Des évolutions

Observations.

Avant que de faire connoître les différents mouvements que doivent exécuter les colonnes dans le nouvel ordre de la losange régulière, je ne puis me dispenser d’établir des règles générales et importantes à observer.

I

L’ordre de marche sur une ligne est celui que doivent prendre les vaisseaux d’une armée en sortant de quelque port ou mouillage que ce soit.

II

Pour former cette ligne sans confusion et très promptement le poste d’aucun vaisseau n’y sera pas désigné par ordre de tableau ni rang d’ancienneté de ceux qui les commandent, excepté les chefs de division qui se tiendront à part et au vent de la ligne.

III

Il faut que les vaisseaux les plus rapprochés de la sortie d’un port, ou les plus au large, appareillent les premiers, et que ceux qui se trouvent dans cette position, par rapport aux autres vaisseaux de l’armée qui sont encore au mouillage, en fassent autant les uns après les autres.

IV

Si la rade est fort étendue, et que plusieurs vaisseaux puissent appareiller à la fois sans crainte d’avarie ni de confusion, ils en seront les maîtres, pourvu que ce soient ceux qui seront au mouillage le plus au large de la rade ou du vent qui appareillent les premiers.

V

Les vaisseaux de cette armée, après être sortis d’un port ou d’une rade en suivant une route largue ou vent arrière, doivent se former ensuite sur une ligne du plus près avant de passer à l’ordre de marche primitif en losange ; et afin d’exécuter ce mouvement avec précision, le vaisseau qui a appareillé le premier sera celui qui prendra la tête de la ligne, et il observera de ne tenir le plus près que lorsqu’il se sera assuré que les autres vaisseaux sont au vent de cette route qu’il va faire.

VI

Les vaisseaux qui, en appareillant, ont suivi successivement le vaisseau de tête, gouverneront chacun sur celui qui le précède lorsqu’ils seront au vent à ce vaisseau ou dans leurs eaux, et ils s’en tiendront toujours le plus près possible s’ils en sont sous le vent.

VII

Dans le cas où les vaisseaux en pleine mer seroient dispersés par le calme ou par quelque autre cause, et qu’il fallût se remettre en ordre de marche sur une ligne au plus près pour passer ensuite aux différents ordres de marche de la losange, ce sera le vaisseau le plus en avant de tous, du côté de l’amure où l’on doit se former, qui sera le vaisseau de tête de cette ligne 31.

Mais, avant que de tenir le vent, il fera en sorte de mettre, comme je l’ai déjà dit, tous les autres vaisseaux au vent de la route qu’il va faire. Pour cet effet tous les vaisseaux, excepté celui de tête, tiendront le vent, si le vaisseau est au vent à eux, à l’instant que l’on fera le signal de ralliement; ou bien s’il est sous le vent, ce sera lui qui tiendra le vent, et tous les autres arriveront et viendront successivement se former dans ses eaux en manœuvrant toujours pour suivre de près le vaisseau qui sera de l’avant à eux au vent ou sous le vent.

VIII

L’armée étant rangée au plus près du vent sur une ligne, les chefs de division, qui ont dû manœuvrer pour se tenir au vent de cette ligne ainsi qu’il vient d’être dit, règle II, viendront prendre leur poste chacun dans leur escadre. Pour cet effet, les vaisseaux qui doivent composer chacune de ces colonnes manœuvreront de façon à laisser l’espace convenable à leur chef de division ; et cela leur sera d’autant plus facile, que ces chefs de division, qui sont au vent de cette ligne, et qui doivent être la quantité de vaisseaux qui aura été fixée à chaque colonne et reconnoître ceux qui les composent, pourront se porter directement dans le poste qui leur aura été désigné par le général, soit à la tête, soit au centre de leur division, d’après le signal qui en aura été fait par le général aux vaisseaux qui occupent ce poste, afin qu’ils le laissent libre : mais il faut que ce mouvement se fasse de la tête à la queue, et en forçant de voiles successivement, pour ne pas déranger l’ordre de cette ligne et n’obliger aucun vaisseau de mettre en panne.

IX

Pour former une armée sur la losange régulière, il faut que la colonne qui est au vent ou sous le vent des deux colonnes parallèles, soit composée d’un vaisseau de plus que chacune des deux autres 32 : ainsi, dans tous les cas, cette colonne se trouvera composée d’un vaisseau de plus que les deux autres et si l’on veut connoître le nombre des vaisseaux convenable à une armée que l’on veut établir dans cet ordre, voici la progression que donne la table de losange régulière, 7, 10, 13, 16, 19, 22, 25, 28, 31, 34, 37, etc. qui va toujours en croissant, depuis le nombre de 7, de trois en trois, jusqu’à 100, et à l’infini ; de sorte que si, sur un de ces nombres donnés, on veut savoir de combien de vaisseaux doivent être composées les colonnes, on en ôtera une unité, et le tiers du reste sera le nombre cherché, auquel on ajoutera l’unité soustraite pour composer la seconde colonne.

Exemple.

Si l’on veut savoir de combien de vaisseaux doit être composée chaque colonne d’une armée de quarante-neuf vaisseaux, on ôtera un des quarante-neuf, ensuite on prendra le tiers des quarante-huit restants, qui donnera seize, et ce sera ce nombre de seize qui sera celui des vaisseaux dont la première et la troisième colonnes seront composées ; et, aux seize vaisseaux qui composeront la seconde colonne, on ajoutera cet un soustrait des quarante-neuf, ce qui la formera d’un nombre de dix-sept vaisseaux, et ainsi des autres nombres : c’est ce qui sera déterminé avant que de quitter le mouillage. Et afin que chaque vaisseau sache de quelle colonne il doit être lorsque l’armée est sur une seule ligne, le vaisseau de tête de cette ligne mettra au haut du mât d’artimon le pavillon qui désigne le n°1, celui qui le suivra mettra au même endroit le pavillon du n°2 ; et successivement tous les vaisseaux qui suivent le vaisseau de tête, jusqu’au n°16 en feront autant lorsque l’armée sera composée de quarante-neuf vaisseaux, ou jusqu’au tiers du nombre des vaisseaux fixés pour cette armée.

Le serre-file de la ligne ou le vaisseau de queue hissera au mât du petit perroquet le même pavillon n°1, celui qui le précède mettra le n°9 au même endroit ; et ainsi de suite tous les vaisseaux, jusqu’au seizième ou au tiers des vaisseaux de l’armée, en feront autant, arborant le pavillon qui convient au n° du rang qu’ils occupent.

De cette sorte, les vaisseaux du centre de l’armée qui ne seront point dans le cas d’arborer de pavillon sont ceux qui doivent composer l’autre, colonne.

X

Lorsque l’armée sera formée sur les trois côtés de la losange, la seconde colonne au vent, le chef de file et le serre-file de cette colonne deviendront vaisseaux de tête des deux autres colonnes dans toutes les évolutions où l’armée voudroit s’élever au vent, et ils seront au contraire vaisseaux de queue dans tous les cas où l’armée feroit route largue ou vent arrière. Si cette seconde colonne est sous le vent des deux autres, ce seront les serre-files de la première et troisième colonnes qui seront les vaisseaux de tête de ces deux mêmes colonnes lorsque l’armée fera route largue ou vent arrière ; mais si elle tient le plus près, le serre-file de la première colonne deviendra vaisseau de tête de la seconde, et le serre-file de la troisième sera le vaisseau de queue de cette seconde colonne. Lorsque l’armée sera formée en bataille dans l’ordre de la losange, il ne faudra, pour se maintenir dans cet ordre (quelque distance qui ait été fixée aux vaisseaux), que trois choses principales :

La première, que le serre-file de la troisième colonne et le chef de file de la seconde se relèvent l’un et l’autre dans le lit du vent.

La seconde, que le serre-file de la première colonne et le serre-file de la seconde soient l’un et l’autre sur la perpendiculaire du lit du vent.

La troisième enfin, que le chef de file de la première colonne releve le chef de file de la seconde colonne à l’aire de vent du plus près opposé à ses amures ; que le chef de file de la troisième colonne relevé de la même manière le serre-file de la seconde, et que tous les vaisseaux de chaque colonne, depuis leur chef de file jusqu’au serre-file, se relèvent successivement les uns aux autres sur la ligne du plus près de l’amure opposée à celle de leur route, de façon que si tous les vaisseaux de chaque colonne faisoient la route du plus près à l’autre bord, ils se trouvassent dans les eaux du vaisseau qui les rapproche le plus et qui est au vent à eux. Cela sera d’autant plus aisé, que le chef de file et le serre-file de la seconde colonne, qui servent de point d’appui aux vaisseaux de la première et de la troisième, sont en ligne, et par conséquent dans une position déterminée et certaine.

XI

Dans tous les cas où l’armée sera sur une seule ligne, la première colonne sera celle de la tête, la seconde celle du centre, et la troisième celle qui tient au vaisseau de queue : on peut les désigner, si l’on veut, par l’avant-garde, le corps de bataille, et l’arrière-garde.

XII

Lorsqu’on voudra faire passer l’armée d’une seule ligne à la losange régulière, il faudra toujours composer d’un vaisseau de plus celle des trois colonnes qui doit être à la tête des deux autres et devenir par conséquent la seconde colonne, de sorte que, pour que cela puisse s’exécuter sans confusion, on suivra la méthode des pavillons prescrite à la neuvieme règle ci-dessus, mais de la manière que voici.

Si c’est l’avant-garde de l’armée sur une seule ligne qui est désignée pour être la seconde colonne, les vaisseaux qui la composent n’arboreront point de pavillon, mais le serre-file de la ligne mettra le n°1 et ceux qui le précédent mettront également leur numéro jusqu’au dixieme si l’armée est de trente-un vaisseaux ; celui qui précédé le n°10 mettra aussi le n°1 et ceux qui le précédent mettront également le pavillon du numéro du poste qu’ils occupent dans cette ligne jusqu’au n° 10, de façon que les onze vaisseaux qui restent de l’armée sont ceux qui doivent manœuvrer ensemble au signal fait pour la seconde colonne. Il en sera de même si c’est l’arriere-garde qui est destinée à devenir la seconde colonne dans l’ordre de la losange, avec cette différence que ce sera le vaisseau de tête qui arborera le pavillon n°1 et que ce seront ceux qui le suivent qui se conformeront à ce que je viens de dire sur l’ordre des numéros. On a déja vu, regle IX, ce qui concerne le corps de bataille à cet égard.

XIII

Lorsque l’armée sera rangée dans l’ordre de la losange réguliere, celle des deux colonnes paralleles qui se trouve le plus au vent de l’autre sera toujours nommée la première colonne et l’autre la troisième ; celle qui est en tête de ces deux colonnes, dans quelque espece d’ordres généraux que ce soit de la losange, sera toujours nommée la seconde : par ce moyen il n’y aura jamais à se méprendre sur les ordres qui seront donnés pour l’exécution des évolutions.

XIV

Chaque fois qu’une des colonnes de l’armée en losange devra passer à une position différente pour se former dans un autre ordre, le vaisseau de tête restera fixé dans le poste où il est, et ce sera le vaisseau qui suit qui deviendra le chef de file des vaisseaux de cette colonne pendant le mouvement.

XV

Les colonnes désignées par la dénomination de première, seconde ou troisième colonne, conserveront leur dénomination pendant qu’elles feront leur mouvement pour passer d’un ordre à un autre, jusqu’à ce qu’il soit achevé et qu’elles soient rangées dans le nouvel ordre.

XVI

Si les trois colonnes cessent de se mouvoir dans l’ordre de la losange, soit pour se porter en avant ou en arriere, soit pour se porter au vent ou sous le vent, elles ne seront jamais composées que du nombre de vaisseaux qui leur est fixé, à moins que le général de l’armée ne juge à propos d’ajouter quelque vaisseau à une d’elles, auquel cas cela lui sera désigné par un signal particulier.

XVII

Lorsque l’on a décidé, sur la position où l’on apperçoit l’ennemi, quel est l’ordre de bataille que l’on doit préférer, on commencera toujours par se former dans les positions respectives de cet ordre, et l’on fera ensuite la route la plus convenable pour se rapprocher de cet ennemi ; de cette façon les vaisseaux des trois colonnes n’auront plus à faire qu’un même mouvement pour que l’armée soit en état d’attaquer ou de se défendre.

XVIII

Lorsque, dans l’explication d’une évolution, on se sert de cette expression, forcer de voiles, on entend que c’est se borner à faire toutes celles qui peuvent donner au vaisseau la vitesse nécessaire pour exécuter régulièrement le mouvement et conserver l’ordre : il ne suffit donc pas d’ajouter quelques voiles, il faut mettre toutes celles que le vaisseau peut porter, et n’en diminuer qu’après que le vaisseau sera rendu a son poste.

Cet article doit regarder principalement les vaisseaux de l’armée qui marchent le plus mal, lesquels auront la plus grande attention à avoir toujours toute la voile qu’ils pourront porter, afin de ne causer aucun retardement et de conserver leur poste.

XIX

Lorsque l’armée établie dans un des ordres de marche vire de bord tout à la fois, il seroit à désirer, pour la précision de l’évolution, que les vaisseaux pussent envoyer en même temps ; mais comme dans ce moment commun il y auroit à craindre que les vaisseaux, ne subordassent, aucun d’eux ne donnera. vent devant avant que le vaisseau dont il sera immédiatement suivi n’ait largué l’écoute de son petit foque.

XX

Lorsque, l’armée courant en échiquier sur une des lignes du plus près, le général voudra changer de bord, tous les vaisseaux de la ligne observeront de virer quand le mouvement de celui qui reste immédiatement au vent sera déterminé, comme il vient d’être dit.

XXI

Dans une évolution lof pour lof par la contre-marche, l’objet capital est de se trouver à son poste après l’exécution du mouvement ; d’où il résulte qu’il faut, autant qu’il est possible, parcourir les mêmes eaux que son chef de file, et c’est ce qui sera facile si l’on peut rendre les vitesses égales en augmentant ou diminuant de voiles.

XXII

Dans une évolution où tous les vaisseaux de la ligne doivent arriver en même temps, ceux de l’avant auront attention de n’arriver qu’après les vaisseaux qui les suivent immédiatement, afin d’éviter les abordages.

XXIII

Lorsqu’on vire lof pour lof par la contre-marche, l’objet capital est de se trouver à son poste après l’exécution du mouvement ; d’où il résulte qu’il faut, autant qu’il est possible, parcourir les mêmes eaux que son chef de file : c’est ce qui sera facile si l’on peut rendre les vitesses égales en augmentant ou diminuant de voiles.

XXIV

Quand l’armée vire, par la contre-marche, vent devant, les vaisseaux doivent être attentifs à virer exactement dans les eaux de leur chef de file sans allonger la ligne ; d’où il suit qu’il ne faut pas attendre que le matelot d’avant soit établi à l’autre bord pour donner vent devant soi-même, et que, pour se trouver à son poste après avoir viré, il faut se regler sur un des vaisseaux établis au plus près à l’autre bord, s’il y en a qui y soient déjà, ou juger d’un coup d’œil la place qu’ils occuperont lorsqu’ils y seront établis.

XXV

L’ordre ayant été troublé de façon à ne pouvoir plus le rétablir par un mouvement simple, les trois escadres se formeront sous une seule ligne pour passer ensuite à l’ordre de la losange ; et, dans ce cas, le vaisseau le plus sous le vent de l’armée sera celui sur lequel les autres vaisseaux se régleront pour former cette ligne par ordre de vitesse, ainsi qu’il est dit articles II, V, VI, VII, des règles générales, en prenant l’amure opposée à celle où il étoit.

Observations sur le partage de l’armée en escadres et divisions.

La manière de former une armée en losange, que je propose, ne doit rien changer dans l’ordre de partage des armées tel qu’il a été usité jusqu’à présent. Il est vrai que la seconde colonne de cette armée en losange est composée d’un vaisseau de plus que chacune des deux autres ; mais cela n’empêche pas que le partage de cette colonne ne puisse être fait dans les mêmes termes que celui des deux autres colonnes, c’est-à-dire par tiers, parce que le vaisseau de plus qui se trouvera dans cette escadre ou colonne y peut être considéré comme un vaisseau nécessaire de plusieurs manières : la première, comme étant attaché à la colonne du centre de cette colonne pour la rendre plus forte dans cette partie ; la seconde, comme un vaisseau isolé de cette armée. Placé dans ce poste pour servir de guide à l’armée et de vaisseau de tête à la première colonne et à la seconde alternativement, puisque la position de tous les vaisseaux de cette armée se rapporte à la sienne, et qu’il marche alternativement à la tête de la première et de la seconde colonne.

Ainsi donc, si l’on suppose une armée de soixante-quatre vaisseaux de ligne, non compris les frégates, les brûlots et les bâtiments de charge, chaque corps ou colonne sera considéré de vingt-un vaisseaux: il y aura sept vaisseaux dans chaque colonne, et celui qui sera à la tête de la seconde colonne sera considéré, si l’on veut, comme un vaisseau isolé mis dans cette position pour remplir les fonctions que je viens de désigner ; ou bien ce sera le vaisseau du centre de cette colonne que l’on pourra considérer comme un vaisseau de renfort momentanée, ajouté à la colonne du centre 33.

Le général qui commande l’armée ne doit plus avoir de poste particulier dans cette armée, selon les derniers ordres de Sa Majesté, qui sont très parfaitement conformes au bien de son service. Cela ne doit pas néanmoins changer l’espèce des pavillons de commandement, ni les couleurs, tels que l’usage les a déterminés: en conséquence il faut qu’une des escadres arbore le pavillon blanc, et les deux autres le pavillon bleu, et le pavillon blanc et bleu dans les lieux qui leur sont fixés par cette ordonnance, afin de pouvoir distinguer les commandants de chaque escadre et de chaque division. Mais je ne crois pas qu’il soit nécessaire qu’aucune de ces couleurs soit attribuée à aucune des escadres particulièrement, et je pense même qu’il est à propos de laisser au général la liberté de désigner alternativement, et sans aucune règle prescrite, quelle est l’escadre de cette armée qui doit arborer le pavillon blanc de commandement, parce que, dans quelques circonstances que ce puisse être, ce pavillon ne sauroit être compromis, à moins que tous les vaisseaux, frégates et autres bâtiments de l’armée ne fussent pris ou détruits.

Observations sur les positions les plus avantageuses où doivent être les vaisseaux, frégates, et bâtiments de transport attachés à une armée rangée en ordre de losange, soit en ordre de marche, soit en ordre de bataille, etc.

En ordre de marche, le général doit être en avant de l’armée, à peu de distance du chef de file de la seconde colonne et dans le lit du vent, avec le vaisseau de tête de la première colonne (Voy. Fig. 19).

Deux des frégates doivent observer la même règle et la même position par rapport au vaisseau de tête de la troisième colonne et au serre-file de la première.

En ordre de bataille, le général, au contraire, doit être au centre de la losange, et deux des frégates doivent occuper le côté de cette losange (Fig. 18).

Quant aux bâtiments de transport et aux flûtes, s’il en existe à la suite de l’armée, leur poste doit être sur une ligne du côté opposé à l’ennemi dans l’ordre de bataille, et, au contraire, ils pourront occuper l’espace circonscrit par la losange lorsque l’armée sera en ordre de marche et de convoi.

Dans toute autre circonstance ces bâtiments se tiendront dans les positions particulières qui leur seront fixées, afin d’être à portée de distinguer les signaux et d’exécuter les ordres du général.

Enfin, lorsque l’armée passera de l’ordre de bataille à quelque ordre que ce soit, ou bien de quelque ordre que ce soit à celui de bataille, le vaisseau du général tiendra la panne et ne prendra les postes désignés ci-dessus qu’après l’exécution du mouvement.

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Notes:

 

31 Comme on doit nécessairement supposer que tous les vaisseaux d’une armée sont en état de combattre, et qu’ils sont montés par des officiers aussi braves qu’intelligents et capables, je ne vois point de raisons pour désigner particulièrement le vaisseau qui doit être à la tête d’une ligne.

32 Dans l’ordre de bataille usité, les trois corps qui composent une armée sont chacun composés d’un nombre de vaisseaux égal au tiers de cette armée. Celui du général est placé au centre du corps de bataille, et par conséquent de la ligne de combat. S’il reste dans cette position pendant l’action, il lui est impossible de voir ce qui se passe à la tête et à la queue t te son armée : s’il abandonne ce poste pour inspecter et juger de la suite de la bataille, il laisse un vide ; et le corps de bataille, plus foible d’un vaisseau que l’avant-garde et l’arriere-garde, n’est-il pas un vice dans la formation des trois corps, et n’est-il pas plus avantageux que ce corps de bataille soit composé d’un vaisseau de plus que les deux autres corps ? C’est ce qu’offre, dans tous les cas, l’armée rangée en ordre de la losange réguliere, où le général, placé au centre de cette losange, comme je l’ai delà fait connoître, peut juger avec précision de la conduite de son armée, et de suite de l’action, depuis son commencement jusqu’à la fin.

33 Lorsque les trois escadres d’une armée sont chacune égales en nombre de vaisseaux, il y a aussi toujour, dans chaque escadre une division plus forte que les deux autres d’un ou de deux vaisseaux, si elles ne peuvent pas être divisée, juste en trois parties, comme dans une armée de vingt-huit ou vingt-neuf vaisseaux , etc.

 

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