Introduction 

Hew Strachan

Comprendre la guerre irrégulière nécessite d’associer les intelligences des soldats et celles des universitaires. Il nous faut également établir un vocabulaire commun. Grande-Bretagne et États-Unis sont deux nations divisées par une même langue : des mêmes mots nous pouvons faire un usage différent, créant l’apparence d’une compréhension commune alors que l’illusion du consensus ne fait qu’aggraver l’incompréhension mutuelle. Les différences entre le français et l’anglais sont manifestes mais, préci­sément parce que chacune doit s’efforcer davantage de sonder les significations chez l’autre, de cet effort peut résulter un accord plus grand accord sur l’importance réelle des mots utilisés. Dans le cas du couple “guerre irrégulière / irregular war”, il nous faut non seulement comprendre le phénomène lui-même, mais aussi ce que nous voulons exprimer quand nous utilisons la formule. La guerre irrégulière a été la norme pour les armées occidentales non seulement depuis le 11 sep­tembre ou les conflits d’Irak et d’Afghanistan, ou depuis la fin de la guerre froide, mais depuis 1945. Les guerres irrégulières sont par con­séquent fréquentes. Un rapport de la RAND Corporation datant de 2006 établissait que sur plus de 190 pays dans le monde plus de la moitié étaient exposés à un risque de guerre irrégulière ou en avaient fait récemment l’expérience[1].

Qu’elles soient fréquentes ne constitue pas en soi un signe spéci­fique dans l’ensemble des guerres. En réalité, ce trait pourrait même suggérer l’idée contraire – que nous avons utilisé un titre “attrape-tout” à des guerres dont la seule caractéristique commune est de ne pas être régulière selon le sens généralement admis dans le monde occidental.

La guerre régulière c’est la guerre selon les règles. Ces règles sont juridiques mais aussi, comme l’a souligné H. Coutau-Bégarie, stratégiques[2]. Le 11 mai 2009, Le Monde présentait un reportage sur la rébellion au Tchad. L’éditorial titrait simplement “La guerre sans fin”. C’est l’une des raisons de nous préoccuper des guerres irrégulières : leur caractéristique est d’être longues et de ne pas se conclure. Par conséquent, elles ne se conforment pas aux interprétations dominantes dans l’idée occidentale de la guerre. Victor David Hanson a établi un lien entre la démocratie athénienne et de courtes campagnes, menées avec des forces écrasantes destinées à atteindre un succès décisif à travers la recherche de la bataille. Son ouvrage, qui interprète de façon très sélective une période historique très longue, a essuyé à juste titre sa part de critique. Toutefois, intellectuellement sinon historiquement, nous savons de quoi parle Hanson, et qui se trouve en relation avec notre idée de la guerre irrégulière[3]. Le modèle de la guerre régulière, c’est une guerre courte, avec des fins claires autant en termes d’objec­tifs que de résultats, quoique souvent dans un sens étroitement militaire et opérationnel.

Le corollaire de l’argumentation de Hanson est que la guerre pratiquée dans l’Antiquité – au moins par les forces qui n’étaient pas athéniennes ou même grecques – était plus souvent irrégulière que régulière. Selon les anthropologues, la forme coutumière du combat au Paléolithique et au Néolithique, c’était la guérilla[4]. En d’autres termes, la guerre dans sa condition primitive, la “guerre avant la guerre”, était affaire d’escarmouches et non de batailles, de lutte prolongée et incessante sur les marges[5]. C’est le genre de choses qui rendit la guerre avant 1648 intéressante, tout au moins selon Clausewitz[6]. Les guerres conduites jusqu’à la paix de Westphalie, qui conclut la guerre de Trente Ans, furent menées avant que la guerre n’acquît la panoplie de normes, de règles et de conventions qui la rendirent régulière. La guerre dans sa forme plus primitive révélait son essence – une affaire déterminée par la violence et le choc des volontés.

La guerre irrégulière se définit elle-même négativement : elle n’est pas la guerre régulière. Mais cette définition pourrait être retour­née. C’est la guerre irrégulière qui pourrait être le schéma normal de la guerre, le type dominant dans le passé, et la guerre régulière l’excep­tion. Si bien que notre préoccupation actuelle au sujet de la guerre irrégulière pourrait bien ne pas refléter une multiplication des guerres irrégulières, mais une raréfaction des guerres régulières par comparai­son avec notre vision théorique du passé récent et spécialement de l’Europe de 1648 à 1945, faisant des guerres irrégulières, le phénomène saillant. D’où notre confusion au plan stratégique : le vocabulaire que nous utilisons pour décrire la guerre s’est trouvé façonné par les guerres de l’Europe moderne, et nous avons tendance à utiliser les concepts opérationnels de la guerre régulière, alors que, la plupart du temps, ce ne sont pas les guerres que nous menons.

Bien que notre compréhension de la guerre régulière depuis 1945 se soit trouvée déterminée par les deux guerres mondiales, ces der­nières n’étaient pas des guerres régulières. Aussi bien les a-t-on bapti­sées “guerres totales”. La formule “guerre totale” elle-même n’a pris cours en France qu’avec la rhétorique accompagnant la remobilisation de 1917-1918. Bien que nos notions de la guerre régulière soient le produit de ces “guerres totales”, nous devons nous rappeler qu’on en compta seulement deux, et qu’une seule, la deuxième guerre mondiale, fut régulière décrite comme totale tout au long de son déroulement[7]. En d’autres termes, l’occurrence de la guerre est (heureusement) très irré­gulière. Deuxièmement, et c’est plus important, la conduite de la guerre totale fut, immédiatement, à la fois régulière et irrégulière.

Durant la première guerre mondiale, les marines combinèrent formes régulières et irrégulières de la guerre, se prenant pour cibles non seulement mutuellement dans la poursuite de l’action navale, mais aussi en visant les civils et les approvisionnements en nourriture dont cette dernière dépendait. La Déclaration de Londres (1909) avait introduit une définition stricte de la contrebande, afin de promouvoir la neutralité du commerce entre belligérants, mais la Grande-Bretagne refusa de la ratifier, adoptant à partir de 1914 une définition large, bloquant le commerce des neutres et interdisant à l’ennemi les approvi­sionnements vitaux non militaires autant que les munitions. L’Allema­gne menait sa propre guerre économique en employant des sous-marins pour couler des navires neutres et avec eux les équipages. Ainsi, entre 1914 et 1918 les marines, ainsi qu’elles l’avaient fait avant le traité de Paris de 1856, opérèrent aux marges de la légalité et l’enfreignirent même[8]. Sur terre l’histoire ne fut pas très différente. Des deux côtés, on utilisa la subversion et la rébellion pour miner l’adversaire. Les Alle­mands soutinrent l’insurrection dans les colonies britanniques et fran­çaises, et en 1917 pesèrent de tout leur poids en faveur des Bolchéviks dans l’espoir qu’ils retireraient la Russie de la guerre. En 1918, les Alliés eux-mêmes soutenaient les mouvements nationalistes au sein de l’empire austro-hongrois et finançaient les socialistes indépendants en Allemagne.

La deuxième guerre mondiale n’offrit pas un visage différent pour ce qui est de l’irrégularité. Avec la guerre de partisans en Europe de l’Est et en Union soviétique, on viola les lois de la guerre, couvrant des génocides. Les pratiques qu’y apprit l’armée allemande se diffu­sèrent en Europe de l’Ouest en 1944-1945, quand les mouvements de résistance passèrent à l’action ouverte, notamment en France, et la guerre civile éclata en Italie et en Grèce. Les organisations créées par les Britanniques et les Américains, le Special Operations Executive (SOE) et l’Office of Strategic Services (OSS), bien que souvent enga­gées dans des guerres de chapelles entre elles, avec d’autres services impliqués dans l’action clandestine, adoptèrent plus particulièrement les méthodes de la guerre irrégulière dans le contexte de la guerre totale.

Depuis 1945 ont eu lieu de nombreuses guerres que nous som­mes probablement heureux de décrire comme des guerres régu­lières – en d’autres termes des guerres qui ne furent pas totales et mirent aux prises des forces armées organisées et équipées identique­ment : parmi celles-ci la guerre indo-pakistanaise de 1971, la guerre israélo-arabe de 1973, la guerre anglo-argentine de 1982, et la guerre du Golfe de 1991. Il ne s’agit pas de dire qu’elles furent conduites sans “irrégularités”. L’envoi par le fond, en dehors de la zone formelle d’exclusion, du croiseur argentin Belgrano par le sous-marin britannique HMS Con­queror souleva un débat sur la légalité de l’acte. Le bombardement de Bagdad pendant la guerre du Golfe, malgré tous les efforts de la coalition pour éviter les pertes civiles, occasionna la mort de femmes et d’enfants innocents. Dans l’ensemble pourtant, des deux côtés dans ces guerres on se battit armée contre armée. Plus encore, ces quatre guerres possèdent une caractéristique commune : elles furent courtes. La possi­bilité pour les guerres régulières de le demeurer repose sur la disposi­tion des deux parties à rechercher une décision à travers la bataille. La guerre prolongée est le fait d’une des parties qui refuse cette bataille décisive, ou qui en rejette le verdict, si décisif qu’il paraisse. Une fois la guerre engagée dans la durée, alors elle devient irrégulière, comme en Irak après l’invasion initiale de 2003.

Le défi numéro 1 est de remplacer un cadre conceptuel défini par la guerre régulière et la guerre totale par un autre défini par la guerre irrégulière, de sortes que les prescriptions stratégiques ne reposent pas sur l’héritage de la deuxième guerre mondiale et de son successeur intellectuel, la guerre froide, mais sur l’expérience dominante de la guerre contemporaine. Enfermés dans un stéréotype régulier de la “guerre moderne”, nous avons sombré dans la confusion concernant la nature de la guerre irrégulière. Le United States Field Manual 3‑24 consacré aux operations de contre-insurrection, publié en 2006, a établi une liste de six types décorrélés de guerre irrégulière, liste unifiée essentiellement par le fait que chaque type correspond à quelque chose que les États-Unis n’aiment pas[9]. Le caractère ouvert de telles caté­gories est source de confusion, non seulement à propos de la nature de la guerre irrégulière mais également du combattant irrégulier. Les listes comprennent les contrebandiers, les criminels et les brigands, en même temps que des candidats plus naturels, comme les insurgés et les seigneurs de la guerre. Même nous, nous pourrions être des combat­tants irréguliers, malgré le dédain que nous professons à l’égard de la guerre irrégulière.

Le 11 mai 2009, le journal britannique The Guardian a rapporté dans la même édition quatre récits de guerre irrégulière. Trois concer­naient des conflits en cours : les opérations de l’armée pakistanaise dans la vallée de la Swat, où l’on estime que peut-être 1,3 million de personnes de la frontière Nord-Ouest auraient été déplacées ; une frappe de l’armée de l’Air américaine à Farah, qui aurait occasionné la mort de 147 civils ; et les opérations de l’armée du Sri Lanka contre les Tamouls le samedi précédent, occasionnant chez les civils 378 morts et 1 212 blessés. Figurait aussi un article se rapportant à une période ancienne, selon lequel les vétérans Mau Mau envisageaient de poursui­vre le gouvernement britannique pour avoir été torturés et maltraités alors qu’ils étaient sous garde britannique pendant l’insurrection kénya­ne des années cinquante. Le trait commun à ces quatre reportages : ce sont les forces régulières que l’on accusait de violer les règles, et d’utiliser des méthodes irrégulières.

Le débat n’est pas neuf. Exactement de la même façon que SOE et OSS avaient été constitués pendant la deuxième guerre mondiale pour lutter contre le feu par le feu, l’armée britannique en Palestine entraînait les Juifs aux méthodes insurrectionnelles avant 1948, per­mettant la formation de l’Irgoun, qui tourna ensuite les méthodes terro­ristes ainsi apprises contre les Britanniques eux-mêmes. Les forces spé­ciales d’aujourd’hui, et avant tout le Special Air Service, font remonter leur origine à la deuxième guerre mondiale mais, alors qu’à cette époque ils utilisaient les méthodes de la guérilla contre les forces régulières, ils le font maintenant de plus en plus contre les irréguliers.

Le passé n’a pas toujours ressemblé à ce qu’on fait voir de lui quand il passe au filtre de préoccupations présentes, et, de la même manière, une interprétation sélective du passé risque de ne pas être un très bon guide pour le présent – sans parler de l’avenir. Ce problème touche au cœur du débat au sein des forces armées en France, au Royaume-Uni et aux États-Unis. La doctrine de contre-insurrection est largement dominée (pour des raisons compréhensibles et valables) par les besoins des forces terrestres, et se trouve façonnée par leurs expériences historiques. Le manuel américain FM 3-24 est de tonalité rétrospective, s’appuyant particulièrement sur l’expérience française en Algérie et britannique en Malaisie. Le manuel britannique de contre-insurrection, en cours de révision en 2009, n’a pas une approche très différente. L’histoire est un instrument essentiel pour développer le jugement, replacer dans le contexte, susciter des questions : elle devrait faire partie de l’équipement de tout rédacteur doctrinal. Mais, utilisée sans réflexion, elle peut se révéler un piètre guide. Des leçons du passé on peut tirer des réponses stéréotypées masquant l’évolution de la situation sur le terrain. La guerre aujourd’hui en Irak ou en Afghanistan est différente de celle conduite il y a un demi-siècle en Algérie ou en Malaisie.

À titre illustratif, on cite fréquemment dans les travaux actuels sur la guerre irrégulière le livre de Charles Callwell, Small wars : their principles and practises, mieux connu dans sa troisième édition publiée en 1906. Le livre de Callwell traitait de la guerre coloniale au xixe siècle[10], et en tant que guide pour la contre-insurrection moderne, il doit être lu avec prudence. Trois ans après sa parution en 1909, l’état-major de l’armée de Terre britannique publiait le premier manuel officiel consacré à la doctrine opérationnelle, le Field Service Regulations. Un chapitre spécifique était consacré au défi posé par ce qu’il appelait la “guerre non-civilisée” (uncivilised war), en d’autres termes celle qui défiait les règles de la guerre européenne ou “civilisée”. Cette dernière était le fait des armées respectant les lois et attentes éthiques de la guerre. L’armée britannique se trouvait prise entre la théorie de la grande guerre, les guerres régulières livrées en Europe, et la pratique de la petite guerre coloniale. Aujourd’hui, sous l’influence de David Kilcullen, nous pourrions être portés à faire un découpage anthropolo­gique et culturel de notre matière[11]. En 1909, les soldats britanniques opéraient un découpage géographique. La guerre contre les opposants non civilisés s’appliquait aux zones de jungle ou de montagne. L’élé­ment central du Field Service Regulations n’était pas l’existence de deux sortes de guerres – la grande et la petite, la régulière et l’irrégu­lière – il y avait simplement la guerre. C’est un point qu’il nous faut considérer si nous voulons vraiment nous confronter à la guerre irrégu­lière devenue norme. Comme Robyin Read l’a souligné à propos de l’utilisation de la puissance aérienne en guerre irrègulière, nous avons besoin d’une vision unifiée de la guerre[12].

Le présupposé inhérent aux opérations de contre-insurrection avant 1914 était que la guerre dans les colonies, comme la guerre en Europe, serait courte, car l’insurgé pourrait être amené à la bataille. En pillant les villages et en détruisant les récoltes, l’armée impériale forçait les combattants irréguliers à adopter les méthodes de combat favorites de la guerre régulière. Leurs maisons et moyens d’existence détruits, une longue guerre exposait le combattant irrégulier à la famine et à l’extinction. Aussi, au contraire des guerres irrégulières actuelles, le temps travaillait en faveur des forces régulières, non des forces irrégulières. Dès lors, la guerre coloniale, à la différence des opérations de contre-insurrection d’aujourd’hui, était rarement gourmande en effectifs. Qu’elles livrassent des guerres régulières et irrégulières, les armées voyaient dans la technologie et la discipline des multiplicateurs de force cruciaux[13]. L’armée britannique de 1909 utilisait une batterie unique de concepts, les principes de la guerre, pour analyser toutes les guerres, et de la sorte le Field Service Regulations faisait entre les guerres “civilisées” et “non civilisées” des différences de degré et non de nature.

Cette indistinction entre guerres régulière et irrégulière était encore plus caractéristique en mer. La mer était, et demeure, l’espace originel “ingouverné”, où prospèrent pirates et mercenaires, et où les trois distinctions centrales de la guerre terrestre au xixe et au xxe siècles étaient moins évidentes : entre guerre et paix, entre combattant et non-combattant, entre la guerre et le crime. Les États manœuvraient leur marines le long de ces marges et en dehors. L’effort pour interdire le mercenariat avec le traité de Paris de 1856 avait rencontré l’échec en 1917. En France, la “Jeune Ecole”, comme Martin Motte l’a montré, reconnaissait que la cible d’attaque naturelle pour une marine plus faible était l’économie de l’adversaire, et les Allemands mirent cela en pratique avec la guerre sous-marine illimitée des U-boats[14]. La guerre navale régulière échouait et les marines régulières adoptaient des méthodes irrégulières. Aujourd’hui, la piraterie en mer est une activité criminelle, et non une “course” parrainée par des États (pas plus que le terrorisme), mais les États y répondent à l’aide de mesures militaires régulières et de résolutions du Conseil de Sécurité des Nations unies.

La puissance aérienne, elle aussi, a opéré à la charnière de la régularité et de l’irrégularité. Au début du xxe siècle, l’avion, comme le navire de premier rang, représentait un paroxysme de la puissance étatique, du capitalisme et de la croissance économique, de la domina­tion de l’Europe et de l’“Ouest”. Mais, dans les années qui suivirent la première guerre mondiale, il fut utilisé par l’Italie en Libye, par la Grande-Bretagne au Moyen-Orient et à la frontière nord-ouest de l’Inde, et par la France en Afrique du Nord et en Syrie pour le contrôle de populations indigènes et au mépris des lois ordinaires de la guerre. Les opérations de contre-insurrection contemporaines dépendent de la puissance aérienne pour le soutien logistique, l’appui-feu rapproché, le renseignement et la dissuasion. Les frappes aériennes sont un moyen de punir et par conséquent de menacer une population tentée par l’insur­rection ; parce qu’elle menace les concentrations de forces au sol, elle est aussi un moyen d’empêcher les irréguliers de passer à des formes de guerre plus régulières. Mais en modelant ainsi la guerre irrégulière, la puissance aérienne expulse les combattants irréguliers des zones rurales où il est plus facile de les poursuivre et de les atteindre, au profit des zones urbaines, où ils peuvent se dissimuler au sein de la population. Comme en 1909, la géographie est une clef de la guerre irrégulière, mais la puissance aérienne s’en trouve plus susceptible de provoquer des victimes au sein de la population civile. Les États-Unis ont répondu en faisant effort sur la précision, un exemple net de la façon dont la technologie peut se révéler autant un multiplicateur de force dans la guerre régulière comme dans l’irrégulière : le 7 juin 2006, Abu Musab al-Zarqawi, le chef d’Al-Qaeda en Irak, fut tué par une frappe aérienne de F-16. Le “surge” en Irak, l’année suivante, fut bien davantage marqué dans les airs qu’au sol. À l’augmentation de 20 % des forces terrestres il faut comparer l’augmentation de 400 % des frappes aérien­nes en 2007[15].

Les défis de la guerre irrégulière sont avant tout des défis pour nous-mêmes – ce qui est de simple logique à propos d’un terme que nous, et non nos adversaires, avons voulu adopter. Ils sont juridiques. Comment les lois des conflits armés s’adaptent-elles à un conflit qui n’est ni purement la guerre ni sans ambiguïté la paix ? Depuis, notam­ment, les protocoles additionnels à la Convention de Genève (1977), le droit des conflits armés a consacré une grande attention au statut juridi­que des guérilleros et des insurgés. Mais quel est le statut juridi­que des forces armées d’une coalition engagées dans des opérations “autres que la guerre” ? Quelle est la situation des contractants mili­taires privés travaillant au profit d’États dans de tels conflits ? Les défis sont égale­ment conceptuels. Comment définit-on l’ennemi ? Est-il un criminel ou un combattant ? Ce sont nos problèmes, pas les siens. Et la question la plus importante de toutes : qu’est-ce que la guerre ? Si la guerre irrégulière est devenue régulière, si la guerre non-convention­nelle est devenue conventionnelle, ceux qui s’en remettent toujours aux idées stratégiques développées dans la suite des deux guerres mon­diales doivent entreprendre une importante refonte intellectuelle de leurs con­ceptions. Voilà des défis pour la formation militaire et les établisse­ments qui l’organisent et la promeuvent. C’est dans ces lieux que la sagesse combinée des soldats et des universitaires se montrera la plus efficace.


[1]        Austin Long, On “Other War” : Lessons from Five Decades of RAND Counterin­surgency Research, Santa Monica CA, 2006 ; voir aussi Erik V. Larson, Derek Eaton, Brian Nichiporuk, Thomas S. Szayer, Assessing Irregular War : a Framework for Intelligence Analysis, Santa Monica CA, 2008.

[2]        Cf. la contribution de Hervé Coutau-Bégarie et de Olivier Zajec dans ce volume.

[3]        Victor Davis Hanson, Why the West Has Won : Carnage and Culture from Sala­mis to Vietnam, Londres, 2001 ; parmi les critiques, cf. John Lynn, Battle : a History of Combat and Culture, Boulder CO, 2003.

[4]        Cf. la contribution de Christian Malis dans ce volume.

[5]        John Keeley, Warfare before Civilization, New York, 1996.

[6]        Hans Rothfels, Carl von Clausewitz : Krieg und Politik, Berlin, 1920.

[7]        Hew Strachan, “On total war and modern war”, International History Review, XXII, 2000, pp. 341-70.

[8]        Voir notamment la contribution de Martin Motte au séminaire du 10 décembre 2008 consacré à l’irrégularité sur mer (CESM, Paris, École militaire) ; voir aussi John W. Coogan, The End of Neutrality : the United States, Britain, and Maritime Rights, 1899-1915, Ithaca NY, 1981.

[9]        United States, Department of the Army, Counterinsurgency : Field Manual 3-24, Washington DC, 2006 ; également publié par Chicago University Press, 2007.

[10]       Traduction française, Charles Callwell, Petites guerres, Paris, ISC-Économica, 1996.

[11]       David Kilcullen, The Accidental Guerrilla : Fighting Small Wars in the Midst of a Big One, Londres, 2009.

[12]       Robyn Read, atelier du CESA, Paris, École militaire, 2 décembre 2008 ; voir aussi Vincent Desportes, La Guerre probable, Paris, 2007.

[13]       Tous ces thèmes se retrouvent dans Charles Callwell, Small Wars : Their Princi­ples and Practice, 3e éd., Londres, 1906.

[14]       Martin Motte, Une éducation géostratégique : la pensée navale française de la Jeune École à 1914, Paris, 2004.

[15]       Voir la discussion dans l’atelier sur la puissance aérienne, spécialement la contri­bution de Benjamin Lambeth.

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Préface

Dr. Csaba HENDE

Déjà le premier roi de Hongrie, saint Étienne, recommanda à son fils, dans son miroir royal rédigé vers 1020, de bien profiter de la pensée militaire des étrangers. Les chefs militaires hongrois suivirent toujours ce sage conseil. La pensée militaire hongroise s’adaptait continuellement aux grands courants européens et elle en tira profit dans les époques heureuses de son histoire. Comme dans la plupart des pays européens, la pratique militaire des champs de bataille trouva son expression théorique écrite à l’époque de la Renaissance. Bientôt, le développement de l’imprimerie y ajouta sa marque de qualité qui était symbolisée par la représentation de Vulcain et de Minerve ensemble sur les frontispices des ouvrages.

À la fin du XVe siècle, tous les grands ouvrages militaires classiques latins et grecs se trouvaient dans la bibliothèque du roi de Hongrie à Bude. Néanmoins, il fallait attendre jusqu’aux XVIe et XVIIe siècles pour assister à la naissance des premiers ouvrages de synthèse sous la plume des grands capitaines de l’armée hongroise des Habsbourg, comme l’illustre Nicolas Zrínyi (1620-1664) dont le nom figure toujours sur la façade de l’Université de la Défense de Budapest, rappelant aux officiers actuels l’exemple des penseurs militaires des siècles passés.
Durant les combats séculaires pour la défense de la civilisation occidentale et pour les libertés nationales et universelles, ce fut en Hongrie que la pratique et la théorie de la « petite guerre », dont l’actualité n’est pas à démontrer, se cristallisa : un ouvrage théorique fut publié en français en 1757 par Louis Michel Jeney, bientôt traduit en anglais, allemand et polonais.

Entre 1526 et la première guerre mondiale, les grands chefs militaires et politiques hongrois agirent surtout dans les cadres de l’empire des Habsbourg et, plus tard, au sein de la Monarchie austro-hongroise. D’autres partirent à l’étranger en émigration où ils laissèrent non seulement un témoignage de la tactique militaire à la hussarde, mais aussi les marques de leur formation militaire théorique. Beaucoup d’entre eux se distinguèrent en tant que penseurs, organisateurs, ingénieurs militaires, médecins militaires ou cartographes de la France à l’Empire ottoman, de l’Italie jusqu’au Nouveau Monde, comme en Argentine ou aux États-Unis. Le personnage le plus célèbre de l’émigration hongroise en France, le comte Ladislas Berchény, fils de Miklós Bercsényi, fut maréchal de France et un régiment de hussards perpétue son nom. Un autre officier de la guerre d’indépendance hongroise de 1848-1849, János Czetz, organisa une académie militaire en Argentine.

Dans ce développement, la création de la langue militaire hongroise avait un rôle primordial. Dans un premier temps, des ouvrages traduits du français comme, en 1707, celui de François de La Vallière ou bien des commentaires sur l’histoire militaire et sur les guerres napoléoniennes avaient une importance majeure. Toutefois, entre 1790 et 1847, la moitié des 107 ouvrages militaires publiés en Hongrie étaient déjà en hongrois. Après le Compromis austro-hongrois (1867), les structures de la formation et des recherches militaires furent également créées. L’idée d’une académie militaire hongroise surgit dès la fin du XVIIIe siècle, mais son ouverture n’eut lieu qu’en 1873.

Alors, la science militaire hongroise disposa des conditions nécessaires pour son développement : une langue militaire hongroise, une armée nationale commandée en hongrois, un enseignement militaire hongrois ainsi que des revues militaires en langue nationale. L’Académie Hongroise des Sciences, depuis sa fondation en 1825, favorisa la publication des ouvrages militaires spécialisés et plusieurs officiers hongrois en devinrent membres, dont le ministre de la Guerre du gouvernement de 1848-1849. Si la science hongroise ne produisit pas encore beaucoup d’ouvrages originaux à cette époque, elle n’en fut pas moins active dans la réception des idées internationales, comme la connaissance relativement précoce de Clausewitz en témoigne.
Nous nous réjouissons de constater que ce livre sur la pensée militaire hongroise, issu du travail commun des historiens français et hongrois, et parmi eux des officiers de l’armée hongroise, soit publié dans l’année de la Présidence hongroise de l’Union Européenne, dans la langue de la culture militaire et de la littérature européenne.

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La pensée militaire hongroise à travers les siècles

Hervé Coutau-Bégarie et Ferenc Toth (Dir.)

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Suite à son adhésion à l’Union européenne en 2004, la Hongrie aborde un nouveau tournant de son histoire. Elle apporte une riche histoire et des traditions militaires très complexes.

Ce livre retrace l’évolution du système de la défense hongroise ainsi que les grands périodes de la pensée militaire en Hongrie, depuis le Moyen Âge jusqu’au début du XXe siècle. Ces études présentent en particulier les changements survenus pendant les guerres turques sous la tutelle de la maison des Habsbourg. Malgré une modernisation continuelle, les auteurs, français et hongrois, insistent sur la survivance des anciennes institutions militaires et leurs influences sur les armes et tactiques militaires des confins. Les réflexions hongroises sur les conflits asymétriques de naguère, comme la petite guerre à l’époque moderne, peuvent encore nous servir de guide dans les guerres irrégulières de nos jours.

Table des matières

PREFACE
Dr. Csaba HENDE, ministre de la Défense nationale de Hongrie

Les premières traces de la pensée militaire hongroise avant la bataille de Mohács (1526)
László VESZPREMY

L’organisation militaire de la Nation sicule à la fin du Moyen Âge
Nathalie KALNOKY

Un penseur militaire alsacien dans la Hongrie au XVIe siècle Lazare baron von Schwendi (1522-1583)
Géza PALFFY

Nicolas Zrínyi et la littérature militaire hongroise au XVIIe siècle
Gábor HAUSNER

Pensée scientifique et pratique militaire dans le royaume de Hongrie dans la première moitié du XVIIIe siècle
István CZIGANY

Influences françaises dans la pensée militaire hongroise au XVIIIe siècle
Ferenc TOTH

Les “Avant-postes de cavalerie légèreˮ et la tactique des Hongrois
Philippe ROY

Tentatives de créer une science militaire hongroise indépendante 1790-1867
Róbert HERMANN

Les directions de la pensée militaire hongroise au XIXe siècle
Tibor ÁCS

La composante hongroise de l’armée impériale et royale.

Le regard des attachés militaires français à Vienne
Henri ORTHOLAN

Les limites de la modernité : les idées d’un officier de cavalerie austro-hongrois avant la première guerre mondiale
Ferenc POLLMANN

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Traité de stratégie (7ème édition)

 Hervé Coutau-Bégarie

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Traditionnellement définie comme l’art du général ou la science des hautes parties de la guerre, la stratégie a connu un élargissement continu au cours du XXe siècle. Elle se développe maintenant en temps de paix comme en temps de guerre, la stratégie d’action a été doublée par une stratégie de dissuasion et la dimension opérationnelle a été enrichie par des dimensions technique, sociale et idéologique. Ce traité est le premier à tenter une approche globale de la stratégie dans toutes ses dimensions.

 

Table des matières

PREFACE

INTRODUCTION GENERALE – DEFENSE ET ILLUSTRATION DE L’ENSEIGNEMENT DE LA STRATEGIE
1. Janus ou les deux faces de la stratégie
2. Stratégie pure et stratégie appliquée
3. Stratégie méthodique et stratégie sublime
4. Le stratège et le stratégiste
5. La tradition stratégique française
6. Objet de la réflexion
7. But du traité
8. Domaine du traité
9. Plan du traité

LIVRE PREMIER – STRATÉGIE GÉNÉRALE

INTRODUCTION

10. La guerre comme matrice de l’histoire
11. La guerre comme compétence légitime de l’État
12. La mutation contemporaine de la guerre
13. La sécurité par le désarmement
14. La sécurité par la défense
15. La sécurité sans défense ?
16. Le spectre de la stratégie

CHAPITRE IER – LA STRATEGIE EN TANT QUE CONCEPT

17. Étymologie de la stratégie
SECTION I – LA CONSTITUTION DE LA STRATEGIE
18. La naissance de la stratégie chez les Anciens
19. La stratégie chez les Chinois
20. La renaissance de la stratégie au XVIIIe siècle
21. L’art de la guerre au siècle des Lumières
22. Le modèle prussien
23. La généralisation du modèle
24. Premier essai de définition : la stratégie comme art du commandement
SECTION II – L’EXTENSION DE LA STRATEGIE
25. Première extension : la permanence de la stratégie
26. Deuxième extension : les stratégies non militaires
27. Troisième extension : la généralisation de la stratégie
28. La confusion des concepts
SECTION III – L’ESSENCE DE LA STRATEGIE
29. Deuxième essai de définition : la stratégie comme dialectique
30. Dialectique des intelligences
31. L’ennemi comme constituant de la relation stratégique
32. Dans un milieu conflictuel
33. Les lois d’action réciproque de Clausewitz
34. Théorie du conflit et théorie des jeux
35. Différence avec l’économie
36. Stratégie militaire et stratégie d’entreprise
37. Fondée sur la force
38. Différence avec le droit
39. À des fins politiques
40. Différence avec la diplomatie
41. Pertinence de la stratégie classique
SECTION IV – L’EPISTEMOLOGIE DE LA STRATEGIE
42. Guerre et stratégie
43. Unité de la stratégie
44. Logique de la stratégie
45. Dimension psychologique de la stratégie
46. Dualisme de la stratégie

CHAPITRE II – LA STRATEGIE EN TANT QUE CATEGORIE DU CONFLIT

47. Utilité d’une classification
SECTION I – LA TRILOGIE CLASSIQUE
48. La formation de la trilogie
49. La politique fixe les buts de la guerre
50. La stratégie définit et met en œuvre les moyens d’obtenir la victoire dans la guerre
51. La tactique met en œuvre les moyens au combat en vue de la victoire dans la bataille
52. La tactique doit être distinguée du combat
53. Une dimension subordonnée : la logistique
54. Une dimension avortée : l’organique
SECTION II – LE DEMEMBREMENT DE LA STRATEGIE AU XXe SIECLE
55. L’élévation de la stratégie
56. Grande stratégie, stratégie générale, stratégie opérationnelle
57. Opératique
58. Tactique
SECTION III – L’ARTICULATION DES NIVEAUX
59. Politique et stratégie
60. Stratégie et tactique
61. Stratégie-opératique-tactique
62. Relativisme des catégories
63. Interpénétration croissante des catégories

CHAPITRE III – LA STRATEGIE EN TANT QUE SCIENCE

64. Le champ de la science stratégique
65. Science militaire et science stratégique
66. Universalité de la science stratégique ?
67. Les déterminants sociaux de la science stratégique
68. Rareté de la science stratégique
69. Difficulté de connaître la science stratégique
SECTION I – LA PENSEE STRATEGIQUE ASIATIQUE
SOUS-SECTION I – LA PENSEE CHINOISE
70. Une stratégothèque perdue
71. Les fondateurs : Sun Zi et Sun Bin
72. La formation d’une pensée stratégique
73. La sclérose de la pensée chinoise
74. La pensée stratégique chinoise et l’Occident
SOUS-SECTION II – LES PENSEES PERIPHERIQUES
75. La pensée stratégique japonaise
76. La pensée stratégique coréenne
77. La pensée stratégique vietnamienne
78. Un traité siamois
79. La pensée stratégique indienne
SECTION II – LA PENSEE STRATEGIQUE OCCIDENTALE ANCIENNE
80. Tacticiens et stratégistes grecs
81. L’approche pragmatique des Romains
82. La pensée byzantine
83. Fragments musulmans
84. Traces arméniennes
85. L’héritage des Anciens
SECTION III – LA PENSEE STRATEGIQUE EUROPEENNE MODERNE
86. L’éclipse médiévale
SOUS-SECTION I – LA MATURATION DU XVIe SIECLE
87. Penseurs espagnols et italiens
88. Machiavel tacticien et stratégiste
89. Penseurs anglais et français
90. Penseurs allemands
91. Bilan du XVIe siècle
SOUS-SECTION II – LE XVIIe SIECLE
92. Un siècle à découvrir
93. La montée de l’Europe du Nord
94. Un déclin de l’Europe du Sud ?
95. La pensée militaire française
96. L’âge d’or des ingénieurs
97. Montecucculi, premier stratégiste
98. La stagnation de la réflexion à la fin du XVIIe siècle
SOUS-SECTION III – LE XVIIIe SIECLE
99. Le débat tactique en France : de la colonne à l’ordre oblique
100. L’apparition de la dimension stratégique en France
101. Guibert
102. Le rayonnement français
103. Les écrivains allemands et autrichiens
104. L’école italienne
105. L’école espagnole
106. La production britannique
107. Et les autres
108. La victoire du rationalisme
SECTION IV – LA PENSEE STRATEGIQUE CONTEMPORAINE
109. La transition 1789-1815
110. Bülow et l’archiduc Charles
SOUS-SECTION I – LES PERES FONDATEURS
111. Jomini
112. La gloire de Jomini
113. Clausewitz
114. Clausewitziens et néo-clausewitziens
115. Jomini et Clausewitz
SOUS-SECTION II – LE PREMIER XIXe SIECLE
116. Un arrière-plan foisonnant
117. L’école allemande
118. L’école italienne
119. La décadence espagnole
120. L’inconnue portugaise
121. L’école russe
122. L’absence britannique
123. L’école française
124. Un mouvement polycentrique
125. La diffusion hors d’Europe
SOUS-SECTION III – LA BELLE-EPOQUE
126. L’institutionnalisation de la science militaire
127. Le primat de la tactique
128. La redécouverte de la stratégie
129. Un appauvrissement théorique
130. La recherche de stratégies nationales
131. L’hégémonie de la science stratégique allemande
132. L’idéologie de l’offensive
SOUS-SECTION IV – LE XXe SIECLE
133. La page blanche de la première guerre mondiale
134. Polémiques et réflexions critiques dans les années 1920
135. Sclérose et innovations dans les années 1930
136. La pensée stratégique durant la seconde guerre mondiale

CHAPITRE IV – LA STRATEGIE EN TANT QUE METHODE

137. De la pensée à l’action
138. Paradigme politique et paradigme militaire
139. Idéologie et stratégie
140. Les écoles stratégiques
SECTION I – THEORIE ET DOCTRINE
141. Les deux volets de la science stratégique
SOUS-SECTION I – THEORIE
142. Objet de la théorie
143. Fonctions de la théorie
144. Finalité de la théorie : idéalisme et réalisme
145. Niveaux de la théorie
SOUS-SECTION II – DOCTRINE
146. Définition de la doctrine
147. Rapports de la doctrine avec la théorie
148. Fonctions de la doctrine
149. Doctrine et système de forces
150. Doctrine officielle et doctrines critiques
151. Diffusion de la doctrine
SECTION II – LES METHODES STRATEGIQUES
152. Méthodologie de la stratégie
153. La méthode historique
154. La méthode réaliste
155. La méthode rationnelle-scientifique
156. La méthode prospective
157. La méthode géographique
158. La méthode culturaliste
159. La méthode synthétique
160. La méthode philosophique
161. La recherche d’un facteur déterminant
162. Approche dogmatique et approche critique
163. Une méthode pour l’action
SECTION III – LES PRINCIPES DE LA STRATEGIE
SOUS-SECTION I – FONCTIONS DES PRINCIPES
164. Objectivité de la décision stratégique : la référence aux principes
165. Recherche des principes
166. Identification des principes
167. Portée des principes
SOUS-SECTION II – DE QUELQUES PRINCIPES
168. Vrais et faux principes
169. L’activité
170. La concentration
171. La direction – l’objectif
172. L’économie des forces
173. L’initiative
174. La liberté d’action
175. La masse
176. La sûreté
177. Un principe avorté : la prudence
SECTION IV – LES DIALECTIQUES STRATEGIQUES
178. Les principes et les procédés
179. Les facteurs et les acteurs
180. Le problème de la friction
181. L’absence de déterminisme
SECTION V – LA DECISION STRATEGIQUE
182. Spécificité de la décision stratégique
183. Complexité de la décision stratégique
184. Moyens de la décision stratégique : le problème du renseignement
185. Subjectivité de la décision stratégique : l’évaluation des hypothèses
186. L’art du commandement
187. La coordination stratégique

CHAPITRE V – LA STRATEGIE EN TANT QU’ART

SECTION I – L’EVOLUTION DE LA STRATEGIE
188. Le point de départ de l’évolution : la constitution de la
stratégie
189. Le sens de l’évolution : la loi de complexité croissante
190. Le rythme de l’évolution : continuités et révolutions
191. Les facteurs de l’évolution : innovations et institutions
SECTION II – LES OPTIONS STRATEGIQUES
192. La manœuvre stratégique
193. Les modèles du général Beaufre
194. Stratégie conventionnelle, stratégie alternative
195. Stratégie de guerre totale, stratégie de conflit limité
196. Stratégie d’anéantissement, stratégie d’usure
197. Stratégie de destruction, stratégie d’interdiction
198. Stratégie directe, stratégie indirecte
SECTION III – STRATEGIE OFFENSIVE, STRATEGIE DEFENSIVE
199. La polarité offensive-défensive
200. Trois théoriciens de la défensive
201. Les deux défensives
202. La vraie valeur de l’offensive
203. La dialectique offensive-défensive
204. Un troisième terme ?
SECTION IV – LES MODALITES DE LA STRATEGIE
205. Les modes fondamentaux
206. Le choc
207. La manœuvre
208. Le feu
209. Combinaison du choc, de la manœuvre et du feu
210. Le modèle napoléonien
SECTION V – LE PROCESSUS STRATEGIQUE
211. Conception et exécution
212. La surprise stratégique
213. La rupture stratégique
214. La poursuite stratégique
215. La retraite stratégique
216. La victoire stratégique
217. Succès tactique et victoire stratégique
218. Victoire stratégique et conclusion politique
SECTION VI – UN ART GRAND-STRATEGIQUE ?
219. Les nouvelles dimensions de la stratégie
220. Le nouveau stratège

CHAPITRE VI – LA STRATEGIE EN TANT QUE CULTURE

221. Les universaux et les cultures
222. Le développement de la méthode culturaliste
SECTION I – L’ANALYSE CULTURALISTE
223. La notion de culture stratégique
224. Les cultures stratégiques dans l’espace et dans le temps
225. Les niveaux de culture stratégique
226. Les déterminants de la culture stratégique
SECTION II – LES LIMITES DE L’APPROCHE CULTURALISTE
227. Unité théorique et diversité culturelle
228. Unité culturelle et diversité doctrinale
229. Un facteur parmi d’autres
230. Permanences et ruptures
231. Portée pratique de l’analyse culturaliste
SECTION III – ÉTUDES DE CAS
232. Essai de typologie
233. La culture stratégique chinoise
234. La culture stratégique japonaise
235. Rome
236. Byzance
237. La culture stratégique américaine
238. La culture stratégique russe
239. La culture stratégique française
240. Considérations finales

CHAPITRE VII – LA STRATEGIE COMME IRREGULARITE

241. Droit et stratégie
242. Les critères de l’irrégularité
SECTION I – LES STRATEGIES IRREGULIERES DANS L’HISTOIRE
243. Grèce ancienne
244. Rome : guerre expéditionnaire – guerre d’embuscades – guerre sauvage
245. Chine ancienne : guerre errante
246. Byzance : guerre des vélites
247. Moyen Âge occidental : guerre guerréante ou guerroyante
248. Espagne médiévale : gineta, guerra guerreada, algarra
249. Guerres paysannes
250. Europe moderne 1 : guerre de partis – guerre des partisans
251. Europe moderne 2 : petite guerre
252. Europe moderne 3 : guerre de milices
253. Guerre de course
254. De la petite guerre à la guérilla
255. Révolution française 1 : guérilla
256. Révolution française 2 : chouannerie
257. Empire français : guerre nationale
258. XIXe siècle : guerre insurrectionnelle
259. Guerres coloniales 1 : l’époque moderne
260. Guerres coloniales 2 : le XIXe siècle
261. Guerre de 1870 : francs-tireurs
262. Deuxième guerre mondiale : résistance – maquis
263. Après-seconde guerre mondiale : la guerre révolutionnaire
264. La stratégie de contre-insurrection
265. Guerres post-coloniales
266. Conflits de basse intensité – conflits asymétriques
SECTION II – FORMES NON-TERRITORIALES DE LA STRATEGIE IRREGULIERE
267. Nature des formes non-territoriales
268. Guerre subversive
269. Terrorisme 1 : les terrorismes historiques
270. Terrorisme 2 : les terrorismes contemporains
271. Terrorisme 3 : hyperterrorisme ?
SECTION III – ESSAI D’APPROCHE COMPARATIVE
272. Nécessité d’une approche comparative
273. Caractéristiques communes
274. Mutations contemporaines
275. La perte d’efficacité des stratégies régulières
SECTION IV – LES THEORIES DE LA STRATEGIE IRREGULIERE
276. Connaissance de la petite guerre
277. Les théoriciens de la petite guerre au XVIIIe siècle
278. De la petite guerre à la guérilla
279. Guérilla et guerre de libération nationale
280. 1870-1939 : le retour à la marginalité
281. Les guerres coloniales
282. L’avènement de la guerre révolutionnaire
283. Les théoriciens de la contre-insurrection
284. Les théoriciens de la guerre subversive
285. La théorisation des guerres irrégulières actuelles

CHAPITRE VIII – LA STRATEGIE EN TANT QUE SYSTEME

SECTION I – LA MUTATION CONTEMPORAINE DE LA STRATEGIE
286. La grande transformation
SOUS-SECTION I – LA MUTATION DE LA STRATEGIE EN TANT QU’ART
287. Bouleversements politiques
288. Bouleversements techniques
SOUS-SECTION II – LA MUTATION DE LA STRATEGIE EN TANT QUE SCIENCE
289. La révolution scientifique de la stratégie
290. Changement d’approche
291. Changement de méthode
292. Changement d’objet
293. La science stratégique contemporaine
294. La crise de la stratégie
SECTION II – LES NOUVELLES DIALECTIQUES STRATEGIQUES
SOUS-SECTION I – INVERSION DU RAPPORT GUERRE/STRATEGIE
295. La globalisation de la stratégie
296. Critique de la stratégie intégrale
297. Les dangers de l’impérialisme stratégique
298. La nécessaire primauté de la politique
SOUS-SECTION II – INVERSION DU RAPPORT UTILISATION DE LA FORCE/MENACE DE LA FORCE
299. L’essence de la dissuasion
300. Les composantes de la dissuasion : stratégie déclaratoire et stratégie opérationnelle
301. Histoire de la dissuasion
302. Le couple dissuasion-action
303. La tentation d’une stratégie nucléaire d’action
304. L’instabilité de la dissuasion
305. L’émergence d’un dialogue stratégique
306. Le déclin de la dissuasion ?
307. La nouvelle stratégie nucléaire
SOUS-SECTION III – INVERSION DU RAPPORT STRATEGIE
DES MOYENS/STRATEGIE OPERATIONNELLE
308. Stratégie des moyens, stratégie opérationnelle, stratégie déclaratoire
309. Dévalorisation de la stratégie opérationnelle
310. Concentration et diffusion de la puissance
SECTION III – BLOCAGE ET CONTOURNEMENT
311. La dilatation de l’espace stratégique
312. La dilution de la distinction entre la paix et la guerre : guerre froide et manœuvre de crise
313. La synthèse de la grande guerre et de la petite guerre : de la guerre révolutionnaire aux conflits asymétriques
SECTION IV – LE SYSTEME STRATEGIQUE
SOUS-SECTION I – THEORIE DU SYSTEME STRATEGIQUE
314. La notion de système
315. Système stratégique et système technicien
SOUS-SECTION II – GLOBALITE DU SYSTEME
316. Système d’arme, système de forces, système stratégique
317. Le complexe militaro-industriel
318. La relation entre facteurs internes et rivalités internationales
SOUS-SECTION III – UNE APPLICATION STRATEGIQUE : LA RMA
319. Le “système de systèmes” : la révolution dans les affaires militaires
320. Mise en œuvre de la RMA : les nouvelles guerres américaines
321. Critique du discours de la RMA
322. Signification du discours de la RMA
SECTION V – ESSAI DE PROSPECTIVE STRATEGIQUE
323. L’attente stratégique
324. La nouvelle manœuvre de crise
325. Vers des modèles asymétriques
326. Police internationale ou guerres ?
327. De nouvelles guerres ?
328. L’irréductible spécificité de la stratégie

LIVRE II – STRATÉGIES PARTICULIÈRES INTRODUCTION

329. Identification des stratégies particulières
330. Nature des stratégies particulières
331. Rapports des stratégies particulières avec la stratégie générale
332. Autonomie des stratégies particulières

CHAPITRE IX – LA STRATEGIE MARITIME THEORIQUE

333. Portée de la stratégie maritime théorique
SECTION I – HISTOIRE DE LA STRATEGIE MARITIME THEORIQUE
SOUS-SECTION I – LA PENSEE NAVALE ANCIENNE
334. La pensée navale athénienne
335. La pensée navale hellénistique
336. La pensée navale romaine
337. La pensée navale byzantine
SOUS-SECTION II – LA PENSEE NAVALE EN EXTREME-ORIENT
338. La pensée navale chinoise
339. La pensée côtière japonaise
340. La pensée navale vietnamienne
SOUS-SECTION III – LA PENSEE NAVALE MODERNE
341. La constitution d’une pensée navale aux XVIe et XVIIe siècles
342. Les tacticiens du XVIIIe et du début du XIXe siècle
343. Esquisses stratégiques au XVIIIe et au début du XIXe siècle
344. La pensée navale au XIXe siècle
SOUS-SECTION IV – LA PENSEE NAVALE CONTEMPORAINE
345. Mahan
346. La Jeune École
347. Le développement de la pensée navale
348. La pensée navale dans l’entre-deux-guerres
349. La pensée navale durant la seconde guerre mondiale
350. Le déclin de la pensée navale
SECTION II – ÉPISTEMOLOGIE DE LA STRATEGIE MARITIME THEORIQUE
SOUS-SECTION I – CARACTERISTIQUES DE LA STRATEGIE MARITIME THEORIQUE
351. Une histoire à découvrir
352. La rareté de la stratégie maritime théorique
353. La faiblesse épistémologique de la stratégie maritime théorique
354. Le retard de la stratégie maritime théorique sur la pratique
355. Pensée dogmatique et pensée relativiste
SOUS-SECTION II – LA QUERELLE DES METHODES
356. Méthode historique et méthode matérielle
357. Pluralité des méthodes
358. La méthode géographique
359. La méthode culturaliste
360. La méthode rationnelle-scientifique
361. La méthode synthétique
362. La méthode philosophique
SOUS-SECTION III – ORIENTATIONS DE RECHERCHE
363. Une relecture critique des classiques
364. Une relecture critique de l’histoire
365. Une théorisation des innovations

CHAPITRE X – LA STRATEGIE MARITIME CLASSIQUE

366. Marine et matériel
367. La galère, le vaisseau, le sous-marin : l’évolution technique
368. Le choc, la manœuvre, le feu : l’évolution tactique
369. L’évolution stratégique
SECTION I – LA DIMENSION MILITAIRE : LA GUERRE ENTRE FORCES ORGANISEES
370. Les choix stratégiques
SOUS-SECTION I – LA BATAILLE
371. Le paradigme de la bataille
372. La relecture de l’histoire
373. La critique castexienne
374. Les conditions de la bataille décisive
SOUS-SECTION II – LES AUTRES FORMES MILITAIRES
375. Le blocus
376. Les offensives mineures
377. La flotte en vie
378. La guerre côtière
SECTION II – LA DIMENSION ECONOMIQUE : LA GUERRE DES COMMUNICATIONS
379. La dimension spécifique de la guerre sur mer
380. La course classique
381. La défense du trafic
382. La transformation de la course à l’époque contemporaine
383. La guerre sous-marine dans les deux guerres mondiales
384. La nature de la guerre sous-marine
385. Le blocus commercial
386. La bipolarité de la stratégie maritime

CHAPITRE XI – LA STRATEGIE MARITIME CONTEMPORAINE

387. Les mutations de la stratégie maritime
SECTION I – LES MOYENS
388. Des opérations en trois dimensions
389. À la surface et au-dessus
390. Au-dessous de la surface
391. La fin des flottes de surface ?
392. Les infrastructures à terre
393. Classification des moyens
394. Classification des marines
SECTION II – LES MISSIONS
395. Complexité de la stratégie maritime
396. Classification des missions : une approche française
397. Classification des missions : une approche américaine
398. Stratégie navale et stratégie générale

CHAPITRE XII – LA PENSEE STRATEGIQUE AERIENNE

399. Le paradigme intermittent de la puissance aérienne
400. Quelques caractéristiques de la pensée aérienne
SECTION I – L’EMERGENCE D’UNE STRATEGIE AERIENNE
401. Les rêves des précurseurs
402. La naissance de l’arme aérienne
SECTION II – L’AFFIRMATION DE LA STRATEGIE AERIENNE
403. L’ère des pères fondateurs
404. Douhet
405. Mitchell
406. Trenchard
407. Les deux écoles
408. L’arrière-plan méconnu des années vingt
SECTION III – LA CONSOLIDATION DE LA STRATEGIE AERIENNE
409. La peur du bombardier en Grande-Bretagne
410. Commentaires et réfutations en France
411. La faiblesse de la réflexion allemande
412. Le débat soviétique
413. L’élaboration d’une doctrine aux États-Unis
414. La pensée aérienne à l’épreuve de la seconde guerre mondiale
415. Une géopolitique de l’air
416. Le néo-douhétisme et le triomphe du bombardement stratégique
SECTION IV – LE DECLIN DE LA STRATEGIE AERIENNE THEORIQUE
417. La raréfaction de la réflexion
418. Les raisons du déclin
SECTION V – LE RENOUVEAU A PARTIR DES ANNEES 1980
419. La relance de la réflexion
420. Les théoriciens de la paralysie stratégique
421. Le débat après la guerre du Golfe
422. Le débat après la guerre du Kosovo
423. Les débats actuels
424. De l’utilité de la théorie

CHAPITRE XIII – LES MISSIONS AERIENNES

425. L’air comme unificateur et comme diviseur
426. Syndrome de Guynemer et syndrome d’Hiroshima
SECTION I – LES DIMENSIONS DE LA STRATEGIE AERIENNE
427. Tactique et stratégie
428. Stratégie conventionnelle et stratégie alternative
429. Stratégie de guerre totale et stratégie de conflit limité
430. Stratégie d’anéantissement et stratégie d’usure
431. Stratégie de destruction et stratégie d’interdiction
432. Stratégie offensive et stratégie défensive
433. Stratégie de dissuasion et stratégie d’action
434. Acquisition, conservation et exploitation de la maîtrise
SECTION II – LA PARTICIPATION AUX OPERATIONS DE SURFACE
435. Aviation de coopération ou aviation tactique ?
436. La reconnaissance et l’information
437. L’appui au sol et l’interdiction
438. Le transport
439. Les opérations aéronavales
SECTION III – LE BOMBARDEMENT STRATEGIQUE
440. Le problème
441. Définition et modalités du bombardement stratégique
442. La naissance du bombardement stratégique
443. Le bombardement stratégique dans la seconde guerre mondiale
444. Le bombardement stratégique dans les “conflits limités”
445. Essai de bilan
446. La guerre parallèle

LIVRE III – GÉOSTRATÉGIE

INTRODUCTION
447. Le retour de la géopolitique
448. Le développement de la géostratégie

CHAPITRE XIV – LE MOT ET LA CHOSE

449. Géostratégie et géopolitique
450. Introuvable géostratégie
SECTION I – LE MOT : DE LA GEOGRAPHIE MILITAIRE A LA GEOSTRATEGIE
SOUS-SECTION I – LA GEOGRAPHIE MILITAIRE CLASSIQUE
451. La géographie et la guerre
452. Géostratégie et géographie militaire
453. La géographie militaire française
454. La géographie militaire espagnole
455. La géographie militaire italienne
456. La géographie militaire allemande
457. La géographie militaire autrichienne
458. La géographie militaire anglo-saxonne
459. La géographie militaire russe
460. La géographie militaire chez les autres puissances
461. Une approche descriptive
SOUS-SECTION II – L’EVOLUTION DE LA DISCIPLINE AU XXe SIECLE
462. Une géographie militaire renouvelée entre les deux guerres
463. Le déclin après la seconde guerre mondiale
464. L’émergence de la géostratégie
SECTION II – LA CHOSE
465. La recherche d’une logique
466. La géostratégie en tant que stratégie des États
467. La géostratégie en tant que stratégie des grands espaces
468. La géostratégie en tant que stratégie unifiée
469. La géostratégie en tant que stratégie de la complexité
470. La géostratégie en tant que stratégie de substitution
471. Les méthodes de la géostratégie
472. Une définition de la géostratégie

CHAPITRE XV – LES FACTEURS DE LA GEOSTRATEGIE

473. Facteurs statiques et facteurs dynamiques
SECTION I – LES FACTEURS STATIQUES
474. Définition
SOUS-SECTION I – TOPOSTRATEGIE
475. Le terrain
476. Clausewitz et le terrain
477. Le terrain comme obstacle
478. Obstacles hydrographiques
479. Obstacles montagneux
480. Obstacles de végétation
481. Obstacles désertiques
482. Obstacles et franchissements
483. Le terrain dans l’offensive
484. La nature du terrain
485. Les faits d’occupation humaine
486. Manœuvre de destruction
487. Manœuvre d’évacuation
SOUS-SECTION II – MORPHOSTRATEGIE
488. La forme
SOUS-SECTION III – PHYSIOSTRATEGIE
489. Espace et position
490. Distances et offensive
491. Distances théoriques et distances réelles
492. L’élargissement contemporain des distances
493. La position
SOUS-SECTION IV – METEOSTRATEGIE
494. Le climat
SECTION II – LES FACTEURS DYNAMIQUES
495. Définition
SOUS-SECTION I – FACTEURS OFFENSIFS
496. Les ressources
497. Les voies et infrastructures de communication
498. Les bases
SOUS-SECTION II – FACTEURS DEFENSIFS
499. Obstacles politiques : les neutres et les tiers
500. Obstacles militaires : les fortifications
501. Fortifications permanentes
502. Fortifications de campagne
503. Le procès de la fortification
SECTION III – ESPACE ET RAPPORT DE FORCES
504. La dialectique de l’espace et des forces
505. La dialectique de l’espace et du temps
506. La dialectique de l’espace et de l’acteur
507. La leçon de la géostratégie

CHAPITRE XVI – GEOSTRATEGIE MARITIME

508. Géopolitique, thalassopolitique et aéropolitique
509. La planète bleue
SECTION I – LES FONCTIONS DE L’ELEMENT MARIN
510. Un milieu inhabité
SOUS-SECTION I – FONCTIONS NEGATIVES
511. La mer en tant qu’obstacle
512. Obstacle politique
513. Obstacle militaire
514. Un obstacle relatif
SOUS-SECTION II – FONCTIONS POSITIVES
515. La diversité des logiques maritimes
516. L’appel de la mer =
517. La mer source de richesses
518. La mer voie de communication
519. La mer théâtre des conflits
SECTION II – LA DILATATION DE L’ELEMENT MARIN
520. La mer en tant qu’élément dilaté
SOUS-SECTION I – UN STATUT JURIDIQUE SPECIFIQUE
521. La mer res nullius
522. L’émergence d’un nouveau droit de la mer
523. La multiplication des conflits
524. Les conséquences stratégiques du droit de la mer
SOUS-SECTION II – SPECIFICITES DE LA GUERRE SUR MER
525. Les distances sur mer
526. La persistance des distances à l’époque contemporaine
527. La mer et la durée
528. L’absence de front
529. L’argument topographique sur mer
530. Le facteur météorologique sur mer
531. La coexistence de deux formes de guerre
532. Conclusion

CHAPITRE XVII – GEOSTRATEGIE AERIENNE

533. Position du problème
SECTION I – CARACTERISTIQUES DU MILIEU AERIEN
534. L’homogénéité physique du milieu aérien
535. Le problème des distances
536. Le compartimentage politique du milieu aérien
SECTION II – AIR, TERRE, MER
537. L’avion comme unificateur des stratégies
538. Particularisme de la guerre aérienne
CHAPITRE XVIII – GEOSTRATEGIE SPATIALE
539. La quatrième dimension
SECTION I – CARACTERISTIQUES DU MILIEU SPATIAL
540. Un milieu spécifique
541. Un milieu fragmenté
542. Un milieu hostile
543. Un milieu ouvert
SECTION II – LES FONCTIONS DU MILIEU SPATIAL
544. Systèmes passifs et systèmes actifs
SOUS-SECTION I – LES SYSTEMES PASSIFS
545. La fonction d’observation
546. La fonction d’écoute et d’alerte
547. La fonction de communication et de guidage
SOUS-SECTION II – LES SYSTEMES AGRESSIFS
548. Bataille pour la maîtrise de l’espace ?
549. La défense spatiale
550. L’attaque spatiale
551. Problématique de la militarisation de l’espace

BIBLIOGRAPHIE

INDEX GEOGRAPHIQUE

INDEX HISTORIQUE

INDEX ONOMASTIQUE

INDEX THEMATIQUE

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Deux guerres totales, 1914-1918, 1939-1945 : la mobilisation de la nation

Dominique Barjot (Dir.)

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Le XXe siècle a été celui de la guerre totale. Cet ouvrage décrit la mobilisation des hommes dans la Grande Guerre, le fanatisme technologique de la guerre moderne et la mobilisation économique de l’arrière. Les auteurs évoquent le développement économique, « pourquoi les riches ont gagné », et situent la contribution décisive des entreprises et des entrepreneurs, notamment français, face à l’effort de guerre.

La guerre est une source inégalée d’innovation technique, comme le montre l’étude de cas emblématiques : la chimie, la construction navale aux États-Unis et au Canada, la production aéronautique japonaise, la production d’armement terrestre en Italie.

Cette mobilisation entraîne la nécessité de nouveaux outils pour gérer l’action du temps de guerre. La nouvelle donne administrative et organisationnelle est ainsi retracée à travers les exemples de la logistique militaire et des chemins de fer, de la recherche opérationnelle de la statistical branch et de la coordination des administrations civiles. Au-delà de la dimension militaire, ce livre constitue un apport décisif à la connaissance des guerres globales du XXe siècle.

Table des matières

REMERCIEMENTS

AUTEURS

 

INTRODUCTION – La mobilisation de la nation à l’époque de la guerre totale
Dominique BARJOT

PREMIERE PARTIE – ARMER

Chapitre Premier – La mobilisation des hommes dans la grande guerre
Jean-Jacques BECKER

Chapitre II – Le fanatisme technologique et la guerre moderne
Michael S. SHERRY

Chapitre III – Se mobiliser pour l’extermination : les technologies sanitaires entre la première et la seconde guerre mondiale
Paul WEINDLING

Chapitre IV – La notion de puissance de feu : la révolution de l’artillerie
Hew STRACHAN

DEUXIEME PARTIE – PRODUIRE

Chapitre V – Pourquoi les riches ont gagné : mobilisation et développement économique dans les deux guerres mondiales
Mark HARRISON

Chapitre VI – Entreprises et entrepreneurs face à l’effort de guerre : électricité et travaux publics (1914-1918)
Dominique BARJOT

Chapitre VII – Une contribution décisive à l’effort de guerre : le Groupe Girolou (1914-1918)
Dominique BARJOT

Chapitre VIII Effort de guerre et contestation sociale : les effets inattendus de la mobilisation économique en Russie sur les équilibres socio-politiques
Jacques SAPIR

Chapitre IX Réévaluation de la mobilisation industrielle en Allemagne pendant la seconde guerre mondiale
J. Adam TOOZE

TROISIEME PARTIE – INNOVER

Chapitre X – La chimie en guerre 1914-1945
Pap NDIAYE

Chapitre XI – “Voir l’invisibleˮ : La mobilisation de la science au service de la guerre de 1914 à 1945
David ZIMMERMAN

Chapitre XII – Des résultats mitigés : la construction navale aux États-Unis et au Canada pendant la première et la seconde guerres mondiales
Robert L. DAVISON ET Lewis R. FISCHER

Chapitre XIII – Improvisation et organisation dans la production d’armement terrestre. Le cas italien
Luciano SEGRETO

Chapitre XIV – Évolution du système japonais de production aéronautique au cours de la seconde guerre mondiale
Kazuo WADA

QUATRIEME PARTIE – GERER

Chapitre XV – Un petit pays dans une grande guerre : la logistique militaire et les chemins de fer belges 1914-1945
Paul J.G.M.J. VAN HEESVELDE

Chapitre XVI – Connaître l’organisation et mesurer son efficacité pour la guerre totale : la recherche opérationnelle et la Statistical Branch au Royaume-Uni, 1939-1941
Dominique PESTRE

Chapitre XVII – La coordination des administrations civiles à l’épreuve de la guerre totale
Marc-Olivier BARUCH

POSTFACE – La mobilisation de la nation à l’ère de la guerre totale 1914-1945
Hans-Klaus MÜLLER

INDEX DES LIEUX

INDEX DES PERSONNES ET DES INSTITUTIONS

TABLE DES TABLEAUX, DES FIGURES ET ILLUSTRATIONS

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