M. Arsène Lux, Député-maire de Verdun
Monsieur le Doyen,
Mon Colonel,
Mesdames, Messieurs,
Je voudrais d’abord vous dire combien je me félicite de vous accueillir et d’accueillir le colloque sur les armes nouvelles à Verdun. Je crois que c’est le meilleur site qui pouvait être choisi : Verdun et le Centre mondial de la paix, même si le titre peut apparaître un petit peu étonnant dans cette enceinte.
Tout le monde sait ici – je l’ai exprimé de longue date – ce qui se passe au sein de cette enceinte. C’est, bien sûr, le symbole du volontarisme de la paix universelle dans l’espace et dans le temps. Pour alimenter cette volonté, il faut pouvoir l’asseoir sur une détermination. Or, la détermination ne peut intervenir qu’à travers la connaissance de ce qui est à l’opposé de la paix autrement dit de la guerre. C’est d’ailleurs ce qui se passe dans ce sens depuis pratiquement sa création et comment pourrait-il en être autrement ?
Je voudrais simplement et avec beaucoup de modestie vous dire ce que ce thème évoque dans mon esprit. En général lorsqu’on évoque la bataille de Verdun – quasiment toujours et à juste titre d’ailleurs – on parle de malchance pour l’homme, de ses souffrances dans la boue et le froid, dans la douleur.
Il faut aussi rappeler ce qui a permis cette situation de drame et cette apocalypse : l’apparition sur le champ de bataille d’une incroyable concentration d’instruments de guerre.
Je crois que les enseignements rejoignent la problématique de l’évolution des technologies. Après Verdun, les batailles n’ont jamais plus été les mêmes. Après Verdun, c’est la perception de l’humanité qui n’a plus été tout à fait la même. Je pense que l’on n’en a pas tiré immédiatement les enseignements.
Je crois que c’est cette situation qu’il faut que nous ayons présent à l’esprit lorsque nous évoquons l’émergence des armes nouvelles.
La guerre de 1914-1918, a été la volonté de la maîtrise du territoire. Pour maîtriser le territoire, il fallait d’abord détruire ceux qui le défendait. Les armes nouvelles devaient le permettre, c’est le pari qu’avait fait l’état-major allemand.
Après les enseignements du premier conflit mondial, on est passé à l’idée du mouvement, la maîtrise par le mouvement, la maîtrise par l’occupation du terrain. Je rappelle simplement que nous avions, à ce moment-là, un colonel, Charles de Gaulle, qui avait développé l’idée qu’il fallait restructurer notre outil de défense pour lui donner précisément mouvement et rapidité. Il n’a pas été écouté, si bien qu’en 1940 nous avions pris, à nouveau, une guerre de retard.
Je voudrais terminer en remerciant tous ceux qui ont pris l’initiative de ce colloque ainsi que tous ceux qui l’ont organisé. Je vous souhaite des échanges aussi fructueux que possible.