Bruno Colson et Hervé Coutau-Bégarie (Dir.)
Actes du colloque international
organisé les 19, 20 et 21 mai 1999 à Namur
par les Facultés universitaires Notre-Dame de la Paix
(Faculté de Droit, Département des Sciences humaines),
en collaboration avec l’Institut Royal supérieur de Défense (Bruxelles)
et l’Institut de Stratégie comparée
L’histoire de la pensée stratégique est un chantier immense où la recherche progresse néanmoins, principalement par l’étude individuelle et approfondie des auteurs. En mai 1999, un colloque international a rassemblé durant trois journées une quinzaine de spécialistes aux Facultés universitaires Notre-Dame de la Paix à Namur (Belgique). Ils se sont penchés sur les rapports entre la pensée stratégique et l’humanisme, entendu au double sens historique et philosophique d’une imitation des Anciens et d’un souci particulier de la personne humaine. La première acception renvoie à une longue tradition de la pensée occidentale qui, du Moyen Âge au début du XIX° siècle, s’est appuyée sur les auteurs anciens en matière militaire comme dans les arts et les lettres. Polybe et Végèce, abordés ici, ont été les plus prisés. L’étude du rapport aux Anciens jette un éclairage nouveau sur quantité de penseurs et de praticiens de l’art de la guerre : Machiavel, Montecuccoli, le chevalier de Folard, le maréchal de Saxe, Guibert, Frédéric II, le général Rogniat, les théoriciens du Risorgimento italien.
Quant à l’acception philosophique de l’humanisme, de prime abord peu applicable à la démarche stratégique, voire à son opposé, elle permet en réalité de relever des dimensions insoupçonnées. Au Moyen Âge, Végèce était utilisé pour moraliser la rude chevalerie. Au siècle des Lumières, l’ordre oblique en tactique était censé modérer physiquement la violence sur le champ de bataille.
Le présent volume contient les actes de ce colloque et apporte une contribution majeure à la connaissance d’une forme de pensée qui, aujourd’hui comme hier, a une fonction essentielle : atteindre des objectifs politiques en utilisant ou en menaçant d’utiliser la force armée, au moindre coût humain.
Table des matières
Pour un humanisme stratégique
Bruno COLSON et Hervé COUTAU-BÉGARIE
Polybe et la rnilitia Romana
Michel DUBUISSON
L’influence médiévale du De re militari de Végèce
Philippe RICHARDOT
L’Art de la guerre machiavélien, ‘bréviaire’ de l’humanisme militaire
Frédérique VERRIER
Montecuccoli, humaniste, tacticien et stratège
Jean-Michel THIRIET
L’homme et la guerre de siège au XVII° siècle. Le cas de Huy et de sa population
Jean-Pierre RORIVE
L’apport des Anciens dans l’œuvre de Folard
Jean CHAGNIOT
Maurice de Saxe. Le rêve au service de la guerre
Jean-Pierre BOIS
Référence antique et « raison stratégique » au XVIIIE siècle
Thierry WIDEMANN
L’humanisme de l’officier frédéricien et post-frédéricien
Jean-Jacques LANGENDORF
La place des Anciens dans les Considérations sur l’art de la guerre du général Rogniat (1816)
Bruno COLSON
La pensée stratégique italienne de 1789 à 1915
Ferruccio BOTTI
Pensée stratégique et humanisme chrétien
Édouard HERR