Débat

Une première question a porté sur la distinction entre l’armement rustique et sophistiqué. Pour Paul-Ivan de Saint Germain, le vrai problème est, pour les militaires, d’avoir un matériel d’utilisation facile. On assiste actuellement à la multiplication des fonctions demandées aux matériels, ce qui conduit à leur sophistication et donc à des coûts plus élevés. L’impératif de la réduction des coûts oblige alors à revoir à la baisse les fonctions attribuées aux matériels.

La coopération franco-allemande a ensuite été évoquée. Depuis l’élection de Jacques Chirac, elle a subi des vicissitudes, même si le sommet de Nuremberg a permis une certaine amélioration de la situation. Pour Guillaume Muesser, la crise budgétaire actuelle pousse les Allemands à limiter leurs investissements dans les domaines où ils ne sont pas assurés d’un certain leadership en matière industrielle. Ils ont également identifié les secteurs dans lesquels ils souhaitent demeurer, tels que l’armement terrestre, les hélicoptères, etc.

L’impact du retrait de la France de l’OTAN sur la coopération en matière d’armement est, selon Guillaume Muesser, limité. Il est vrai que la France, en quittant l’OTAN, a été pénalisée par rapport aux États-Unis qui peuvent de ce fait proposer du matériel aux Européens, plus habitués à travailler avec eux. Cependant, l’OTAN n’a pas permis à l’Europe de coopérer ensemble sans la France.

En conclusion, Jean Paul Hébert rappelle qu’on assiste à un mouvement rapide d’européanisation industrielle qui conduira à la création de deux ou trois grands pôles d’armement. Cette évolution va poser le problème du déficit d’un pouvoir politique fort et légitime qui pourrait maîtriser l’ensemble de cette industrie.

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