L’entrée du Portugal dans la Grande Guerre

Nuno Severiano Teixeira

 

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La participation du Portugal à la Grande Guerre n’a pas été purement symbolique. Un corps expéditionnaire portugais a combattu dans les tranchées de Flandre. Le Portugal l’a voulu pour consolider sa position parmi les nations européennes et pour prévenir d’éventuelles menaces, tant contre la métropole, face au danger espagnol, que contre ses colonies, convoitées par les grandes puissances. Il a donc invoqué l’alliance anglaise, pilier de sa politique étrangère, pour provoquer la guerre avec l’Allemagne.

Il s’est heurté à la diplomatie britannique qui ne voulait pas froisser l’Espagne et qui ne voyait pas l’intérêt d’une entrée en guerre du Portugal, alors que sa neutralité bienveillante lui était tout aussi profitable. Mais, au bout de près de deux années d’efforts, il a tout de même fini par arriver à ses fins.

Les objectifs de politique étrangère ne sont pas seuls en cause. L’entrée en guerre est également l’aboutissement d’un long processus interne. Le Portugal avait fait sa révolution en 1910, en instaurant la République. Celle-ci était encore fragile et l’entrée en guerre a été perçue par les partis au gouvernement comme le moyen de réaliser l’unité nationale et de consolider le régime. Ce livre n’apporte pas seulement une contribution à l’histoire contemporaine du Portugal et à l’histoire diplomatique de la Grande Guerre. Nourri d’un riche appareil théorique, il montre l’imbrication des facteurs internes et externes et la complexité du processus d’élaboration d’une politique étrangère.

Nuno Severiano Teixeira, né en 1957, est professeur à la Faculté des Sciences sociales et humaines de l’Université nouvelle de Lisbonne. Il est actuellement directeur de l’Institut de Défense nationale du Portugal. Ce livre, déjà publié en portugais, est issu d’une thèse de doctorat préparée à l’Institut universitaire de Florence.

Table des matières

Préface, par Jean-Jacques Becker

Remerciements

Introduction. Le Portugal et la Grande Guerre : entre le mythe et l’historiographie

Préliminaire. De la théorie : politique extérieure et politique intérieure

PREMIÈRE PARTIE LE PORTUGAL AVANT LA GUERRE : LES CONTRAINTES DE L’ENTRÉE

Chapitre Premier – Le Portugal dans le concert des puissances européennes au début du XXe siècle

Chapitre II – La reconnaissance internationale de la République portugaise

Chapitre III – La conjoncture internationale et les relations extérieures du Portugal avant la guerre

Chapitre IV – La question coloniale : les accords anglo-allemands sur le partage des colonies portugaises

Chapitre V – La question politique interne : tensions sociales et délégitimation politique

Chapitre VI – La question politique interne : système, stratégies et instabilité politique

DEUXIÈME PARTIE

LE PORTUGAL ENTRE LA PAIX ET LA GUERRE : LA POLÉMIQUE DE L’ENTRÉE

Chapitre Premier – La surprise : une guerre inattendue ?

Chapitre II – Les ambiguïtés de la neutralité

Chapitre III – De la neutralité ambiguë aux hésitations de la belligérance

Chapitre IV – Le renforcement de la belligérance

Chapitre V – La tentative d’une neutralité équidistante

Chapitre VI – La neutralité manquée

Chapitre VII – La voie de la belligérance

Chapitre VIII – Le Portugal belligérant : la crise de l’intervention et l’entrée en guerre

Conclusion. Pourquoi le Portugal est-il entré en guerre ?

Sources et bibliographie

Index

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Introduction

Né en 1897, Saint-Cyrien de la promotion des Croix de Guerre (1919-20), le général Paul Ély tient une place éminente parmi les chefs militaires de l’après-guerre. Engagé en 1942 dans l’Organisation de Résistance de l’Armée (ORA), il devient successivement délégué militaire national, puis directeur adjoint des FFI aux côtés du général Chaban-Delmas. Directeur de l’Infanterie en mars 1944, il est ensuite directeur du Cabinet militaire du ministre (Edmond Michelet) de la Défense nationale, et commande la 7e région militaire (Dijon) en septembre 1947. Chef d’état-major du général de Lattre à l’Inspection générale de l’armée de Terre en janvier 1948, il représente la France au Standing Group de l’OTAN et devient chef d’état-major général de la Défense nationale (CEMGDN) de 1949 à 1954. Il est alors chargé, de juin 1954 à décembre 1955, en qualité de commissaire général en Indochine, de mettre fin à la présence militaire française sur ce territoire. Nommé le 29 février 1956 chef d’état-major général des Forces armées (CEMGFA), il démissionne le 16 mai 1958 et reprend son poste début juin à la demande du général De Gaulle. En février 1959, il devient de nouveau CEMGDN. Prolongé d’un an au-delà de sa limite d’âge, il se retire en mars 1961, écrit deux tomes de Mémoires : I – l’Indochine, II – Suez et l’Algérie (Plon, 1969) et meurt en 1975 sans avoir publié le tome III qui devait être consacré à la politique nationale et internationale.

Dans ses différentes fonctions, le général Ély a été en relations avec les principaux responsables politiques et militaires français et alliés, sur lesquels il a exercé une profonde influence. N’ayant dirigé une région militaire que pendant trois mois, il est un homme de réflexion et de conseil plus qu’un homme de terrain. Son apparence frêle et son visage émacié cachent une résistance physique qui lui permet de supporter sans fatigue de longs voyages en Afrique et à Madagascar. Il suit avec attention l’évolution des conflits d’Indochine, d’Algérie, et l’expédition de Suez, oriente la mise en place des effectifs, la désignation des responsables et la conduite des opérations. Il est un peu le guide, le « directeur de conscience » des généraux chargés de commandements importants, dont il s’efforce de concilier l’action avec les orientations du gouvernement. Il réunit périodiquement un groupe de jeunes officiers qui lui permettent d’évaluer l’état d’esprit et les aspirations des cadres militaires1. En même temps, et avant le général De Gaulle, il définit la politique militaire qui sera mise en œuvre de 1962 à 1990.

Les archives du général Ély, déposées au Service historique de l’armée de Terre, comprennent 92 cartons. Son expérience de la clandestinité et les critiques que son action en Indochine lui ont attirées l’ont conduit à conserver les « documents importants » de cette période, pour le cas où il aurait à se disculper. C’est probablement dans le même but qu’il rédige, de 1953 à 1961, un Journal de marche et d’activités (JMA), dans lequel il relate chaque jour la liste des personnalités rencontrées, les conversations échangées et son jugement sur les hommes et les événements. Certains entretiens avec le général De Gaulle et Michel Debré sont reproduits mot à mot, comme s’ils avaient été enregistrés, et présentent donc un grand intérêt pour l’historien2.

La guerre d’Algérie, priorité du moment, sera examinée avant la politique de défense à long terme. La guerre d’Indochine et l’expédition de Suez ne seront pas abordées. En annexe sont reproduits les extraits les plus significatifs du JMA, et les documents les plus importants.

________

Notes:

1 Les subordonnés d’Ély le décrivent comme un officier très humain, entretenant des relations amicales avec leurs familles et recherchant le contact avec les jeunes cadres. La rédaction de son Journal de marche est d’abord un travail collectif, avant d’être personnalisé. Intelligent et modeste, son jugement sur les généraux et les hommes politiques était parfois mordant. Il reproche au général De Gaulle de voir de trop haut, sans souci des conséquences humaines (entretien avec le général Boucher le 23 septembre 1997).

2 Fonds privé 1K 233, complété par les dossiers du ministre des Armées : 1R 20 – 1R 59- 1R 321-325- 1R 358, des Affaires étrangères (pactes n° 34.35-83-140.236 et 254), tous soumis à dérogation, et par les archives de l’armée de Terre : 7T 156-157.

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Le général Paul Ély et la politique de défense (1956-1961)

Maurice Faivre

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Les archives et le journal de marche du général Paul Ély éclairent la personnalité éminente mais peu connue d’un chef militaire de la IVe, puis de la Ve République. Après avoir été directeur adjoint des FFI, chef d’état-major général de la Défense nationale de 1949 à 1954, haut-commissaire en Indochine, il est à nouveau chef d’état-major général de 1956 à 1961. Partisan d’une politique d’association avec l’Algérie, il accorde une grande attention à ce territoire : maintien des effectifs, conduite militaire et psychologique, bouclage des frontières, telles sont les priorités du moment.

Dans le même temps, et avant le général De Gaulle, il définit ce que sera la politique militaire des années 1970 : force de frappe, capacité de manœuvre et d’intervention, défense permanente du territoire. Ses entretiens avec le chef de l’État, rapportés mot à mot, soulignent avec une grande liberté de ton ses désaccords, en particulier sur la politique algérienne et sur les relations interalliées.

Le général Maurice Faivre, après une carrière partagée entre le commandement et le 2e Bureau, a soutenu une thèse de doctorat sur les « Nations armées », tenu une chronique mensuelle dans Défense nationale et poursuivi des recherches historiques. Après deux livres sur les combattants musulmans, il prépare un ouvrage collectif sur les archives inédites de la guerre d’Algérie. Il a publié de nombreux articles sur des sujets politico-militaires tels que : « Démographie et défense », « Pensée militaire de Jaurès », « Révolution armée », « Militarisation du régime polonais », « ALN de Tunisie et du Maroc », « Troisièmes forces en Algérie », « Service militaire des immigrés », « Organisation du renseignement ».

Table des matières

INTRODUCTION

CHAPITRE PREMIER – LA PRIORITÉ DU MOMENT : L’ALGÉRIE

La bataille des effectifs

Opérations militaires et action psychologique

La co-belligérance de la Tunisie et du Maroc

L’avenir politique de l’Algérie

CHAPITRE II – LA POLITIQUE MILITAIRE À LONG TERME

Les bases posées sous la IVe République

La IVe République face à l’évolution stratégique des Alliés

Accélération du plan à long terme par la Ve République

Décisions du Comité de défense sur la politique militaire

L’armement nucléaire de la France

La coopération militaire avec la RFA

Les relations interalliées

Décisions du Comité de défense relatives aux problèmes alliés

CONCLUSION

ANNEXES

I – Extraits Journal de marche et d’activité du général Ély

II – Actions de commando en Tunisie (témoignage de Jo Sohet)

III – La réunion Défense du 17 juin 1958

IV – Les conversations franco-américaines en 1959-1960

V – Documents d’archive sur l’Algérie

VI – Documents d’archives sur la politique militaire

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Le métier des armes

Claude Le Borgne

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Table des matières

AVANT-PROPOS

I PÉPÉ ET LES SOLDATS

THÉAPÉ OU DES RAISONS DE LA GUERRE
SYSICRAS OU DES MOYENS
BÉTÉ OU DES FAÇONS

II DE LA DISSUASION

LA BÊTE
DE CLAUSEWITZ À LA BOMBE
DES BOMBES ET DES ÎLES
LES TROIS TENTATIONS
LETTRE À LUCIEN POIRIER
SUR UNE GROSSE DIFFICULTÉ STRATÉGIQUE
LA BOMBE, LES SAGES ET LE FOU

III DE LA STRATÉGIE

L’IMPORTANT C’EST LA ROSE
POLITIQUE MILITAIRE ET CRITIQUE DES FINS
LE SECRET
DÉS-IN-FORMATION
DU CONFORT QUE PROCURE L’ENNEMI
DU TROUBLE QUI RÉSULTERAIT DE SA DISPARITION
QUE METTRA-T-ON, SOLDAT, SUR TA TOMBE ?
LA GUERRE ET LE NOMBRE

IV DE LA SOCIÉTÉ MILITAIRE

LE JEU, LA FÊTE ET LE SOLDAT
AVATARS DU CLERC
LA FONCTION DE BÊTISE

V DE LA DISCRÉTION

LES IDÉES-MONSTRES
SORTIR DE TABLE AYANT FAIM
DÉFENSE DES VIEUX MACHINS ET DE LEURS VIEILLES MACHINATIONS

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Végèce et la culture militaire au Moyen-Age (Ve – XVe siècles)

Philippe Richardot

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L’image contemporaine du chef de guerre médiéval est celle d’un preux qui conduit ses chevaliers à bride abattue et combat à grands coups d’épée. Cette image, vraie pour un Robert d’Artois à la bataille de Mansourah (1250) ou pour les chevaliers français de Crécy (1346), est largement inexacte. Il y avait une culture militaire au Moyen Âge autre que les récits des Chansons de geste. Cette culture passait par Végèce, auteur du De Re Militari, traité d’art militaire écrit à la fin du ive siècle. Du ve au xve siècle, Végèce est l’oracle militaire de l’Occident, compilé, amalgamé aux ouvrages politiques et aux encyclopédies. Dépassant même le cadre guerrier et politique, Végèce influence également la pensée religieuse et figure à ce titre dans la Somme théologique de saint Thomas d’Aquin.

Philippe Richardot, agrégé et docteur en Histoire, est chargé de cours et de conférences à l’Institut d’Études Politiques d’Aix-en-Provence, chargé de recherches à l’Institut de Stratégie Comparée et membre de la Commission française d’Histoire militaire.

Table des matières

Introduction

Première Partie
La transmission du texte

Chapitre Premier – Manuscrits et incunables

Titre et structure de l’œuvre

Décompte et fréquence des manuscrits

Les manuscrits mixtes : Végèce et d’autres textes

Lexiques et abrégés

Incunables

Chapitre II – Qui possédait un De Re Militari ?

L’époque carolingienne : une transmission épiscopale

XIIe-XVe siècles : culture militaire et pré-humanisme

Commanditaires et propriétaires d’une traduction

Chapitre iii – Traductions et traducteurs de végèce

Une laïcisation de Végèce

Les traducteurs français de Végèce

Les autres traducteurs de Végèce

Deuxième Partie
Guerre, pensée politique et culture médiévales

Chapitre Premier – Végèce dans la culture médiévale

Végèce : une lecture conseillée en Occident

Végèce dans les Miroirs des princes

Végèce dans les Specula

Végèce dans les traités de chevalerie

Végèce dans la culture religieuse médiévale

Chapitre II – La formation de l’homme de guerre d’après Végèce

Former le combattant individuel

Former le jugement du chef d’armée

Former le jugement du prince

Les stratèges byzantins et Végèce

Chapitre III – Végèce et la pratique de la guerre médiévale

En Occident : le mythe de l’invincibilité romaine

Le mythe de la légion romaine

Stratégie et opérations en rase campagne

Batailles rangées

La guerre de siège

La guerre sur mer

Conclusion

Annexes

Annexe I – Répartition géographique et chronologique des manuscrits

Annexe 2 – Les propriétaires médiévaux d’un De Re Militari d’après les manuscrits signalés ou existants

Annexe 3 – Les manuscrits

Bibliographie

Index

Abréviations

Table des illustrations 241

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