Chapitre II L’armée prussienne au début des opérations sur l’Elbe.

Au mois de janvier 1813 commencèrent, en Prusse, les levées pour compléter les effectifs des troupes existantes et en former de nouvelles, à peu près au même moment où la France organisait de nouveaux corps. Après deux mois, c’est-à-dire vers la fin de mars, l’armée de Silésie était portée à 25 000 hommes de troupes complètement formées, sans compter les garnisons des places fortes, et environ 20 000 hommes de troupes en voie d’organisation.

Le corps prussien d’York, fort de 15 000 hommes, vint vers les Marches (il avait plus de 6 000 malades).

Dans les Marches et en Poméranie étaient environ 10 000 hommes de troupes complètement formées, non com­pris les garnisons des places fortes, et 15 000 hommes de troupes en formation.

Par conséquent, les forces prussiennes s’élevaient à :

1.      Troupes complètement formées non compris les garnisons des places fortes…………………  

50 000

2.      Troupes non complètement formées………….. 35 000
Malades environ………………………………….. 10 000
Dans les huit places fortes………………………. 15 000
Total………………….. 110 000

Les forces de l’armée avaient donc été presque qua­druplées. Les nouvelles troupes, non complètement formées en mars, se trouvèrent prêtes à la fin d’avril lorsque la guerre éclata, mais elles n’avaient pas encore pu arriver sur le théâtre d’opérations de Saxe. Au commencement de mai (au moment de la bataille de Görschen), l’armée prussienne comprenait les trois parties suivantes :

 

 

Partie active

devant l’ennemi : 70 000 hommes.

 

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1°En Saxe ;

Présents à la bataille de Görschen

25 000
Sous le général Kleist à Halle 4 000
Détachés 1 000
2°Sur l’Elbe et devant les places de Span­dau, Stettin, Glogau, Wittemberg, etc.  

30 000

70 000

 

 

Fractions

qui n’étaient pas devant l’ennemi

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3°Réserves en marche vers l’armée 15 000
4°Garnison des places fortes 15 000

100 000

5°malades 10 000
Total 110 000

Les troupes de landwehr étaient, en ce moment, en­core en formation. D’après le plan d’organisation, elles de­vaient atteindre la force de 450 000 hommes. Toutes ces troupes complètement formées étaient animées du meilleur esprit. Leur organisation en petits corps de 7 000 à 8 000 hommes de toutes armes, munis de tout le nécessaire, peut passer pour une des meilleures que des troupes aient jamais eue. Les commandants des corps étaient :

  1. Le général de cavalerie Blücher.

Sous ses ordres :

1re brigade, colonel de Klüx ;

2e brigade, général de Ziethen ;

Brigade de réserve (garde), général de Röder

Réserve de cavalerie (comprenant tous les cuirassiers), colonel de Dolffs ;

  1. Le lieutenant général d’York.

Sous lui :

Lieutenant général de Kleist, colonel du Horn et général de Hunerbein.

L’organisation primitive de ce corps avait été si sou­vent modifiée au cours des opérations auxquelles il n’avait cessé de prendre part depuis la campagne de Courlande qu’elle n’était plus reconnaissable au moment de la, bataille de Görschen. Le général d’York était à la bataille avec 8 000 hommes, ayant sous ses ordres le général de Hunerbein et le, colonel de Horn. Le général de Kleist, avec une partie du corps et quelques régiments russes, en tout environ 5 000 hommes, était devant Leipzig. Les autres fractions du corps étaient restées, partie devant Spandau, partie devant Wit­temberg ;  

  1. Le général Bülow et, sous ses ordres, le général Borstell. Ils commandaient les corps établis devant les places de Magdebourg et Wittemberg, ainsi que sur l’Elbe.

Le lieutenant général Tauentzheim commandait les troupes devant Stettin ; le général Schüler, celles devant Glogau ; le général Thümen celles devant Spandau.

Tel était l’état de l’armée prussienne au début des opérations sur la rive droite de l’Elbe.

Ainsi que cela se produit d’habitude, les conditions dans lesquelles on se trouvait furent cause d’un éparpille­ment des forces auquel ne songe guère celui qui, éloigné du théâtre des opérations, calcule du fond de son cabinet les di­vers événements qui peuvent se produire. Par la force des choses, cet éparpillement devait être là plus important que de coutume : d’abord, on avait derrière soi un nombre inusité de places fortes tant ennemies qu’amies, puis la Prusse avait commencé la formation de sa puissance militaire dans les provinces éparses de son royaume mutilé et encore occupé par l’ennemi ; enfin, elle n’avait pas eu le temps d’échanger ses positions contre celles des troupes russes et de réunir ses forces en un même point.

 

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