synergie
Des appareils de combat performants
La matrice C3I de la RMA

8) Les bombardiers stratégiques : de la guerre nucléaire au spectre conventionnel
Bombardiers lourds Vs. bombardiers légers
Le B-1 : l’héritage d’un optimisme technologique
Le B-2 : une vision géopolitique

9) La question de la projection de forces
L’opération Thunderbolt et la projection comme stratégie géopolitique de guerre froide
Transport stratégique et synergie

10) Des perspectives aérospatiales

Chapitre 3 – Desert Storm, la révolution de l’information et l’Airpower

1) La guerre du Golfe : l’hyperguerre aérienne ?
Le processus de planification de l’opération
Une guerre technologique ?
Des opérations remises en question

2) Concevoir les nouveaux mondes : Toffler Vs. Van Creveld
La perlaboration de la RMA
La vision des Toffler et la modélisation technologique du monde

3) La guerre de l’information 1 : la révolution des réseaux
L’extension de la mémoire humaine
Des conséquences géopolitiques directes

4) La guerre de l’information 2 : détecter pour traiter
De l’informatique au hunter-killer
Le modèle de Libicki

5) La guerre de l’information 3 : traiter
La guerre du commandement
La réification des classiques du commandement

6) La guerre de l’information 4 : la cyberguerre
L’environnement informationnel
Airpower et guerres cybernétiques

7) La guerre de l’information 5 : la capacitation par la réticulation
La guerre réseaucentrique avant l’heure : les liaisons de données
La guerre réseaucentrique et l’Airpower

8) Infocentrage stratégique et technique
Guerre de l’information et débat primautaire
Le dépassement du débat primautaire dans le cockpit ?

Chapitre 4 – La révolution de la précision et l’Airpower

1) Une révolution de la précision ?
Eldorado Canyon et Just Cause : des expériences perçues comme encourageantes
Les fondements de la révolution de la précision

2) De nouvelles stratégies des moyens
L’US Air Force en retard ?
Une variété d’engins tactiques
Le développement des bombes guidées
Les missiles air-air, garants de la supériorité aérienne

3) Des effets et pas des masses : les armes à énergie dirigées et la radicalisation de la stratégie aérienne
Les armes à micro-ondes
L’utilisation des lasers en stratégie aérienne

4) La dépendance à l’espace : une nouvelle révolution ?
La centralité de l’espace dans la navigation
Un spacepower paradoxal

5) Catalyser une révolution ?

6) La construction de l’Airpower en tant qu’instrument de gestion politique des crises
L’interrelation du politique et du stratégique
La posture de l’US Air Force : Les Air Expeditionnary Forces

7) Les opérations dans les Balkans et Deliberate Force (Bosnie, 1995) : un tournant ?
Les leçons de Deny Flight
Deliberate Force : les subtilités des connivences politico-militaires

8) Des débats techno-stratégiques
Les questionnements américains
Leur résolution par le medium technologique

Chapitre 5 – Des réactualisations paradigmatiques

1) Boyd : une épistémologie de la décision appliquée à l’Airpower
Une approche globale
La boucle OODA et la cinématique du conflit
Le temps comme dimension structurante de la stratégie
Non-linéarité et ambiguïté

2) Szafranski : guerre néo-corticale et enjeux épistémologiques
La recherche de la clé sunzienne
Une vision nodale

3) Warden : concevoir l’adversaire
Un modèle pragmatique
Une stratégie de recherche de l’action dans le domaine moral
Une vision marquée par la recherche de l’engagement décisif

4) Meilinger : le retour à l’essence de l’Airpower
Les dix propositions
La réponse de Szafranski

5) Shock and Awe : speed kills
La Rapid Dominance
Une utilisation irakienne en demi-teinte

6) Pape : l’Airpower comme arme politique
La réhabilitation de l’approche graduelle
Les catégories de la coercition
Les zones d’ombre de la coercition

Chapitre 6 – Les Effects-Based Operations

1) La coextension théorique des concepts de stratégie aérienne
La relativié théorique
La connectivité conceptuelle

2) Une capacitation technologique
Le Joint Strike Fighter
La polyvalence acquise du F/A-22
Les évolutions du combat aérien et la prolifération des appareils
Les évolutions de la stratégie génétique des moyens aériens

3) Gestion du temps et pôles stratégiques : le fondement des EBO
EBO et attaque stratégique
Vers la synergie

4) Cerner les EBO
Les « effets » : un concept large
La recherche de l’effet dominant

5) Deptula et les guerres parallèles
Induire le chaos
Des enseignements à la portée épistémologique

6) L’Effect-Based Targeting
Ciblages utilitaires et ciblages axiologiques
Les risques du modèle

7) L’Effect-Based Planning

8) La guerre du Kosovo : une victoire de l’Airpower et des EBO ?
Des hésitations dans la planification
Une campagne aérienne classique ?
Les opérations tactiques
Les opérations stratégiques
Une opération réussie… mais…

9) Au-delà du conflit

10) Les nouvelles dissuasions
La validité de la théorie classique de la dissuasion
Le besoin d’adapter la théorie

11) Les EBO en tant que stratégie sémiotique et leurs limites
Un vrai dépassement de l’antagonisme entre les paradigmes tactiques et stratégiques ?
Des faiblesses potentielles

Chapitre 7 – Dépasser le conflit entre opérations physiques et psychiques

1) Stratégie aérienne et pression psychologique
Les effets de la surprise
Les apports de la théorie de la résilience
Contrer les résiliences

2) Effet-CNN et psychotechnologie : vers de nouvelles perspectives ?
Des conflits en temps réel
Pénétrer le cerveau de l’adversaire

3) Dépasser la dualité entre l’idée et le physique
Vers un dépassement définitif du débat primautaire ?
Vers l’automatisation totale ?

4) Des stratégies post-primautaires et synergistiques ? La préemption comme évolution de la stratégie aérienne
La construction théorique de la préemption
Une déviance technologiquement influencée ?

Chapitre 8 – L’Airpower comme capacitation

1) L’Airpower dans les conflits de basse intensité : l’Afghanistan
Des opérations peu affirmées dans la théorie
Enduring Freedom et le combat couplé
Des opérations stratégiques limitées
Des déficiences tactiques ?

2) Airpower et combat urbain
La ville et la guerre aérienne
Vers une capacitation technologique ?
Une plus grande utilisation des armes non-létales

3) Transport stratégique et synergie : le swarming
Le swarming : le combat absolu ?
Des premières expériences au Kurdistan irakien
Se départir de la géographie par l’aérien ?

4) Iraqi Freedom et la puissance aérienne : la synergie affirmée ?
Une guerre de haute technologie contre un adversaire aux capacités dégradées
Une opération complexe
Une application des EBO ?
Les évolutions du CAS

Conclusion

1) L’approche synergistique de l’Airpower au travers de deux guerres
2) Une réelle maturité ?
3) Les indispensables de la stratégie aérienne

Bibliographie

Documents
Ouvrages
Monographies
Articles

Index

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Le cinéma et la guerre

Philippe d’Hugues et Hervé Coutau-Bégarie (Dir.)

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Table des matières

Avant-propos
Olivier Boré de Loisy

Préface
Philippe d’Hugues

La guerre antique au cinéma
Pierre-Emmanuel Barrai

La guerre médiévale vue par le cinéma
François Amy de la Bretèque

La guerre terrestre au xviiie siècle au cinéma
Frédéric Naulet

Les guerres coloniales de l’empire britannique au cinéma
Pierre-Emmanuel Barral

Kolberg
Jean Tulard

Guerre et paroxysme chez Eisenstein
Jean-Jacques Langendorf

Quelques figures de la stratégie et de la tactique dans le film de guerre
Alain Paucard

La Seconde Guerre môndiale à l’écran
Gérard Langlois

La résistance française prise sur le vif
Philippe d’Hugues

Quand la guerre est un spectacle
Norbert Multeau

La guerre du Viet-nam au cinéma
Pierre-Emmanuel Barrai

Les rois du désert : peut-on rire de la guerre en Irak ?
Pascal Manuel Heu

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Les médias et la guerre

Hervé Coutau-Bégarie (Dir.)

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Table des matières

Hervé Coutau-Bégarie, “Guerre, information et propagande”

Jean-Nicolas Corvisier, “Guerre, médias et culture de guerre dans le monde grec”

Pierre Laederich, “Imperium sine fine. Aspects de la propagande politique et militaire romaine”

Anne Motte, “Arès et Euterpe. La musique comme média paramilitaire au xvie siècle : l’exemple de la « bataille » »

Jean-François Pernot, “À propos des guerres d’Italie”

Thierry Sarmant, “Le « roi de guerre dans ses médailles ». Un instrument de la propagande louisquatorzienne”

Serge Laroche, “1677 : Le siège victorieux de Valenciennes et la gloire de Louis XIV”

Jean-Michel Thiriet, “La guerre dans la presse de l’époque moderne. Le cas de Vienne”

Sergiu Iosipescu, “Guerre et propagande dans les pays roumains de Gutenberg à Napoléon Ier”

Olivier Vanhee, “Les libelles de guerre durant la guerre de la Ligue d’Augsbourg”

André Corvisier, “L’appel du 12 juin 1709 de Louis XIV à son peuple”

Sébastien Chirat, “L’armée et l’opinion au xviiie siècle : l’exemple de la défaite de Rossbach (5 novembre 1757)”

Lydia Scher-Zembitska, “Les relations franco-polonaises et l’utilisation des médias pour le recrutement polonais pendant les xviiie et xixe siècles”

Jean-Jacques Langendorf, “Propagande patriotique et journaux de campagne prussiens (1813-1814)”

Jacques Jalouneix, “Le Journal de la Meurthe et les invasions de 1814 et de 1815 en Lorraine”

Luc Thomassin, “Les officiers africains et la presse militaire : l’exemple du Spectateur militaire (1830-1855)”

Jean-David Avenel, “L’expédition du Mexique vue par la presse française (1862-1867)”

Jérôme Louis, “L’information durant la guerre de Sécession”

Alain Roux, “La presse française et la guerre franco- germanique de 1870-1871”

Sébastien Wagner, “Les journaux et le siège de Metz 1870”

Marie-France Sardain, “Les “Fortif”et les médias”

Paul Roger, “La Marine vue par l’imagerie d’Épinal”

Frédéric Simon, “Sur le front de l’information en Vendée (août-septembre 1914)”

Rodrigue Rambaud, “Un bulletin paroissial vendéen durant la Grande Guerre”

Françoise Bouron, “Censure et dessin de guerre pendant la Première Guerre mondiale”

Francine Saint-Ramond, “La désinformation dans une guerre lointaine. Considérations sur les campagnes des Dardanelles et de Macédoine 1915-1918”

Philippe Nivet, “La presse des réfugiés en France pendant la Grande Guerre »

Jean-Pierre Deschodt, “La part du Poilu dans la victoire. Une campagne de L’Action française”

Pascal Robert, “Opinion publique et les médias français face à la question irlandaise durant la Grande Guerre”

Olivier Lowczicq, “Ernest Denis, héraut des Slaves. De l’historien au publiciste, itinéraire militant d’un savant au cours de la Première Guerre mondiale”

Hubert Heyriès, “La médiatisation et la légion garibaldienne dans la presse quotidienne italienne, 1914-1915”

Antoine Champeaux, “Les guides illustrés Michelin des champs de bataille 1914-1918, mémoire de la Grande Guerre”

Pierre Jardin, “L’Allemagne pendant la Première Guerre mondiale : le gouvernement, l’OHL et la presse”

Anne Sauvy, “Veillées de guerre”

Béatrix Pau-Heyriès, “La dénonciation du scandale des exhuma­tions militaires par la presse française dans les années 1920″

Georges Vidal, “La Défense nationale et la préparation à la guerre dans la presse communiste de 1936 à 1939”

Bernard Beauvois, “Histoires de “fuites”. Les débuts du radar et les fuites dans la presse”

Jérôme Besnard, “L’Action française en mai-juin 1940 : « L’espérance est militaire »”

Anthony Petiteau, “La propagande aérienne britannique sur la France occupée 1940-1944”

Michel Ostenc, “La propagande radiophonique de l’Italie fasciste 1940-1943”

Alexis Chevalier, “Signal un journal de propagande allemand”

Christian Malis, “Après le Blitzkrieg : le réveil de la pensée militaire française (juin 1940-mars 1942). Le rôle de la revue La France libre”

Marylène Carre, “Les journaux du Calvados sous l’Occupation 1940-1944. La presse illégitime”

Yannick David, “Presse brisée, presse outragée, mais presse libérée”

Jacques Vernet, “La presse française et la guerre de Corée”

Béatrice Rodier-Cormier, “Services d’information en Indochine et stratégies de conquête des opinions publiques”

Michel Bodin, “L’événement de Dien Bien Phu (20 novembre 1953-7 mai 1954) vu à travers un journal régional, Les dépêches de Franche-Comté”

Frédéric Médard, “La presse militaire pendant la guerre d’Algérie, vue à travers la Revue de Défense nationale, la Revue militaire d’information et Le Bled”

Christophe Wasinski, “L’utilisation des tracts par les forces armées américaines de la Première Guerre mondiale aux années 50”

Jean-Philippe Baulon, “Il faut sauver le système Safeguard”

Alain Montaras, “Presse et services secrets”

Henri Masse, “Les médias dans la guerre des Malouines”

Jean-Marc Babut, “La Tchétchénie, terrain privilégié de l’affrontement entre média et pouvoir”

Serge Gadal, “Quatorze chars sur un champ de merles… Analyse d’une polémique journalistique sur le bilan de la campagne aérienne de l’OTAN au Kosovo”

Gérard Arboit, “Les médias et le déclenchement de la guerre depuis la chute de Berlin”

Frédéric Ramel, “La fabrique de l’ennemi après le 11 septembre : le cas irakien dans le Washington Post”

David Cumin, “Les journalistes et le droit de la guerre”

Patrick Legai, “Information et désinformation par les images satellitaires”

Pascal Tozzi, “Paradoxe de la construction de l’Ennemi en démocratie”

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